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Jules-Henri Gavetti, Ikoula : « La technologie doit être au service de l’humain »

Fondée en 1998, Ikoula est l'un des pionniers du cloud en France. Numéro trois du secteur, la PME basée à Boulogne-Billancourt défend un cloud « humain et responsable ». Jules-Henri Gavetti, co-fondateur et président, détaille sa stratégie pour accélérer le développement d'Ikoula.

Entreprendre - Jules-Henri Gavetti, Ikoula : « La technologie doit être au service de l’humain »

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Fondée en 1998, Ikoula est l’un des pionniers du cloud en France. Numéro trois du secteur, la PME basée à Boulogne-Billancourt défend un cloud « humain et responsable ». Jules-Henri Gavetti, co-fondateur et président, détaille sa stratégie pour accélérer le développement d’Ikoula.

Quelle est la spécificité d’Ikoula ?

Le cloud humain ! Le métier d’hébergeur est complexe et technique mais nous pensons que la technologie doit être au service de l’humain. Aujourd’hui, Ikoula est l’un des seuls acteurs du marché à proposer une offre complète, de la gestion de l’infrastructure au service d’infogérance.

De cette manière, nos clients disposent d’un seul interlocuteur pour orchestrer leurs projets cloud. Depuis notre création, il y a 20 ans, nous avons choisi de privilégier une logique de services et de sécurité à une logique de rentabilité à court terme. Cette stratégie se révèle gagnante puisque Ikoula représente aujourd’hui l’un des trois premiers acteurs de l’hébergement et du cloud en France.

Vingt ans après sa création, quelles sont les ambitions d’Ikoula pour les années à venir ?

Poursuivre notre internationalisation. Nous possédons déjà deux filiales, aux pays-Bas et en Espagne, et comptons des points de présence sur trois continents (Asie, États-Unis et Europe). Notre objectif est d’étendre notre réseau à douze points de présence dans le monde d’ici 5 ans. Mais notre développement ne se fera pas au détriment de la qualité de service. C’est pourquoi nous allons recruter massivement au cours des années à venir et doubler le nombre des salariés tous les deux ans. L’hybridation est également une tendance de fond qui oriente nos développements produit.

Quelles sont les ambitions d’Ikoula à l’international en 2018 ? Allez-vous poursuivre votre politique de croissance externe ?

Toujours dans cette optique de développement, nous souhaitons bien sûr poursuivre l’internationalisation que nous avons débutée il y a quelques années. Dans un premier temps, nous souhaitons renforcer nos effectifs de nos deux filiales déjà existantes (Espagne et Pays-Bas).

Sur le même modèle, nous mettons en place une entité italienne, avec le recrutement de collaborateurs experts du marché local. Cette politique d’ouverture de plusieurs business units à taille humaine correspond parfaitement à nos valeurs et à notre positionnement. De plus, nous avons également entamé une politique d’insertion en Chine, qui représente un marché à fort potentiel pour Ikoula.

Quel a été le chiffre d’affaires d’Ikoula en 2017 ?

Nous clôturons notre exercice 2017 avec une croissance globale à deux chiffres : croissance à deux chiffres sur la partie « bare metal » et nous avons surperformé le marché avec une croissance à trois chiffres sur la partie « cloud ». Notre objectif pour 2018 est de dépasser les niveaux de croissance de 2017. Aujourd’hui, Ikoula compte 60 collaborateurs.

« L’Europe n’est pas préparée pour
faire face aux GAFA »

Comment vous positionnez-vous par rapport à des acteurs comme Amazon ou OVH ?

Comme je le mentionnais, Ikoula bénéficie d’un positionnement différent, centré sur l’humain et orienté services. Nous considérons que l’accompagnement client est un levier de compétitivité et cela se traduit très concrètement par la disponibilité des équipes de support. En cas de besoin, le client d’Ikoula peut joindre un interlocuteur par téléphone, et pas seulement par email ou chatbot.

Avez-vous prévu une levée de fonds à court ou moyen terme ?

Aujourd’hui, ce n’est pas d’actualité, mais il n’est pas exclu qu’une levée de fonds puisse être envisagée pour accompagner notre croissance à moyen terme.

Qu’apporte le fait d’avoir des data centers sur le territoire français ?

Cela nous permet à la fois de garder le contrôle de nos infrastructures, de mener des politiques responsables sur un plan écologique mais également d’offrir un haut niveau de service. Les données sont sauvegardées simultanément dans les deux data centers qui sont situés à moins de 50 kilomètres l’un de l’autre.

Les data centers ne partagent pas les mêmes réseaux électriques, car si une longue coupure intervenait, les deux seraient alors potentiellement impactés. Et en cas de problème sur l’un des datacenters, le délai de latence pour synchroniser les données est faible.

En quoi un cloud européen (et français) est-il indispensable pour espérer asseoir une souveraineté numérique européenne ?

Cloud Act, privacy by design, privacy by default, FISAA (Foreign Intelligence Surveillance Amendment Act)… Autant de raisons pour les entreprises françaises d’héberger leurs données en France. Tant que les entreprises françaises feront appel à des prestataires de cloud computing d’origine américaine, elles seront confrontées au renforcement de l’ingérence de l’oncle Sam sur ces opérateurs… et au risque de divulgation de leurs données à ces autorités.

A contrario, confier ses données à un prestataire français, les hébergeant exclusivement sur le territoire français, et obéissant à la seule loi de son pays, est le seul gage de traitement de leurs données dans le respect de notre législation.

Quelle devrait être l’attitude de l’Europe face à l’assaut des GAFA ?

L’Europe n’est pas préparée en l’état actuel pour faire face aux GAFA : l’Europe est un marché ouvert, alors que les USA ont un marché très protecteur. Cela ne permet donc pas aux entreprises européennes de pouvoir grandir et d’atteindre une taille critique leur permettant d’aller se confronter et d’attaquer le marché américain ou asiatique. L’Europe n’est pas assez armée pour faire face à l’assaut des géants.

Certaines mauvaises langues, Laurent Alexandre en tête, affirment que le Règlement général sur la protection des données (RGPD) est un cadeau fait aux GAFA. Quel est votre sentiment sur ce sujet ?

Le RGPD est une bonne idée mais les contraintes règlementaires qu’il impose aux entreprises vont nuire à l’objectif. Le temps et les règles imposés aux entreprises sont pénalisants en termes d’activité. Cela nécessite de mobiliser beaucoup d’énergie et d’argent pour toute l’organisation d’une entreprise.

Le coût pour cette mise en conformité va être très impactant pour les petites structures : finalement c’est un moyen d’enterrer les plus faibles. La RGPD, conçue dans la configuration actuelle est à l’avantage des puissants.


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