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« Je ne crois pas du tout à la mort de la presse écrite »

Pour le président de l'Union nationale des diffuseurs de presse, il est encore trop tôt pour parler d'effrondrement du secteur de la presse.

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Pour le président de l’Union nationale des diffuseurs de presse, il est encore trop tôt pour parler d’effrondrement du secteur de la presse.

  Quelle est votre analyse de la crise de la presse ?

Daniel Panetto : On ne peut naturellement pas nier qu’il y a une baisse globale et constante des ventes. Mais il n’y a pas d’effondrement. Si des familles de presse, comme les quotidiens nationaux doivent se battre contre l’information instantanée sur le Web, d’autres se portent bien. On peut même voir des pure players du numérique revenir au «vieux» support papier pour gagner de la visibilité et de nouveaux lecteurs. Et il y a eu des lancements forts, comme celui de Vanity Fair. Quand le contrat de lecture est rempli, le lecteur vient chercher le produit.

  Vous pensez donc que la presse écrite a un avenir ?

DP : Je ne crois pas du tout à la mort de la presse écrite. Mais elle doit se réinventer. Ce qui est certain, c’est que le numérique bouleverse les modes de consommation. Le lecteur arbitre son temps mais il ne boude pas le papier pour autant. Même les jeunes générations, les 15-35 ans, lisent plus sur le papier qu’en format numérique. Des études montrent que 85% de la lecture d’un magazine classique se fait à la maison. On se pose, on prend le temps de la réflexion…

  Comment les points de vente peuvent-ils évoluer pour s’adapter à ce nouveau contexte ?

DP : Le métier a beaucoup de mal à se réformer. Ainsi, le terme officiel de  »diffuseur de presse », qui n’est pas du tout connu du public, est un terme logistique. Alors que le marchand de journaux doit être un commerçant. Il doit bien connaître les titres, conseiller ses clients, leur recommander des articles, leur faire découvrir des nouveautés… Le marchand est aujourd’hui acculé par des difficultés de distribution, alors qu’il devrait être en position d’accompagnement, à la fois des éditeurs et des lecteurs.

  Les fermetures sont-elles inévitables ?

DP : Notre profession est au cœur d’un double écosystème : la presse et le commerce en général. Avec plus de 25.000 marchands de presse, nous avons le réseau plus étendu en terme de couverture. Et le commerce de proximité souffre dans son ensemble. Il faut que l’ensemble de la filière et les pouvoirs publics œuvre pour donner aux marchants les moyens de faire du commerce et de se développer. Un pas important a été franchi avec la revalorisation de la rémunération des marchands de presse, qui étaient une des plus basses d’Europe.


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