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Comment VertiWind va révolutionner l’éolien marin

Véritable rupture technologique impulsée par l’entreprise Nénuphar, le projet VertiWind contourne les obstacles économiques et environnementaux qui entravent le développement de l’éolien en mer. Un projet made in France de bonne augure car la course à l’éolien flottant en mer a déjà démarré...

Entreprendre - Comment VertiWind va révolutionner l’éolien marin

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Véritable rupture technologique impulsée par l’entreprise Nénuphar, le projet VertiWind contourne les obstacles économiques et environnementaux qui entravent le développement de l’éolien en mer. Un projet made in France de bonne augure car la course à l’éolien flottant en mer a déjà démarré…

Le développement de l’industrie éolienne offshore, génératrice d’une électricité propre et renouvelable, est régulièrement entravé par des obstacles de nature environnementale, économique et sociale.

Accusées de défigurer les paysages de l’Hexagone, les éoliennes, qu’elles soient marines ou terrestres, entraîneraient de surcroît des dégâts irréversibles sur la faune, notamment les oiseaux, la flore et le tourisme, secteur-clé de l’économie locale. De ces critiques, qui pointent avec mauvaise foi autant qu’avec justesse, les faiblesses de l’éolien industriel, a émergé le projet VertiWind.

L’éolienne offshore du futur  

Véritable rupture technologique née dans l’esprit de Charles Smadja et Frédéric Silvert, fondateurs de la PME lilloise Nénuphar, l’éolienne VertiWind comprend 2 éléments novateurs, qui la distinguent de sa consoeur, l’éolienne offshore  tradition- nelle : des flotteurs massifs, qui lui permettent d’être installée dans des zones où la profondeur d’eau dépasse 50 m (et peut atteindre 200 m), et des pales vrillées qui pivotent autour d’un axe vertical.

Optimisée pour la flottaison

«L’éolienne conçue par Nénuphar dispose d’une architecture optimisée pour la flottaison,  précise Charles Smadja. À l’instar des tourniquets que l’on trouve dans les jardins d’enfants, ses pales tournent autour d’un axe vertical.  A contrario, les éoliennes à axe horizontal peuvent être comparées aux moulins à vent en papier présents dans les allées des fêtes foraines ».

VertiWind et Nénuphar

L’histoire du projet VertiWind rejoint celle de la start-up Nénuphar, fondée en 2006 afin de développer des parcs d’éoliennes, d’abord terrestres puis marins. Face à la levée de boucliers que suscitent, au sein de la société civile, leurs projets, les deux entrepreneurs lillois décident de se tourner vers l’océan et prennent le large. «Considéré comme gênants par nombre de riverains, nos projets qui, originellement, reposaient sur la construction de parcs éoliens  onshore (à terre) se sont vite révélés compliqués. Nous les avons donc réorientés vers la mer. Afin de limiter la gêne occasionnée pour les utilisateurs de l’espace maritime, nous avons décidé d’éloigner au maximum les éoliennes de la côte», raconte le cofondateur de Nénuphar.

Une mise à l’eau dès 2016

Ainsi, naît le concept de l’éolienne flottante en mer. En 2011, porté par la PME lilloise, qui vient de faire entrer Areva, leader mondial de l’énergie nucléaire, dans son capital à hauteur de 5 M€, et avec les entreprises partenaires Technip, Converteam et EDF Énergies Nouvelles, le projet VertiWind bénéficie des premiers financements du Programme d’investissements d’avenir.

Les membres du consortium collaborent à la construction d’un premier démonstrateur à l’échelle 1/10ème. Équipé d’un vérin ainsi que d’un mécanisme de basculement capable de simuler le comportement de l’éolienne inclinée sur un flotteur sous l’action du vent et des vagues, il fait l’objet d’une série de tests dès 2012 au large de Boulogne-sur-Mer (62). Depuis mai 2014, un prototype à terre de 2 MW est expérimenté à Fos-sur-Mer (13).

Un démonstrateur  à l’eau en 2016

Charles Smadja assure qu’à l’horizon 2016, «un démonstrateur sera mis à l’eau » sur le site d’essai Mistral au large de la commune de Port-Saint-Louis-du-Rhône, près de Fos-sur-Mer. «En 2018, le premier parc d’éoliennes VertiWind devrait voir le jour. Ces éoliennes de deuxième génération seront construites en partenariat avec EDF Énergies Nouvelles ».

Bénéficiaire d’une subvention d’exploitation de la Commission européenne, le groupe énergétique favorisera le déploiement de la technologie développée par Nénuphar à plus grande échelle. Pour sa part, Technip prendra en charge la partie «flottaison ». Quant à la start-up lilloise, elle assurera la fabrication de la turbine.

Une triple avancée  

Fort d’une architecture simplifiée et d’une inclinaison importante, qui lui octroient davantage de souplesse et de robustesse, le projet VertiWind s’affranchit des contraintes liées aux fondations de l’éolien fixe. Adaptée aux eaux profondes de l’océan Atlantique et de la Méditerranée, inaccessibles aux éoliennes offshore  existantes, et capable de résister à la violence de la houle, l’éolienne flottante conçue par Nénuphar ouvre de nouveaux horizons aux industriels français de l’éolien en mer.

La course à l’éolien flottant en mer a déjà démarré

Au-delà des frontières de l’Hexagone, la technologie VertiWind représente une opportunité pour l’ensemble des pays dépourvus de vastes plateaux continentaux, les pays méditerranéens, les États-Unis et le Japon notamment. La course à l’éolien flottant en mer a déjà démarré. Le bénéfice du projet VertiWind est triple. Économique d’abord, puisque l’éolienne de Nénuphar permettra à la France de développer des parcs bien moins onéreux au large de l’océan Atlantique et sur ses façades méditerranéennes. «Comparativement à une éolienne  offshore traditionnelle, posée dans la mer, l’éolienne flottante représente un gain en termes d’investissements et de frais de fonctionnement d’environ 30% », précise le fondateur de la start-up lilloise. Un bénéfice social ensuite, puisque, visuellement moins agressive, l’éolienne flottante en mer ne suscite a priori pas d’opposition majeure parmi les politiques et les acteurs de la société civile.

Moins intrusif

«L’éolienne VertiWind étant un produit moins intrusif, les citoyens ont fait montre d’une plus grande ouverture  », confirme Charles Smadja. Selon l’Ademe, le projet devrait par ailleurs déboucher sur la création de 200 à 250 emplois à terme. Enfin, en éloignant les parcs éoliens de la côte, réduisant ainsi les nuisances sonores et visuelles, le projet VertiWind présente un bénéfice environnemental indéniable.


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