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Idée reçue : les banques ne soutiennent pas les PME

Innovation, poste client, achat de matériel, développement à l’international… Les banques financent toujours plus les PME et ETI… sous certaines conditions.

Entreprendre - Idée reçue : les banques ne soutiennent pas les PME

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Innovation, poste client, achat de matériel, développement à l’international… Les banques financent toujours plus les PME et ETI… sous certaines conditions.

Contrairement à une idée reçue largement répandue, les PME et ETI françaises reçoivent un accueil favorable de leurs banquiers. Les encours financés, 384,9 Mds€ à fin novembre 2016, sont même en hausse de 2,5% sur un an. «Les financements des PME et des ETI représentent selon la Banque de France 64% des encours de crédits en 2016, 25% pour les TPE et 11% pour les grandes entreprises», détaille Charles Marinakis, président de CrediPro, société de courtage en crédit aux professionnels.

«Selon la Banque de France, près de 85% des crédits sollicités seraient obtenus au minimum à hauteur de 75%, les besoins de trésorerie restant plus difficiles évidemment à obtenir». Et les banquiers confirment. Isabelle Brouté, directrice du marché entreprises et institutionnels à la Caisse d’Épargne, précise ainsi que 2016 a été une belle année : «À la Caisse d’Épargne, la production de crédits aux PME et aux ETI a augmenté de 40%, et représente 4 Mds€. Quant aux encours de crédits pour les entreprises, ils ont augmenté de 12% en 2016. Les entreprises ont repris leurs investissements. C’est un signe positif pour l’économie».

Cette tendance devrait se poursuivre en 2017 : Isabelle Brouté a d’ores et déjà constaté que les nouveaux crédits accordés en janvier 2017 sont 2 fois plus importants qu’en janvier 2016. Même constat du côté de BNP Paribas. «Une enveloppe de 10 Mds€ était prévue en 2016 pour financer TPE-PME, nous avons finalement accordé 13 Mds€. Les conditions de taux historiquement bas ont facilité ces crédits», souligne Frédéric Rochoux, responsable du développement commercial entreprises de BNP Paribas.

Des réponses adaptées

Le financement des équipements, de l’immobilier (pour des bâtiments d’exploitation par exemple), de la croissance par acquisition, du développement à l’international ou de simples besoins de trésorerie sont autant de raisons qui amènent un chef d’entreprise dans une banque.

«Nous intervenons à tous les moments clés de la vie d’une entreprise, pour apporter l’expertise de banquier, nécessaire tout au long des cycles d’activité de nos clients. Nous leur proposons des solutions adaptées en ingénierie patrimoniale, financements structurés, conseil en cession/acquisition, capital investissement ou en opérations de marché… C’est un accompagnement qui se doit d’être précis, complet, au plus près des besoins des entreprises et de leur dirigeant», insiste Laurence Lasfont, directrice du marché entreprises au sein du groupe Crédit du Nord.

Et très souvent, le chef d’entreprise est suivi par un chargé d’affaires voire par un duo de conseiller et gestionnaire de clientèle, une condition nécessaire pour proposer la solution la mieux adaptée aux besoins et aux spécificités de chaque entreprise.

Transparence avant tout

Pour obtenir un crédit, pas de méthode miracle : seuls les bons dossiers se financent. «Il y a 3 questions essentielles auxquelles je veux une réponse systématique : à qui je prête, qui est l’entreprise emprunteuse, quelle est son activité ? Pourquoi, à quoi sont destinés les fonds ? Comment l’entreprise compte-t-elle rembourser ? Ce sont des questions très basiques, mais la transparence est de mise pour donner un accord», martèle Isabelle Brouté.

Il faut absolument que le dossier soit complet, précise Charles Marinakis, aussi bien d’un point de vue administratif que financier. «Les établissements bancaires analysent aussi bien la structure juridique et fiscale de l’entreprise que sa situation financière. Ne pas omettre de transmettre l’ensemble des informations positives ou négatives de l’entreprise, le banquier a besoin d’avoir une information globale, même si cela peut entacher sa décision, car découvrir un événement négatif sans avoir été averti peut nuire aux relations futures», détaille-t-il.

«Un banquier n’aime pas être surpris. Plus on anticipe, mieux on est accueilli et plus il sera facile de trouver une solution», confirme la directrice du marché entreprises de la Caisse d’Épargne. Pour sa part, le circuit de validation dépend principalement du montant demandé. À la BNP, il existe même des réponses automatiques pour les clients connus dont le parcours est sain et serein et pour des crédits court et moyen termes. Mais plus la somme est importante, plus on remonte dans la hiérarchie pour obtenir la validation.

«Nos banques régionales sont organisées comme des PME. C’est l’ADN de notre groupe, ce qui permet des prises de décision rapides et une grande réactivité aux demandes des clients. Les centres de décision sont donc au plus près des entreprises : le président de banque ou le directeur régional accompagne avec ses équipes les entreprises de sa région. C’est un véritable chef d’entreprise», insiste Laurence Lasfont.

L’erreur à ne pas commettre ? Le manque de transparence. Le flou, le défaut de dialogue mettent à coup sûr des bâtons dans les roues du financement de l’entreprise.


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