Quel est le point commun entre le PSG, LVMH, Total et l’hôtel Concorde Lafayette ? Ils appartiennent tout ou partie au Qatar, minuscule et richissime état du Golfe persique qui a fait de la France son nouveau terrain de chasse. Faut-il avoir peur de cet investisseur qui cultive la discrétion ?
Des investissements ostentatoires
Les premiers investissements réalisés en France marquent d’autant plus l’inconscient collectif qu’il s’agit de symboles forts.
« On parle des investissements qataris en France depuis l’acquisition en 2012 du Club de football, le Paris Saint Germain précise Maurice Leroy, ancien ministre, député de Loir-et-Cher, président du groupe d’amitié France-Qatar. La portée symbolique de cet achat est tellement forte qu’elle nourrit tous les fantasmes. La réalité est tout autre ! La part des investissements qataris dans les entreprises françaises reste modeste. Soyons objectif et relativisons !»
C’est en effet 4,5 % du capital de Suez environnement, 7 % chez Vinci, 1 % chez LVMH ou encore 2 % des parts de Vivendi. Les investissements du Qatar en France même s’ils ont augmenté ces dernières années se situent très loin derrière les pays de l’Union européenne qui restent les premiers investisseurs en France avec 61% de l’ensemble des décisions d’investissement, viennent ensuite l’Amérique du Nord 22 % et l’Asie 12 %.
Certains invitent donc à relativiser la montée en puissance des Qataris et préfèrent parler de l’arrivée d’un nouvel acteur qui s’intéresse à des valeurs et à des symboles de l’économie de notre pays. Fabien Piliu, auteur du livre « À qui appartient la France ? »(Editions FIRST, Juin 2015) explique « qu’il y a des symboles très forts comme le Paris Saint-Germain ou quelques hôtels de luxe, mais qu’il est nécessaire de tout remettre dans son contexte. En 2014, il n’y a eu qu’un seul projet Qatari enregistré par Business France. Au regard des centaines d’investissements étrangers qui ont eu lieu en France, c’est donc un épiphénomène. En 2013, il y en avait 2 et en 2012, 7. »
Le rôle du politique dans la montée des investissements qataris en France
Les relations entre la France et le Qatar sont historiques. « La coopération entre la France et le Qatar est ancienne rappelle Maurice Leroy ! Le 1er traité de coopération économique et financière entre les deux pays remonte à 1974, soit 3 ans après l’indépendance du Qatar. »
Sans énumérer la liste des accords franco-qataris qui ont renforcé les liens entre les deux pats, il faut citer la coopération culturelle de 1977, une convention fiscale en 1990, et reprise en 2008 sur laquelle nous reviendrons, un arrêté sur l’enseignement supérieur et la recherche en 2010 et l’accord de coopération sur l’audiovisuel de 2012.
Il existe une dimension politique très forte sur le sujet. Agnès Levallois, Consultante spécialiste du Moyen-Orient, chargée de cours à l’ENA et Sciences Po Paris, précise que sous le gouvernement de Sarkozy, « les relations avec le Qatar ont été excellentes. Nicolas Sarkozy avait « investi » sur le Qatar, identifiant les opportunités potentielles avec ce petit pays riche grâce au gaz. Il y a eu un resserrement des relations entre les deux pays même si traditionnellement les relations ont toujours été bonnes. »
L’intérêt de la présidence Sarkozy pour l’émirat du Qatar s’est manifesté par la signature de la convention fiscale en février 2009 qui exonère les investissements qataris de toute fiscalité sur les droits de mutation, les plus-values, les dividendes et les impôts fonciers. Une première convention fiscale datant de 1990 atteste de l’ancienneté des liens entre la France et le Qatar, lequel est un Etat tout récent.
Cette première version a été réaménagée en 2008 pour octroyer des avantages considérables au Qatar sur le plan fiscal. La traduction de l’élan politique sur le plan fiscal et économique a permis d’accroître l’intérêt manifeste du Qatar pour la France au-delà de ses liens historiques importants – n’oublions pas qu’en matière de défense, 80% de leur armement est français – et de favoriser les investissements du Qatar en France.
Agnès Levallois déclare ne pas être certaine « que s’il n’y avait pas eu une renégociation de la convention fiscale, les investissements engagés par le Qatar en France auraient été aussi conséquents ».
Décrypter cette soif d’investissements
Le Qatar souhaite investir le plus possible, et pas uniquement en France. Les Qatariens veulent absolument préparer l’avenir et sont bien conscients que la richesse sur laquelle ils sont assis (le Qatar est le 3ème pays producteur d’hydrocarbures du Moyen-Orient) va se tarir dans les quinze années à venir. « Il y a une vraie nécessité pour l’Emirat de préparer l’après-pétrole, souligne l’intervenante de Science Po.
Aujourd’hui, le Qatar, qui est un tout petit pays, manifeste la volonté très claire de s’imposer et d’exister sur la carte du monde – c’est l’obsession de ses dirigeants. Le Qatar aspire à une forme de reconnaissance car d’un point de vue géopolitique, cet Etat est complètement coincé entre deux géants qui sont l’Iran et l’Arabie Saoudite et n’existait donc pas en tant que tel. »
Du jour où il a commencé à disposer de gaz et d’argent, le Qatar s’est demandé comment faire afin d’exister et d’être reconnu sans que tous les regards se tournent systématiquement vers l’Arabie Saoudite. Cet élément fut déterminant dans la stratégie de développement du Qatar et explique leur volonté de faire des coups d’éclat pour que le monde parle d’eux.
Force est de constater qu’aujourd’hui, tout le monde connaît cet Etat grâce à la chaîne télévisée Al-Jazeera d’un côté et au travers des différentes acquisitions très emblématiques dont on a parlé ces dernières années, que cela soit le rachat du PSG, qui porte sur son maillot le logo de la Tour Eiffel, symbole par excellence de la capitale, ou dans l’hôtellerie de luxe, avec le rachat de grands hôtels, emblèmes du luxe parisien…
« Le Qatar avait pour stratégie d’investir dans des symboles forts dans différents pays pour faire parler de lui et acquérir une légitimité, rappelle Agnès Levallois et il faut bien admettre que cette stratégie a été largement payante. » Une fois ces rachats ostentatoires et clinquants réalisés, le Qatar s’est également lancé dans des investissements financiers et économiques intéressants qui se sont traduits par une prise de participation dans le capital de Total, mais aussi de Veolia Environnement et de Vinci.
Ce pays du Golfe persique est lancé dans une logique d’investissement pour l’avenir afin de préparer l’après-gaz en attendant des retours sur investissement tout en visant des domaines porteurs. Il existe donc deux aspects dans les investissements qataris : la partie clinquante et la partie investissements financiers qui ne se limitent pas à la France.
Agnès Levallois, spécialiste du Moyen-Orient attire notre attention sur le fait que l’ « on a souvent l’impression, lorsque l’on évoque les investissements du Qatar, qu’ils n’investissent qu’en France mais loin s’en faut – l’Hexagone ne représente que 11% de leurs investissements -, le Qatar investit beaucoup plus en Grande Bretagne (29%). Les investissements en Allemagne culminent à 16%, dont 17% dans Volkswagen, et s’élèvent à 9% en Malaisie. »
En Allemagne et en Grande-Bretagne, les investissements du Qatar ne suscitent pas la même réaction qu’en France. Il est vrai qu’aujourd’hui, le Qatar investi dans des fleurons de l’économie française mais aussi dans des entreprises importantes pour le devenir de l’économie afin de préparer l’après-gaz, il s’agit donc là d’une vraie stratégie industrielle à long terme.
Le Qatar investit en France surtout dans l’industrie et la production mais pour assurer une visibilité médiatique à leur pays, et faire savoir au monde entier que le pays est sur la voie de la modernisation, ils investissent aussi dans des secteurs à forte exposition : tourisme, sport, culture…
L’attractivité de la France
Les investisseurs étrangers plébiscitent plusieurs atouts majeurs de la France. Tout d’abord, la stabilité politique. La qualité des infrastructures et des réseaux de transports joue également un rôle attractif.
A cela s’ajoute la qualité de la formation qui reste très importante et offre un véritable vivier de chercheurs pour les investisseurs qui arrivent. Nous avons également le CAC 40, la France étant l’un des pays qui possède le plus de leaders mondiaux. La position géographique joue aussi un rôle essentiel. Ceci étant, selon les réponses de certaines enquêtes sur l’attractivité du pays, la France présente « également des défauts comme l’instabilité fiscale et réglementaire qui a une fort mauvaise réputation ajoute Fabien Piliu, lequel rappelle « que la France est l’un des trois pays au monde les plus ciblés par les investissements étrangers et qu’il convient de s’en réjouir. »
Dans son désir d’ouverture, le Qatar a misé également sur la culture et le patrimoine. « Au-delà des échanges économiques, des liens se tissent dans le domaine culturel argumente l’ancien ministre de laVille. Je pense à la venue de l’orchestre philarmonique du Qatar à Paris en 2008, par exemple qui a réuni, aux côtés de nombreux artistes, des personnalités politiques de toutes sensibilités. Notre passion française pour la culture, le patrimoine explique peut-être aussi l’attrait de la France pour ce pays ».
Il existe beaucoup d’initiatives menées en parallèle. « Le Qatar organise régulièrement un forum d’affaires franco qatarien, orchestré par Medef international et la Chambre de commerce du Qatar avec pour cible trois secteurs prioritaires : l’énergie, le Mondial de football 2022 et les Technologies de l’information et de la communication, explicite le Député du Loir-et-Cher. Un fonds d’investissement franco-qatari de 10 milliards a été mis en place en 2012 en direction des petites et moyennes entreprises françaises. »
L’impact des investissements du Qatar sur l’économie française
Pour Agnès Levallois, intervenante à l’ENA, que des investisseurs viennent en France et s’intéressent à des entreprises en difficulté s’inscrit dans une logique économique qui n’est pas choquante. « Je ne vois pas pourquoi on s’énerverait ou on s’indignerait des investissements qataris sans rien dire des investissements réalisés par d’autres pays en France. »
Dans le cas de Lagardère, le sujet est peu plus délicat dans la mesure où l’on touche au domaine des médias. Y aura-t-il une influence sur l’éditorial et une interférence de l’actionnaire ? « Pour le moment argue-t-elle, je n’ai pas vu grand-chose mais j’imagine que certains reportages, comme celui sur les conditions des travailleurs immigrés au Qatar par exemple, n’auront peut-être pas le droit d’être cités dans les journaux ou les supports appartenant au groupe Lagardère. » Précisons cependant qu’aujourd’hui la majorité des médias appartient déjà à des groupes industriels et ce nouveau problème de l’économie des médias n’est donc pas spécifique au Qatar…
Pour le journaliste indépendant Fabien Piliu, l’impact immédiat est qu’ils maintiennent des emplois et en créent parfois. Selon Business France, en 2014, les 1.014 décisions d’investissements directs étrangers ont permis de créer ou de maintenir 26.535 emplois en France. Dans le secteur privé, 1 salarié sur 7 travaille pour une entreprise étrangère. Pour l’auteur de cet essai sur le Qatar, « Les investissements qataris n’ont pas encore réellement d’impact, ce sont véritablement des épiphénomènes par rapport aux investissements allemands ou américains. »
Fabien Piliu ne voit dans ses investissements aucune forme de menace et parle d’une surenchère autour du Qatar. « On pourrait paraphraser le pape Jean-Paul II ! N’ayez pas peur. S’il y a des entreprises à vendre, c’est qu’il y a une bonne raison. Les entreprises françaises, notamment celles du CAC 40, sont très présentes à l’étranger. C’est le jeu de la mondialisation. Il y a plus de bien que de mal à tirer de la venue des investissements étrangers en France. »
« Dans leur soif d’indépendance analyse l’ancien ministre, les Français ont parfois des réflexes un peu chauvins. Alors que l’on devrait se réjouir de cet oxygène apporté par les investissements étrangers à nos entreprises qui en ont réellement besoin, on tombe dans le Chine bashing, l’Américano bashing ou le Qatar bashing car nous avons toujours peur d’y perdre notre âme. Nous devrions, nous les Français, avoir davantage confiance en nous. »
La stratégie d’influence internationale du Qatar est connue et il a fort à faire pour tenir son rang dans un Moyen-Orient en crise. « Sans minimiser l’apport des investissements qataris ajoute Maurice Leroy, j’observe que la France diversifie ses échanges économiques y compris dans cette région du monde en reprenant des relations avec l’Iran par exemple où 150 entrepreneurs français ont récemment effectué un voyage. » Les impacts qataris restent et resteront limités si nous les comparons ne serait-ce qu’avec l’Angleterre.
En Angleterre, où les investissements qataris représentent 35 % des investissements, les Anglais se réjouissent de cet apport qui est considéré comme une bouffée d’oxygène bienvenue. En France, c’est majoritairement l’inverse. Le Président du Groupe d’amitié France Qatar le déplore car « si nous restons dans des relations équilibrées, ce qui est le cas aujourd’hui, argumente-t-il, je ne vois pas de danger particulier même si dans toute relation diplomatique et économique, il y a une part de lobbying et de stratégie d’influence dont il faut être conscient sans naïveté excessive ni enthousiasme aveugle. »
L’entrée en scène
Jusqu’à il y a six mois, des responsables d’entreprises dans lesquelles le Qatar était actionnaire déclaraient que les Qataris n’intervenaient absolument pas dans la stratégie de l’entreprise et ne se montraient pas intrusifs, n’imposant pas des conditions et accordant leur confiance à l’organisation existante de l’entreprise.
On peut cependant se demander si cette réserve était celle des débuts… L’idée étant de se laisser le temps d’avoir du recul et acquérir les compétences pour, ensuite, être capable de regarder de plus près ce qui se passe. Agnès Levallois apporte un bémol : « le Qatar étant un tout petit pays, il ne dispose peut-être pas encore aujourd’hui des ressources humaines nécessaires suffisantes pour intervenir dans tous les investissements qu’il conduit à travers le monde. Ils avancent à une vitesse hallucinante mais il n’est pas certain qu’ils aient la matière humaine pour tout mener de front. »
La réussite de leurs projets provoque l’intérêt d’un certain nombre d’acteurs qui gravitent désormais autour des Emirats et peuvent apporter des opportunités.
De l’importance du relationnel et de la confiance
Les relations personnelles jouent un rôle très important dans les pays arabes. Agnès Levallois affirme que « lorsque l’un de nos dirigeants se rend au Qatar quelques heures en espérant signer, c’est un non-sens : il faut créer la relation, l’entretenir et la soigner ».
Au début, certaines personnes ont eu le sentiment que, puisqu’ils n’avaient rien, il était possible de tout leur proposer. « Il y a eu des arnaques sans nom, précise cette consultante avertie. Certains, sans aucun scrupule, estimant qu’ils pouvaient leur vendre tout et n’importe quoi à n’importe quelle condition. Au bout d’un certain temps, ils s’en sont rendus compte. Ils sont donc devenus extrêmement méfiants et attentifs et n’entendent plus se faire avoir ».
Aujourd’hui, cela n’est plus possible car une nouvelle génération a suivi ses études à l’étranger et est désormais rompue aux différentes techniques. Tout est articulé autour de relations amicales de confiance empreintes d’un gage de sérieux et de fiabilité. Il est essentiel de tenir compte de cette dimension et de ces spécificités culturelles pour comprendre la logique des Qatariens.
« En tant que Président du Groupe d’amitié France Qatar à l’Assemblée nationale, j’ose croire que des relations amicales se sont nouées au fil des ans et que nous apprenons mutuellement les uns des autres, précise Maurice Leroy. Nous privilégions les échanges entre parlementaires dans la réciprocité. Et sans concession ! Mais ne nous voilons pas la face notre balance commerciale avec le Qatar est excédentaire de 814 millions d’euros en 2014. C’est une bonne nouvelle pour la France ! »
Comprendre le ralentissement des investissements en France depuis 2013
En France, le Qatar a fait le plein des fleurons qui l’intéressaient. Dans l’hôtellerie, ils ont acquis les plus belles marques, que pourrait-il vouloir encore acheter dont ils ne disposent pas encore ? Ils ont une part significative dans les médias, à travers Lagardère. Ils ont acheté le PSG, ils ont fait l’investissement d’une chaîne de télévision sportive. Nous avons assisté à un boom durant lequel le Qatar a lancé de multiples investissements.
Conscient de la nécessité de diversifier ses acquisitions, le Qatar regarde désormais du côté de l’Asie et des pays émergents. « Il est vrai que la dimension politique est moins affirmée aujourd’hui qu’elle ne l’était du temps de Sarkozy, confirme l’experte sur les questions u Moyen Orient. Hollande a pris le contrepied en misant sur les relations avec l’Arabie Saoudite, estimant que le marché saoudien était bien plus intéressant que le marché qatari (20 millions d’habitants d’un côté contre 2 millions de l’autre). Ceci étant, si le contrat portant sur les Rafale se signe, cela représentera une transaction très importante pour la France et signifiera que la relation perdure. »
Le Qatar a bien conscience de l’importance de diversifier ses investissements et ses acquisitions et d’être présent un peu partout pour rationaliser le risque. Ses dirigeants ont également bien compris qu’il leur serait profitable d’avoir plusieurs alliés car ils ont besoin d’assurance vie dans la mesure où c’est un petit pays fragilisé par sa position géopolitique. Le Qatar a des accords de défense avec les Etats-Unis mais aussi avec la France. Il investit à Paris mais également à Londres, en Allemagne et dans les pays émergents. Cet Etat a bénéficié de l’embolie de sa relation avec la France en investissant à ce moment-là, il continue donc à s’y intéresser tout en regardant ailleurs ce qui se passe.
Selon Agnès Levallois, « la succession de l’émir cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, par son fils, le prince héritier cheikh Tamim, a entrainé un changement radical ayant un impact sur les investissements. Le fils a parfaitement compris que l’aventurisme de son père au lendemain des révolutions arabes posait souci et qu’il fallait changer de position en redonnant des gages aux pays du Conseil de coopération du Golfe car le Qatar ne pouvait s’en extraire.
Le prince héritier cheikh Tamim a donc recentré son intérêt sur les pays du CCG en termes politique, afin que le Qatar ne soit pas remis en question tous les jours par l’Arabie Saoudite, en particulier sur son soutien aux Frères musulmans. » Sa position se veut beaucoup plus discrète, il est beaucoup moins dans le spectaculaire et dans l’éclat que son père. Cela peut expliquer le ralentissement des investissements en France pour faire taire toutes les polémiques sur le Qatar. Enfin, l’organisation de la Coupe du monde de football en 2022 soulève de grandes inquiétudes, cela pourrait être, l’évènement de trop susceptible de mettre à mal l’Etat du Qatar.