Alors que le vin est indissociable de l’image de la France, son poids économique est méconnu et son image souvent maltraitée. Pourtant le vin fait travailler plus de 800.000 personnes dans l’Hexagone.
Le rôle du vin se fait sentir dans tous les domaines : l’emploi (dans la filière viticole, mais aussi dans le négoce, la distribution, l’enseignement, les fournitures industrielles, la restauration…), mais aussi l’export (2ème place dans la balance commerciale), le tourisme (12 millions de visiteurs oenophiles sur les 80 millions de visiteurs accueillis chaque année) ou la redynamisation des zones rurales.
Le vin : un potentiel inégalable
Considérée comme la mère patrie du vin, pour une question de volume autant que de qualité (20% du vin de la planète est produit dans l’Hexagone), la France monte sur la 1ère place du podium, avec une production estimée de 419 millions de caisses, devant l’Italie (n°1 en 2009) et l’Espagne.
Les trois pays européens représentent à eux seuls la moitié de la production mondiale… pour l’instant. En effet, la Chine pointe déjà à la 7ème place, et sa production devrait encore fortement croitre. Mais le volume n’est plus le challenge principal des 96.000 exploitations françaises, la recherche de la qualité suppléant aujourd’hui celle de la quantité. La viticulture représente 15,4% de la valeur de la production agricole, pour seulement 3% des surfaces agricoles utilisées. 3,5% se sont convertis à la production biologique, une tendance de fond, en forte progession, pour répondre à la demande de 18% des consommateurs.
La consommation de vin baisse en France
Historiquement, le marché est soutenu par la consommation interne : la France est toujours le 1er pays consommateur de vin devant l’Italie, le Portugal et l’Espagne, «absorbant» 14% du vin produit dans le monde.
Une consommation qui tend cependant à baisser fortement, puisqu’elle est aujourd’hui de 12,5 litres d’alcool par an et par habitant de plus de 15 ans, moitié moins que dans les années 60.
Le vin : une exportation positive
Avec un chiffre d’affaires de 5,5 milliards d’euros réalisé à l’international, soit la moitié de son activité, la filière vins et spiritueux est aujourd’hui le 3ème secteur exportateur français après l’aéronautique et la chimie-parfumerie. Depuis 2005, l’Hexagone a beau avoir perdu son statut de 1er exportateur mondial en volume, il reste largement en tête en valeur.
Les vins de Bordeau : 2 milliard d’euros
C’est tout particulièrement vrai pour le bordelais, puisque les exportations devraient générer un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros ! Après la crise de 2008, qui avait vu s’effondrer le marché international, la croissance est revenue en 2010 (+14% en volume et +17% en valeur) comme en 2011 (25% en volume et 36% en valeur). Pour la première fois depuis 2003, les exportations de vins de Bordeaux dépassent la barre des 2 millions d’hectolitres.
Un succès largement dû aux achats massifs des Chinois, 1ers acheteurs dans le monde de vins de Bordeaux, avec 51,5 millions de bouteilles pour un montant de 297 millions d’euros, une progression de 110% par rapport à 2010. Si on ajoute les ventes à Hong Kong, 1er client en valeur (357 millions d’euros), les consommateurs chinois ont acheté le quart des bouteilles de Bordeaux exportées, loin devant les Britanniques (272 millions), les Américains (121 millions)… et les Belges (114 millions d’euros tout de même).
Mais l’international représente aussi un enjeu majeur pour d’autres régions, le Languedoc exportant, selon le président du CIVL Frédéric Jeanjean, 37% des débouchés des AOC du Languedoc : «Notre 1er marché, c’est la Grande-Bretagne, qui a progressé de 25%. Le succès le plus impressionnant vient de Chine, avec une progression de plus de 90% ». Pourtant, la concurrence est rude.