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Filt, la PME normande qui a conquis le monde

Fondée en 1860 à Caen, la PME spécialiste du filet à provisions perpétue un savoir-faire ancestral. Récompensée par le prestigieux label « Entreprise du patrimoine vivant », Filt (1,6 M€ de CA en 2017) exporte son art du tissage à New York, Shanghai ou Tokyo et tire son épingle du jeu avec une audacieuse stratégie de niche. Propriétaires de l’entreprise, Catherine et Jean-Philippe Cousin révèlent les secrets d’une tradition plus que centenaire.

Entreprendre - Filt, la PME normande qui a conquis le monde

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Fondée en 1860 à Caen, la PME spécialiste du filet à provisions perpétue un savoir-faire ancestral. Récompensée par le prestigieux label « Entreprise du patrimoine vivant », Filt (1,6 M€ de CA en 2017) exporte son art du tissage à New York, Shanghai ou Tokyo et tire son épingle du jeu avec une audacieuse stratégie de niche. Propriétaires de l’entreprise, Catherine et Jean-Philippe Cousin révèlent les secrets d’une tradition plus que centenaire.

Quel est le cœur du savoir-faire de Filt ?

Jean-Philippe Cousin : nous avons trois activités : les filets, la tresse et la finition (sertissage, couture, assemblage…).

Catherine Cousin : Bien que nos machines soient modernes, nous avons toujours besoin de la main de l’homme pour finaliser le produit. On ne peut pas tout automatiser.

Combien de personnes participent à la production ?

J-P.C. : Nous avons un site de production, sept couturières qui travaillent à domicile avec du matériel industriel, et deux ateliers avec des personnes en situation de handicap. Actuellement, 21 personnes travaillent pour Filt.

Quelles sont les valeurs portées par l’entreprise ?

C.C. : L’authenticité et l’ouverture. La question du handicap est au cœur de notre projet d’entreprise. Quant à l’export, il est dans l’ADN de Filt (environ 50 % du CA, Ndlr).

J-P.C. : Notre engagement premier consiste à maintenir un savoir-faire en France. Cela fait 22 ans qu’on se lève le matin pour prouver qu’on peut faire du textile en France. C’est notre moteur.

Comment résister aux pays à bas coûts, notamment asiatiques ?

J-P.C. : En se remettant en cause en permanence et en considérant que tout peut basculer. C’est l’une des raisons pour lesquelles on a investi massivement dans l’amélioration de notre process de fabrication. On chasse les coûts sans arrêt sans courir après le chiffre.

C’est-à-dire ?

C.C. : Filt se positionne sur les marchés de niche. Nous nous désintéressons des marchés de masse et nous ne travaillons surtout pas avec la grande distribution, qu’il vaut mieux éviter pour perdurer en France.

Comment avez-vous réussi à distribuer vos produits dans le monde entier ?

J-P.C. : On se définit comme des décomplexés de l’export ! Grâce à notre vaste réseau commercial, notre filet à provisions est à la fois en vente dans une boutique à Pont-L’évèque mais aussi à Tokyo, Shanghai ou à New York. Sans être une marque de luxe, nous produisons du textile français qu’on arrive à vendre en Chine.

C.C. : Dédramatisons l’export ! Souvent perçu comme une histoire de chiffre d’affaires et de dollars, l’export commence par l’envoi d’un simple colis par Fedex à l’autre bout de la planète.

Quel est votre secret pour démarcher des clients à l’autre bout du monde ?

J-P.C. : C’est l’aspect le plus innovant de nos méthodes d’export : nous démarchons à moindre coût en nous rendant sur quelques salons internationaux bien identifiés. Nous y allons tous les deux pour rencontrer directement nos clients. Ensuite, nous profitons du bouche-à-oreille. Certains de nos clients travaillent avec Filt depuis trois générations ! Nos relations sont fortes parce que durables.

Quels sont vos projets à court terme ?

C.C. : Nous allons lancer notre « petit Amazon », un site e-commerce à destination des pros et des particuliers. Il sera directement relié à notre système de gestion. Cet outil était indispensable. Sans lui, Filt aurait pu disparaître d’ici deux à trois ans.

J-P.C. : L’objectif est que notre client à Shanghai se connecte sur le site, visualise les stocks disponibles et passe commande.

Comment voyez-vous l’avenir de Filt ?

J-P.C. : Dans les 5 ans, on aimerait acheter un bâtiment neuf proche de Caen. Nous espérons faire travailler 35 collaborateurs et réaliser plus de la moitié du CA à l’export. 65-70 % est un objectif réaliste.


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