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Open innovation : quand les start-up et les grands groupes collaborent

Start-up, PME et grandes entreprises roulent désormais de concert ! Les premières trouvent une puissance de feu pour accélérer leur développement ; les secondes y puisent une expertise et une agilité qu’elles n’ont plus. La start-up Whyers, l'a bien compris et aide les grandes entreprises à bénéficier du retour d'expérience des entrepreneurs à succès.

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Start-up, PME et grandes entreprises roulent désormais de concert ! Les premières trouvent une puissance de feu pour accélérer leur développement ; les secondes y puisent une expertise et une agilité qu’elles n’ont plus. La start-up Whyers, l’a bien compris et aide les grandes entreprises à bénéficier du retour d’expérience des entrepreneurs à succès.

Les multinationales se seraient-elles prises d’une passion soudaine pour les jeunes entreprises innovantes ? «Il existe une tendance forte des grands groupes français à travailler avec des start-up pour développer d’autres compétences», confirme Julien Masson, cofondateur de Whyers.

Cette brillante start-up met en lien dirigeants de start-up et cadres de grands groupes pour instaurer un échange qui pourrait être gagnant-gagnant. Les dirigeants de start-up sont attendus pour leur savoir, leur créativité et leur agilité, mais aussi leur capacité à voir autrement. 

Transformer une idée en projet en peu de temps

La plupart des grands groupes se sont mis à l’«open innovation», entendez le partage et l’échange d’idées avec l’extérieur. «Toutes les entreprises du CAC 40 ont créé des départements d’open innovation pour collaborer avec d’autres, PME et jeunes pousses, précieuses en terme d’innovation».

Sans affirmer que toutes les start-up croulent sous les offres des grandes entreprises qui les convoitent, ces dernières ont compris qu’elles n’avaient pas la réactivité pour suivre le rythme effréné des innovations. Leur organisation traditionnelle, trop lourde, n’est pas assez rapide pour transformer une idée en projet en peu de temps.

Se poser les bonnes questions

Ce sont d’abord les opérateurs télécoms, comme Orange, Bouygues et SFR qui ont pris la mesure de cette tendance de fond, créant un incubateur, un fond d’amorçage… afin d’attirer les pépites. Ils ont été suivis par les grands groupes industriels, quelle que soit leur activité, notamment Valéo, Renault Engie… pour ne citer qu’eux. C’est d’ailleurs grâce à la jeune pousse Mister Asphalt, intégrée au sein de l’incubateur de Total, que la multinationale a développé un procédé de transport simplifié du bitume.

«Il n’est pas question de fusion. Ce sont des intelligences qui se rencontrent et des expertises que l’on réussit à croiser». Souvent, ces pépites apportent aux groupes l’expertise numérique qui leur manque, à l’image de la SNCF qui a permis à Lookies de développer un programme qui analyse l’affluence et temps d’attente en gare et à Snips l’application Tranquilien qui indique au voyageur l’affluence du train qu’il souhaite prendre.

Mais pour attirer puis tirer parti de ces pépites, les groupes doivent se poser les bonnes questions : Comment identifier les start-up prometteuses pour son business ? Quelles sont les ressources et les financements nécessaires ? Faut-il les intégrer ou leur laisser de l’autonomie ? Comment créer des projets communs ?

Une relation gagnant-gagnant

Du côté des jeunes pousses et PME, cette convoitise est vue positivement, comme une relation gagnant-gagnant. Toutes sont prêtes à offrir leur matière grise et leurs capacités d’innovation à un groupe et profiter en échange de ressources logistiques, financières et humaines. De quoi booster leur développement.

Rares sont celles qui tourner le dos à ces opportunités de croissance : 47% ont d’ailleurs déjà développé un partenariat avec un grand groupe*. Parmi elles, 57% espère gagner en notoriété et en visibilité, 55% bénéficier de la caution d’un partenaire connu, 51% accéder au marché et à de nouveaux prospects et 48% à des financements. Mais attention au miroir aux alouettes : seules 26% considèrent que ce partenariat est conforme à leurs attentes.

Les résultats se nuancent selon les motivations des entrepreneurs, notamment lorsqu’il recherchent des capitaux ou un accès plus large au marché, puisque seuls 18% l’auraient trouvé. En revanche, pour la visibilité, 36% considèrent le contrat rempli.

Définir des règles du jeu

De telles alliances ne doivent donc pas ressembler à un eldorado. Pour éviter d’être déçu, il est important de savoir ce que l’on cherche. Mieux vaut d’emblée savoir précisément où l’on met les pieds, par exemple en termes de propriété intellectuelle, de partage de la valeur, de gestion du cash… Pour réussir son partenariat, aucune question ne doit être tabou. «Il est important de définir les règles du jeu dans un pacte de confiance et aborder, prioritairement, les questions de propriété intellectuelle et de rémunération», conseille le dirigeant de Whyers.

Mais lorsque la mayonnaise prend, c’est gagnant des deux côtés. La jeune pousse Think and Go, spécialiste des objets connectés, qui a intégré le pôle d’innovation du groupe Ingénico, dispose désormais d’une puissance de feu qu’elle aurait mis plusieurs années à acquérir. Ce qui lui a permis de passer de 15 à 40 collaborateurs quelques mois seulement après sa création et de tabler sur un doublement de son CA en déployant 3.000 écrans d’ici la fin de l’année, contre seulement 150 actuellement.

Autre exemple de synergie réussie : Moodstocks, spécialisée dans la reconnaissance d’image grâce à des algorithmes de reconnaissance visuelle, utilisée par ses clients Darty ou la Fnac pour développer de nouveaux services. En 2014, elle a racheté Modaclic, donnant naissance à une application permettant d’acheter des vêtements vus dans un magazine en les prenant en photo. Depuis, Moodstocks a même été rachetée cet été par Google et travaille déjà dans le centre parisien de R&D du géant au milieu d’une centaine d’ingénieurs.

* Étude TNS Sofres


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