Devenir franchisé, c’est bel et bien se mettre à son compte, mais pas tout seul. C’est une démarche qui engage une partie de sa vie et de ses capitaux. Le candidat à la franchise doit prendre certaines précautions avant de se lancer, notamment en matière de recherche d’informations…
La franchise est une méthode qui permet à un indépendant d’entreprendre plus rapidement et d’optimiser ses chances de succès, en profitant de l’expérience, du savoir-faire et de la notoriété d’une enseigne. Mais avant de vous lancer, voici 5 points clés à retenir.
1. Candidat à la franchise : pratiquez un auto-examen
Evaluez d’abord vos aptitudes personnelles et financières, votre situation actuelle, ainsi que vos objectifs en répondant à ces questions :
– Dans quel secteur d’activité êtes-vous désireux et capable de fonctionner ? (alimentaire, prêt-à-porter, services etc.)
– De quels fonds propres disposez-vous ?
– Etes-vous prêt à risquer votre patrimoine en créant votre entreprise ? • Quelle est votre capacité d’emprunt ?
– Quelle est votre mobilité géographique ?
– Quel est votre degré d’ambition ?
– Quels sont vos objectifs pour les 5 à 10 prochaines années ?
2. Candidat à la franchise : vous devez être entouré et soutenu
Le projet de se lancer dans une création d’entreprise, qu’il s’agisse d’une franchise ou non, représente toujours un changement de vie a fortiori lorsqu’il s’agit d’un commerce, d’un hôtel, d’un restaurant ou d’un pressing, car ce sont des activités fortement consommatrices de temps. Vous gagnez certes en autonomie, mais le temps de travail est fortement rallongé.
Mieux vaut donc que votre projet soit accepté par votre entourage, votre famille et que vous n’imposiez pas votre choix. Surtout qu’il s’agit d’un projet à moyen, voire à long terme. Si votre conjoint fait partie du projet, cela est sans doute plus facile, du moins dans un premier temps, puisque vous vous lancez ensemble.
Si ce n’est pas le cas, il faut vraiment que vous discutiez de l’organisation à mettre en place dans votre vie personnelle, afin de ne pas rajouter au stress du lancement, le stress de la culpabilité de l’absence mal supportée par la famille.
Vous êtes motivé, mais il faut aussi comprendre que la motivation n’est peut-être pas partagée par tout le monde. Une fois la décision prise, elle doit être expliquée afin que tout le monde soit bien conscient du changement qu’elle va apporter. L’objectif final est de toute façon positif, soit parce que vous espérez améliorer votre niveau de vie, ou par un épanouissement personnel que vous n’avez plus dans votre situation présente.
3. Candidats à la franchise : vous vous engagerez financièrement
Il est clair que partir sur une franchise de laverie automatique ou ouvrir une boutique de grande marque est quelque peu différent. Les coûts d’implantation sont très variés, il faut donc vous assurer que vous aurez les moyens de votre ambition. Si vous vous apercevez en avançant dans le projet que vous allez avoir des problèmes à rassembler l’argent nécessaire, passez à autre chose. Renseignez-vous dès le départ sur les droits d’entrée, redevances ou royalties à régler ainsi que sur les taux de marge dégagés par les autres franchisés.
Croisez les informations entre celles que vous transmet le franchiseur et si possible celles de certains franchisés déjà installés. Ceux-ci pourront vous donner de bons conseils et vous avertir d’éventuels écueils. L’idéal est que le franchiseur soit en mesure d’établir un compte d’exploitation prévisionnel que vous pouvez valider avec votre comptable. L’échec existe cependant, en franchise comme ailleurs. En devenant entrepreneur, franchisé ou non, le risque est présent.
4. Candidats à la franchise : faites les bons choix
Bien choisir son secteur, son enseigne, son franchiseur est essentiel. Il faut bien entendu privilégier une activité que l’on aime ou qui nous intéresse ainsi qu’un un secteur porteur qui a des chances de l’être pour plusieurs années. Reste alors le plus important, la sélection de la « bonne » franchise.
Il faut que vous choisissiez celle avec laquelle vous vous sentez à l’aise, souvent déjà en tant que consommateur. Mais aussi celle qui attire la clientèle actuelle. Certaines cibles de clients achètent moins mais mieux et plus cher, il s’agit en général d’adultes. D’autres achètent beaucoup, à petit prix, et sont des consommateurs plutôt gloutons. Ce sont souvent des jeunes, ainsi que beaucoup d’adolescents. Ceux-ci disposent d’un pouvoir d’achat non négligeable et relativement facile à attirer.
Le taux de franchisés qui ont quitté le réseau sur les dernières années est aussi un élément d’analyse intéressant avec le type de croissance ou non que connaît la marque. Le critère économique est de toute façon toujours à considérer en priorité et la rentabilité est effectivement un bon critère sur lequel se baser. La notoriété est un facteur de facilité, mais il est exact qu’il multiplie les chances de succès, puisque les consommateurs aiment retrouver une enseigne connue. En termes de publicité, mieux vaut s’assurer que la franchise est toujours sur les mêmes taux d’investissement dans ce domaine afin que sa visibilité reste excellente. Le critère du contrat est relativement nouveau, mais il montre une professionnalisation des candidats, qui savent que le contrat de franchise en est la base.
C’est un facteur de comparaison intéressant même s’il est difficile à vraiment pratiquer. La durée du contrat peut aussi vous aider à vous décider, car peut-être ne désirez-vous vous engager que pour une durée limitée afin de passer ensuite à autre chose ? N’oubliez jamais que c’est le fameux savoir-faire qui fait la qualité et la renommée d’une bonne franchise. La réputation ne se fonde pas à partir de rien et elle est un signe de l’expérience du franchiseur. Il faut aussi que l’entreprise ait la possibilité d’évoluer de par ses capacités financières, mais aussi de faire évoluer son concept dans le temps. Rien de pire que de laisser vieillir, puis mourir une marque. La communication qui est menée ainsi que ses retombées sont un signe parmi d’autres. De même les programmes de formation doivent vous permettre de vous remettre au goût du jour.
5. Candidats à la franchise : l’humain est primordial
Il est important, afin d’établir une relation de confiance dès le départ, que le franchiseur vous apporte un volet d’informations suffisant pour vous aider à y voir clair et à établir votre projet sur des données chiffrées. Si vous sentez que la communication « pêche » à ce niveau, méfiance !
Une bonne franchise ne craint pas la transparence, une fois les règles de confidentialité établies. Légalement, le franchiseur est tenu de vous donner un dossier vous permettant de valider son sérieux (cf. Loi Doubin). Le contrat définitif n’intervient qu’ensuite, et seulement si ces premiers éléments vous ont permis de consolider votre décision et vos comptes prévisionnels en fonction des investissements prévisibles. Ne vous laissez pas impressionner par le soi-disant professionnalisme de qui que ce soit. Rien ne vaut un bon document chiffré. Enfin, retenez que la franchise est avant tout une histoire d’hommes et de femmes, une vraie aventure humaine.
Il faut donc privilégier aussi la convivialité pour bien s’entendre avec son franchiseur et faire confiance à sa propre intuition. Comme le résume si bien la FFF : « Le plus important, c’est le rapport de confiance qui s’établit entre les hommes – des franchiseurs et des franchisés – autour d’un projet commun. C’est la solidarité qui se crée, qui se noue entre ces hommes et ces femmes, à la fois chefs d’entreprises et créateurs d’emplois. C’est prouvé depuis toujours : ensemble, on a plus d’idées et on est toujours plus forts ! »