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Le crowdfunding monte en puissance en France

Près de 4 Mds€ de fonds ont été levés dans le monde en 2013 grâce au crowdfunding. Dès 2025, le cap des 200 Mds€ sera atteint. En France, si le phénomène n’en est encore qu’à ses débuts, avec 65 M€ en 2013, les analystes prévoient que les montants levés pourraient atteindre 6 Mds€ d’ici 2020.

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Près de 4 Mds€ de fonds ont été levés dans le monde en 2013 grâce au crowdfunding. Dès 2025, le cap des 200 Mds€ sera atteint. En France, si le phénomène n’en est encore qu’à ses débuts, avec 65 M€ en 2013, les analystes prévoient que les montants levés pourraient atteindre 6 Mds€ d’ici 2020.

Comme beaucoup de phénomènes nouveaux, le terme de crowdfunding  recouvre en fait un spectre très large, intégrant aussi bien les prêts entre particuliers que le financement caritatif.

Dans le domaine de l’entrepreneuriat, on distingue en fait deux approches :

 

 – le financement de contrepartie 

(ou reward-based crowdfunding ), modèle le plus largement répandu, dans lequel les contributeurs achètent un produit avant même le début de sa production. Ce mode s’est largement développé dans les secteurs artistiques et culturels, avant de s’étendre au développement d’innovations. Il s’agit en fait de la version moderne de la pré-vente ou vente par souscription ;

– le financement avec prise de participation

 (ou equity based crowdfunding ), les investisseurs prenant une participation directe au capital des entreprises. Ce modèle encore jeune est au coeur des réflexions des pouvoirs publics, qui ont abouti à un cadre réglementaire favorable, JOBS (Jumpstart Our Business Startups ) Act aux USA, Ordonnance n°2014-559 du 30 mai 2014 en France.

Les montants US font rêver

Aux États-Unis, les montants levés en crowdfunding  font rêver : en 2013, sur les 100 plus grosses opérations, 33 dépassent 1 M$ (750.000 € ), alors que le petit dernier, Bigidesign, qui propose des stylos-stylets en titane, a atteint 313.000 $ (244.000 € ).

Mais l’immense majorité de ces projets l’a été en prévente et non en prise de participation, et 84 sur la seule plate-forme Kickstarter.  

Autre constat, les entreprises de jeux vidéo arrivent largement en tête avec 9 projets dans les 10 premiers et, d’une manière plus générale, les produits liés aux technologies numériques.

Un cercle vertueux  

Opérationnelle depuis 2009, la plateforme WiSEED est l’une des pionnières en France de l’equity crowdfunding . Fondée à Toulouse par Thierry Merquiol, à l’origine de l’incubateur Midi-Pyrénées, WiSEED est aujourd’hui dirigée par Stéphanie Savel, ancienne présidente du réseau de business angels  dédié au développement durable DDIDF et administratrice de France Angel.

Un parcours qui lui permet un regard acéré sur l’apport de ce nouveau mode de financement : «Le financement par la foule  [traduction littérale de crowdfunding  NDLR] est un mécanisme vertueux qui permet une véritable démocratisation de l’implication des gens dans des projets d’entreprises. Tout le monde n’a pas les moyens d’être un  business angel alors  que, sur une plate-forme comme la nôtre, le ticket moyen est de 2.000 €  et on peut même démarrer avec 100 € …».

Le crowdfunding trouve sa place en France

Une montée en puissance qui permet au  crowdfunding de trouver sa place dans l’ensemble des dispositifs de financement. «Nous intéressons de plus en plus les fonds classiques, qui nous sollicitent dans des opérations de cofinancement. Désormais, les plates-formes de financement participatif ne s’interdisent plus d’intervenir dans des 2ème , voire 3ème  tours de table. Elles séduisent également des investisseurs de plus en plus importants, qui apprécient la qualité des projets, l’accompagnement que nous proposons et peuvent miser jusqu’à 150.000 €  sur une entreprise », témoigne encore Stéphanie Savel.

Un cadre réglementaire adapté pour le crowdfunding

Cette évolution devrait se confirmer avec l’entrée en vigueur d’un cadre réglementaire adapté. « D’une part, la reconnaissance d’un statut spécifique va permettre de professionnaliser l’activité des plates-formes. D’autre part, les verrous sautent en permet-tant d’atteindre des montants plus importants, notamment en regroupant plus d’investisseurs dans une holding [jusqu’à 150, NDLR], la structure choisie par WiSEED».

L’idée des pouvoirs publics est de réorienter l’épargne des Français vers les entreprises aux côtés d’instruments plus traditionnels tels que le PEA-PME. Les premières success stories montrent que le financement participatif est aujourd’hui un dispositif séduisant, tant pour les investisseurs que pour les entrepreneurs, et adapté à des projets diversifiés très ambitieux.


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