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Les indiscrets de Robert Lafont – Août 2017

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4 août 2017 – Code de travail : arrêtez de décoder

La mise sur orbite de la réforme du Code du Travail n’est pas seulement indispensable aux entrepreneurs, elle l’est aussi pour développer l’emploi. Au lieu de théoriser, parlez-en simplement avec un patron de café ; vous verrez ce qu’il vous dira sur le travail, la difficulté à trouver du personnel; ou à mettre fin au contrat de quelqu’un de défaillant. Cela ne va pas tout seul. Indépendamment des blocages, notre pays doit envoyer un signal fort en direction de tous ceux qui veulent travailler, entreprendre, réussir ou investir. Le désir de simplification n’a jamais été aussi grand dans un pays où le Code Général des impôts est passé en 3 ans (entre 2002 et 2015) de 2 206 à 3 536 pages, le Code du Travail de 2 400 à 3 334 pages et le Code de 3 234 pages à 2 283 en 2002. Qui dit mieux ! Aucune autre démocratie ne se paye un tel luxe … Le plus grand risque aujourd’hui n’est-il pas de ne pas en prendre ? Au téléphone, Sophie de Menthon, la patronne du mouvement Ethic trouve aberrant qu’aucun média ne donne la parole sur le sujet aux patrons de PME. Ne pas avoir raison trop tôt, disait Edgar Faure.

18 juillet 2017 – Jean-François Copé… ratif ?

Jean-François Copé ne souhaite pas… l’échec de Macron : «S’il peut être le Schroeder français, je prends. En lieu et place de la droite, c’est lui qui va faire la suppression de l’ISF et la flat-tax à 30%. Hallucinant !». L’ancien président des Républicains est convaincu que la pièce va se retourner : «Souvenez-vous de Giscard. À la fin, il a été battu… (…) À droite, il n’y a personne » (Comprenez à part moi). « Xavier Bertrand, que dire, Pécresse, un peu juste et Wauquiez, juste pas possible. (…) Sarkozy, je le connais par cœur. On est parti en vacances ensemble avec nos enfants. Il ne pense qu’à lui, ne parle que de lui, sans vision du pays». Faut il reparler de Fillon ? D’après ce qu’on m’a dit, il n’a pas daigné, lors des dernières présidentielles, passer un coup de fil à Sarkozy ou Juppé, qui étaient d’accords pour faire meeting avec lui. «C’est un misanthrope, mais on ne peut pas dire que je n’ai pas joué le jeu». Vous étiez au dernier meeting porte de Versailles, d’ailleurs vous n’aviez pas la cravate, je me souviens. «Oui, mais c’était dimanche !». À 53 ans, le maire de Meaux semble aussi pressé que l’homme de Paul Morand. «Une chose est sûre, je ne serai pas le premier président de 39 ans (Rires) ! Non, je vais travailler, rencontrer, reprendre ma profession d’avocat dans un grand cabinet, servir de médiateur dans le cadre d’affaires importantes ou bloquées (…) Et puis, je veux réaliser l’alliance Roissy-Meaux, une zone de 400 000 habitants. Ce peut être le premier espace logistique d’Ile de France et d’Europe. Un espace idéal pour les implantations inter-régionales… (…) Au plan financier, avec mon meilleur ami Grégoire Chertoke, patron de Rothschild, je peux aider à la constitution de grands groupes tricolores… Tout cela va me donner une expérience intéressante. Je n’ai renoncé à rien…» Sur les sujets qui fâchent, terrorisme, intégrisme islamique, immigration clandestine, le président lui semble un peu léger : «il est dans la théorie et ne connaît pas le terrain. À Meaux, j’ai une petite France grandeur nature !»

6 juillet 2017 – Avec quatre LBO, le patron des hôtels B&B investit 100M€ par an !

Il est l’un des rares entrepreneurs à avoir réussi 4 LBO de suite avec la même entreprise. «C’est comme quand vous achetez un appartement à crédit, vous vous payez sur la plus-value, sauf que vous avez cinq ans pour rembourser.(…) C’est un mariage avec divorce annoncé… cinq ans plus tard. Les fonds veulent faire 2 fois la mise. Le niveau de la dette ne doit pas dépasser 3 fois l’EBITDA». En bon Breton, Georges Samper, 62 ans, ex-président dirigeant de Carlson Wagon Lits et d’Avis GB, n’a pas perdu de temps. En 2003, un chasseur de tête le contacte pour reprendre une petite chaine d’hôtels (80 établissements à l’époque) : Depuis, en 13 ans, il fait passer B&B en un géant de l’hôtellerie avec 400 hôtels (420 M€ de CA, 17% de résultat) Qui dit mieux ? On comprend que les fonds se bousculent (Eurazeo, Carlyle, PAI). Ce concurrent d’Accor (Ibis), ou des hôtels du Louvre (Campanile) investit 100M€ par an. Ses managers d’hôtels sont gérants mandataires, entrepreneurs rémunérés sur le CA… Chaque hôtel coûte en moyenne 5M€… Sampeur, avec 10% du capital (100M€ de patrimoine) de B&B administrateur du FC Lorient, et repreneur du Journal des Entreprises ne s’interdit rien. «Il vaut mieux avoir 10% du N°2 de l’hôtellerie française que 100% du 50ème ». Tout est dit. Vive le LBO.

5 juillet 2017 – Le créateur de Chante France ne croît qu’aux produits hyper ciblés…

«L’avenir est aux micro niches spécialisées, pas aux généralistes ». Hervé du Plessix, ISC de 52 ans, un des derniers indépendants de la bande FM n’aime pas la lumière mais son groupe HPI (Chante France, Evasion), 400 000 auditeurs par jour attise les convoitises (4 M€ de CA, 40 salariés). À la brasserie du Coq, au Trocadéro, il se réjouit : «Les groupes médias, quotidiens régionaux en tête, me courtisent. Ils veulent leur réseau à eux». Une situation confortable. Il n’empêche, ce diplômé en marketing recherche, pour parfaire sa couverture nationale, des stations radio à racheter. Il a eu le nez pour faire d’Evasion, le NRJ de la grande couronne parisienne « Les grands réseaux négligeaient ce qui se passait au delà du périphérique ». Quant à Chante France, elle est la seule FM 100% chanson française… «Les prix des radios s’envolent… Le CSA empêche l’expansion mais il protège les positions». On ne peut pas tout avoir. Dans les années 80, cet homme d’affaires passionné de bourse n’a pas hésité à reprendre les briquets Colibri pour pouvoir profiter de la PLV dans les bar-tabacs pour écouler ses porte-clés. Une autre époque…

11 juillet 2017 – Philippe Tesson assassine Mitterrand et laisse sa chance à Macron

À la question : «qu’est -ce qui manque le plus aux hommes ?», Philippe Tesson n’hésite pas : «ne pas savoir faire de hiérarchie ou relativiser, être tolérant ». Esprit libre, passionné d’idées, théâtre et de livres, il nous raconte, aux Dîners Décideurs d’Hervé Lassalas, avoir patienté quatre ans après Le Quotidien du Médecin pour créer, en 1974,  Le Quotidien de Paris.  «Ayant lu Nietzsche  tous les deux avec mon épouse, nous savions que le mariage n’a d’intérêt que s’il y a un projet en commun», s’excuse-t-il presque. Après Science Po, lui qui avait été nommé jeune rédacteur en chef du quotidien  Combat, d’Henri Smadja, cher à Camus, et dont Tesson se souvient avec remord, du titre provocateur :  Le Mendiant, qualifiant, en une, le référendum de 1969 qui vit le départ du Général de Gaulle. Faute de goût, que ce polémiste hors pair traduit 35 fois au tribunal (un record) ne se pardonne pas 50 ans après et dont la dernière salve  «beaucoup de nos problèmes viennent des musulmans» lui a valu il n’y a pas longtemps une sévère condamnation. Son éducation et le théâtre lui apprirent à ne jamais se taire.  «Mon éducation était consentie… Je n’étais pas en rupture avec mes parents… On m’a appris à ne pas être lâche, à ne pas m’inquiéter. Je ne suis pas stressé. Je prends tout avec légèreté, moi qui ait connu la guerre durant mes premières années. Tout est plus facile, mais c’est aussi ce qu’on m’a appris». La politique continue de le passionner.  «Macron  m’intéresse, car il s’intéresse à l’ensemble du monde. C’est un moraliste. Peut être un peu trop lisse pour être vraiment honnête, peut être caractériel, on verra à l’usage. Mais on peut y croire. Il a une chance». Venant du plus grand opposant à Mitterrand  «une arsouille» (sic), cela ne manque pas de sel! (sur Entreprendre TV)

20 juillet 2017 – Air France, Jean-François Garrec et la Bretagne innovante et entreprenante

Au Crabe Marteau, la cantine préférée des Bretons de Paris, le président de la chambre de Commerce de Morlaix, Jean Paul Chapalin, n’en revient pas  « Chez Air France ou Hop, les places offertes aux membres de la famille du personnel navigant semblent prioritaires par rapport à celles des clients. Tant qu’on ne remettra pas en cause ce type d’avantages, ces compagnies ne se redresseront pas…» Le constat est sans appel. Et, notre ami, l’avocat Francis Dominguez d’en remettre une couche  «Sur leurs avions, il y a toujours deux places vides à l’avant, réservées aux gouvernants ou aux personnels d’ambassades ». Une autre époque ! La compétition livrée entre compagnies est impitoyable. À côté, Jean François Garrec, le président de la  CCI Bretagne et fondateur des crêpes  Percelay, nous explique travailler sur d’importants projets de mutation industrielle avec l’inventeur belge Gunter Pauli. En réflexion, une usine totalement innovante de pâte à papier fabriquée à partir du granit breton. Décidément, il se passe quelque chose dans cette dynamique région de Bretagne, la Cornouaille, qui veut se tourner vers  «l’économie bleue» (celle du recyclage). À suivre…

5 juillet 2017 – Au Pied de cochon : la vérité est dans la salle

Aux Halles de Paris, la tradition gastronomique est intacte au  Pied de Cochon : la gouaille des serveurs, véritables titis parisiens que ferait bien d’être écoutée par nos nouveaux ministres. Sur le stationnement alterné :  «je fais comment, moi qui commence à 22h pour finir à 6h du matin ? » (NDLR : le restaurant est ouvert 24h/24). «On fait tout pour avoir de la morosité. Tout le monde doit vivre pareil, pas une tête qui dépasse, est-ce ça la vie? On ne veut plus de voiture. Mais a t’on pensé à ceux qui habitent en banlieue, obligés de traverser Paris intra-muros pour travailler» . Parfois, on a l’impression que Ubu et Kafka  se sont mis en couple. Dans ce quartier historique de Paris, si prisé des touristes, on attend avec impatience l’ouverture du Musée d’Art Moderne de François Pinault  à l’ancienne bourse du Travail. 2000 visiteurs/jour sont attendus. Yannick Alléno y tiendra un restaurant panoramique avec vue sur Saint-Eustache et la Canopée.

19 juillet 2017 – Les JO, mais aussi l’expo universelle !

L’attribution des Jeux Olympiques ne doit pas faire oublier l’Exposition universelle de 2025. Un défi, sur lequel, le maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromentin  et nombre d’entrepreneurs, dont Sylvain Orebi , PDG de Kusmi-tea,  se sont beaucoup investis. Ils ont raison, car en cas de succès, les effets positifs, au plan économique, seront considérables. Prenez le village global à Saclay (91) avec son globe terrestre de 127m de diamètre et destiné aux internautes du monde entier, il concentre déjà de nombreuses activités de recherche avec l’École Centrale  Paris (installée depuis peu à Gif-sur-Yvette), et l’École Normale Supérieure  de Cachan; AgroParisTech , ou l’institut des sciences et industrie du vivant et de l’environnement , en 2020. Sans parler du plus grand centre français de recherche sur le climat et l’environnement  en 2018. Les promoteurs de Paris-Saclay proposent la reconversion du site de l’Expo universelle en un campus international. Au delà des effets d’image, Saclay veut devenir la Silicon Valley qui manque tant à l’Europe ! Une formidable vitrine de la technologie et de nos savoir-faire. À ce propos, ne manquez pas les 3èmes  Assises du Produire en France , organisées à Reims le 14 et 15 septembre, sous l’égide d’Arnaud Montebourg  et d’Yves Jégo . Une formidable initiative pour mieux travailler ensemble. Normal, on est dans la ville du sacre…

Vu et entendu

« L’assurance-vie représente 140 milliards d’euros. Imaginez le potentiel de notre économie si l’on investissait 10% de cette épargne financière vers les PME à fort potentiel… »

Philippe Pouletty

, entrepreneur technoloque et fondateur du fonds de capital risque Trufle.


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