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Margarita Louis-Dreyfus, la richissime tsarine, ex-patronne de l’Olympique de Marseille ?

Le grand public connaît son nom, souvent conspué par les supporters du stade Vélodrome. Mais la veuve de Robert Louis-Dreyfus est aussi une femme d’affaires, à la tête de la 15ème fortune française.  

Entreprendre - Margarita Louis-Dreyfus, la richissime tsarine, ex-patronne de l’Olympique de Marseille ?

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Le grand public connaît son nom, souvent conspué par les supporters du stade Vélodrome. Mais la veuve de Robert Louis-Dreyfus est aussi une femme d’affaires, à la tête de la 15ème fortune française.
 

Une enfance russe

Margarita Bogdanova est née en juin 1962 à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), dans une famille modeste. Ses parents morts alors qu’elle a 7 ans, elle est élevée par son grand-père.

Diplômée en économie, parlant 5 langues (russe, français, italien, anglais et allemand), elle profite de la perestroïka pour épouser un Suisse-Allemand, dont elle divorce très vite, avant de s’installer en Suisse où elle travaille comme assistante dans une société d’import-export.

Le mariage qui change tout

En 1989, elle rencontre Robert Louis-Dreyfus (surnommé RLD) dans un avion entre Zurich et Londres. Ils se marient en mai 1992. Bien qu’héritier du groupe familial, ce diplômé de Harvard (mais qui a échoué au bac) s’est lancé seul dans les affaires (IMS Health, Saatchi and Saatchi) avant de prendre la tête et de redresser Adidas.

Il meurt à 63 ans, en juillet 2009, léguant les parts du groupe Dreyfus à ses trois enfants. Mais ils ne pourront en bénéficier qu’à leurs 25 ans, leur mère étant «responsable intérimaire» jusqu’à cette date. Margarita Louis-Dreyfus est toutefois à l’abri du besoin, sa fortune personnelle étant estimée à 300 M€.

Montée en puissance

Le groupe Louis-Dreyfus, fondé en 1851 par Léopold Louis-Dreyfus, est aujourd’hui une multinationale présente dans 53 pays et réalisant 50 Mds$ de CA (45 Mds€). Au départ simple société de négoce de blé entre l’Alsace et la Suisse, le groupe s’est diversifié dans le transport maritime ou les télécommunications, activités cédées depuis.

Aujourd’hui, le groupe, toujours très actif sur le négoce de matières premières, se positionne sur les énergies renouvelables. En mars, la fondation Akira, qui détient les intérêts familiaux, a augmenté sa participation de 65 à 80% dans la holding, rachetant 15% aux sœurs et cousins de Robert Louis-Dreyfus encore présents au capital, pour un montant estimé à 1,5 Md$ (1,3 Md€). En 2014, les dividendes perçus par Akira ont représenté plus 530 M€.

L’épreuve de force

Jacques Veyrat (aujourd’hui actionnaire majoritaire de Direct Énergie via sa holding Impala) a longtemps été le successeur désigné de Robert Louis-Dreyfus. Dans le groupe depuis 1995, il en prend la direction générale en 1997 et développe la branche télécom (notamment Neuf Telecom).

À la mort de RLD, il prend sa place à la présidence du groupe. Mais Margarita, pourtant peu impliquée jusqu’alors dans les affaires de son mari, n’entend pas lui laisser l’initiative. Le projet d’une introduction en Bourse du groupe a mis le feu aux poudres. Après 2 années de guerre, le «super-manager», qui «n’a rien vu venir», a dû céder la place. 

Un banquier si discret

Depuis 2013, on connaît le nom du compagnon de Margarita Louis-Dreyfus. Philipp Hildebrand, qu’on a vu au côté de la propriétaire dans les tribunes du stade Vélodrome en avril dernier, est l’ex-président de la Banque nationale suisse et aujourd’hui vice-président de Black Rock, le plus important gestionnaire d’actifs au monde, avec plus de 4.300 Mds€ sous gestion. Le financier aurait été l’un des principaux conseils de Margarita dans le rachat des actions du groupe Louis-Dreyfus par la holding familiale.

Pas folle du foot !

Avec le poker, le football était la grande passion de Robert Louis-Dreyfus. Un temps intéressé par Saint-Étienne, il devient en 1996 l’actionnaire principal et le président du club marseillais, à la demande du maire, Jean-Claude Godin. Un investissement qui sert la stratégie d’Adidas. L’homme d’affaires doit renflouer plusieurs fois le club en grandes difficultés (200 M€).

Si elle ne partageait pas franchement l’intérêt de son mari, Margarita Louis-Dreyfus a soutenu le club, assumant les «28 M€ de pertes sèches en 3 ans». Mais dès 2015, elle recherche un repreneur et finit par céder le cub, en 2016, à l’américain Franck McCourt.

Un héritier turbulent

Margarita et Robert ont eu 3 enfants Éric, né en 1992, et des jumeaux, Maurice et Kirill, en 1998. Ce dernier, aussi passionné de foot que son père, a défrayé le petit monde du ballon rond à plusieurs reprises en annonçant sur Twitter l’arrivée de nouvelles recrues dans le club phocéen, ou en se «clashant» avec le patron de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas, sur les réseaux sociaux.

Une vie bien rangée

Margarita Louis-Dreyfus ne se fait pas remarquer. Elle habite dans une superbe demeure à Zollicon, une bourgade huppée du canton de Zurich, en Suisse. On peut la croiser, sobrement vêtue d’un jean, au volant d’une petite Smart. On peut également la voir dans le superbe complexe touristique de Blausee, dans l’Oberland bernois, dont Philipp Hildebrand est l’un des trois associés propriétaires.


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