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Je ne dirige que des hommes. Et alors ?

Tout juste arrivée à la tête d’une équipe entièrement composée d’hommes, vous voilà fraîchement accueillie par des collaborateurs parfois pétris d'a priori. Plus que n'importe quel manager, vous devrez prouver vos compétences, en naviguant entre humilité et fermeté, sans jamais tomber dans l’erreur de la « masculinité ».

Entreprendre - Je ne dirige que des hommes. Et alors ?

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Tout juste arrivée à la tête d’une équipe entièrement composée d’hommes, vous voilà fraîchement accueillie par des collaborateurs parfois pétris d’a priori. Plus que n’importe quel manager, vous devrez prouver vos compétences, en naviguant entre humilité et fermeté, sans jamais tomber dans l’erreur de la « masculinité ».

Majoritaires dans la population, en situation de quasi parité dans la population active occupée, les femmes sont minoritaires (28%) parmi les entrepreneurs et le demeurent au sein des nouvelles générations de créateurs d’entreprises (31%).

Idem pour les postes de dirigeantes et de managers. Ce qui rend souvent la situation de leadership compliquée quand une femme, dirigeante ou cadre de direction, se retrouve à la tête d’une équipe entièrement composée de salariés ou de collègues masculins.

100 jours pour affirmer sa légitimité

 La première épreuve que doit surmonter une femme qui accède à un poste de direction, est liée à l’affirmation de sa propre légitimité. Tout se joue dans les cent premiers jours, lorsqu’on intègre une nouvelle fonction, car il faut immédiatement se construire une image. Autant faire bonne impression immédiatement !

Or une personne qui doute, qui plus est une femme, perd automatiquement des points lorsqu’elle montre trop de signes de faiblesse à son équipe. Car pour réussir à imposer son autorité, il faut en être soi-même persuadée.

Ne pas perdre sa féminité

 Le piège pour une femme qui se voit confier un poste de manager est de se “masculiniser” pour convaincre et asseoir son autorité. « Copier un homme serait une grossière erreur. Une femme sait faire passer bien des choses, y compris son autorité, sans se forcer à être “rude”. »  affirme Tita Zeitoun, fondatrice de l’association Action de Femme, qui promeut la présence des femmes dans les conseils d’administration.

Un point de vue que partage

Marie-Claude Angot, Directrice du CDDP

du Val-de-Marne et vice-présidente de la Fédération française des clubs UNESCO : « Il me semble au contraire que les femmes possèdent des qualités liées à leur éducation ou à leur personnalité, indispensables pour diriger. Il s’agit de sensibilité, de compréhension, du sens de l’écoute, de l’intuition qui s’avèrent indispensables dans le fonctionnement d’une équipe, dans la gestion quotidienne des personnes, dans la mise en place et le suivi de projets.

Heureusement, si pendant longtemps les hommes ont eu plutôt tendance à considérer ces atouts comme des preuves de faiblesse, d’autres, de plus en plus nombreux, mettent aussi en pratique ces qualités permettant de dynamiser une équipe en créant un climat d’écoute et de confiance. Savoir proposer, guider, écouter ; être capable de dire non, de reconnaître ses torts et de changer d’avis ne sont pas toujours des vertus masculines…

Ce sont pourtant des atouts indispensables pour assumer une direction que les femmes possèdent culturellement. Nous savons que le concept actuel de « management » induit de telles méthodes de direction, par l’incitation, le dialogue, la communication et non plus par l’autorité imposée. Je suis persuadée que le rôle des femmes dans des postes de direction a petit à petit modifié ces notions et ces comportements. Il me semble que la plupart des femmes dirigeantes savent prendre du recul et rester sur leurs gardes pour ne pas mêler l’affectif aux relations de travail.

C’est un principe que nombre d’entre elles appliquent pour donner à leur fonction la crédibilité et l’autorité nécessaires. Lorsqu’une femme s’est battue pour avoir un poste de responsabilité dans sa carrière, elle saura intuitivement ne pas commettre d’erreurs pour le garder. »

L’art de diriger, au féminin comme au masculin, conduit à conjuguer de nombreux paramètres humains, techniques et financiers en vue de faire aboutir un projet dont les valeurs partagées assurent la cohésion de l’équipe qui le porte.

Il suppose de la part des dirigeantes – comme des dirigeants – la maîtrise de la savante alchimie entre savoir, savoir être, savoir-faire et faire savoir. La juste autorité, la joie de diriger, l’esprit d’innovation, la gestion du temps et du sens sont autant d’ingrédients de cette alchimie qu’ont en commun tous les grands patrons et managers. Et cela que l’on soit un homme… ou une femme !

Témoignage : Delphine Lanchy

, directrice commerciale de Legisway, à la tête d’une équipe de 15 commerciaux

 « Quand vous êtes à la fois mère et manager, vous acquérez un sens aigu de l’organisation, ce qui représente un atout formidable dans l’univers professionnel. J’ai été la première femme manager chez Legisway ce qui représentait un véritable défi.

D’ailleurs, je me suis tout de suite rendu compte que si je voulais être considérée, je ne devais pas me contenter d’être seulement compétente, mais brillante. Manager, quand on est une femme, c’est manager ses équipes mais c’est aussi manager de temps en temps sa direction pour leur faire accepter le changement. Je pense y être parvenue à force de ténacité.»

Chine Lanzmann, coach et auteur

« La plus grande difficulté des femmes qui dirigent des hommes n’est pas liée à l’équipe qu’elles vont diriger mais plutôt à elles-mêmes. Il y aura un malaise si elles ne se sentent pas à l’aise avec cette situation. La solution est peut-être alors d’ouvrir le dialogue avec ses collègues masculins en leur demandant si le fait d’être dirigé par une femme leur pose problème. Le plus difficile est de trouver la bonne distance. Soit elles sont trop gentilles, voire naïves et ne sont pas crédibles aux yeux de leurs collègues ; soit elles tombent dans un autre écueil, et adoptent une méthode de management très masculine, plus agressive.

L’efficacité est alors au rendez-vous mais sur le plan humain, elles ne sont pas appréciées. C’est donc à chacune de trouver le juste milieu, et d’avoir sa propre façon de prendre des décisions et de les faire appliquer. Si elles n’y arrivent pas, il faut alors chercher du soutien et pourquoi pas, se faire conseiller par un coach. Mais dans tous les cas, il ne faut jamais refuser une promotion parce qu’on ne se sent pas à la hauteur. »

A lire

Comment asseoir votre position et évoluer dans un monde du travail à dominance masculine ? Par une approche à la fois théorique, sémantique, pratique et même anecdotique, Elena Fourès vous donne les clefs pour parvenir à une meilleure compréhension de vous-même afin de développer efficacement votre leadership. Car le leadership féminin représente un atout considérable pour l’entreprise et la société. Et il est aujourd’hui grand temps que tous en prennent conscience.

« Leadership au féminin » d’Eléna Fourès, Editions Progressor, 146 pages, 33 €.


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