Alors que le taux du livret plafonne à 1%, est-il toujours intéressant d’opter pour ces solutions souples mais peu rémunératrices ? Oui, afin de constituer une épargne de précaution, immédiatement accessible.
Ce n’est pas le plus glamour, mais tous les professionnels le conseillent : se constituer une épargne de précaution permet de faire face à des dépenses qui ne sont pas prévues en disposant de fonds, sans toucher à l’épargne placée à long terme et sans mettre en danger l’avenir financier du foyer.
Par définition, cette épargne doit être placée sur des produits sécurisés et liquides, afin d’être disponible immédiatement. L’épargnant doit pouvoir en disposer dans les 72 heures.
Pour autant, cet argent doit continuer à générer des intérêts, même minimes. Le montant de l’épargne de précaution diffère d’un ménage à l’autre et dépend du train de vie de chacun. Souvent, on conseille de mettre de côté l’équivalent d’au moins 3 mois de salaire.
Livrets réglementés
Malgré leur taux de rémunération très faible, les livrets réglementés constituent toujours l’outil de base d’une épargne de précaution. Ces derniers sont strictement encadrés par l’État et les taux de rémunération sont fixés par le ministère des Finances, en fonction de l’inflation. Ils ont l’avantage d’être totalement défiscalisés : ni impôts ni cotisations sociales sur les intérêts touchés. Chaque personne ne peut détenir qu’un seul livret réglementé de chaque type et certains sont réservés à certaines catégories de population. Dans cette catégorie, on trouve notamment :
– le livret A (ou livret bleu pour le Crédit Mutuel) :
c’est le plus populaire, il est actuellement plafonné à 22.950 € et son taux d’intérêt est de 1,25% l’an ;
– le livret de développement durable (LDD) :
il est plafonné à 12.000 € et bénéficie du même taux que le livret A.
Les livrets réglementés bénéficient de la garantie de l’État.
Livrets d’épargne bancaire
Ils sont distribués par l’ensemble des banques sous des appellations différentes. Seules les Caisses d’épargne ont maintenu la dénomination de livret B pour leurs comptes d’épargne sur livrets héritée du temps du monopole sur le livret A. Leurs plafonds sont souvent illimités ou fixés à des niveaux très élevés.
Contrairement au livret A ou au livret Bleu, ces livrets sont fiscalisés. Les intérêts perçus sont soumis à l’impôt. Si vous optez pour l’option de l’impôt sur le revenu, ils doivent être mentionnés dans votre déclaration. Si vous choisissez le prélèvement fiscal libératoire (PFL), les intérêts ne sont pas à déclarer dans vos revenus annuels puisqu’ils ont déjà été imposés et collectés par l’organisme gestionnaire du livret.
Ces livrets ont longtemps été qualifiés de supers-livrets, en raison des taux élevés qu’ils proposaient. Si ce n’est plus vraiment le cas, ils bénéficient souvent d’offres promotionnelles avec des taux d’intérêt très attractifs sur une courte période (quelques mois en général). Ces livrets sont faciles d’accès puisque aucun versement mensuel n’est exigé, les versements sont libres. Il n’existe aucun frais appliqué à l’ouverture d’un livret bancaire. Il est possible d’en cumuler autant que vous en désirez ou de les cumuler avec un livret A ou un livret de développement durable (LDD).
Autres solutions
Les livrets et comptes d’épargne bancaires représentent la partie «sans risque» d’un portefeuille. Même peu rémunératrices aujourd’hui, ces solutions d’épargne de précaution peuvent prendre place au sein de votre portefeuille de placements. Il existe une multitude de solutions disposant d’atouts différents.
La souscription de Sicav monétaires ou de comptes à terme peut aussi s’avérer intéressante. Mais il faut vérifier si le taux de rendement et les contraintes de durée de placement à respecter sont en adéquation avec vos objectifs. Enfin, de plus en plus de comptes rémunérés à taux progressif font leur apparition. En plus des avantages d’un livret (disponible et sans risque), ces comptes bénéficient de 2 avantages non négligeables :
– le taux est garanti à l’avance sur plusieurs années et ne subira donc pas d’éventuels contrecoups financiers ;
– le taux augmente chaque année, et ce, quel que soit l’état du marché.
Bien entendu, l’épargne de trésorerie ne peut constituer une réponse unique à vos objectifs patrimoniaux. Mais disposer d’une épargne de précaution est nécessaire pour rémunérer sans risque votre capacité d’épargne à court terme ou les fruits d’une transaction dans une logique de transition.
Comment est fixé le taux des livrets réglementés ?
Le taux est calculé automatiquement pour tenir compte des taux du marché monétaire et de l’inflation. Depuis 2008, le taux est calculé en faisant une moyenne sur 6 mois des taux du marché monétaire (taux à 3 mois et taux au jour le jour) et de l’inflation (telle que mesurée par l’Indice des prix à la consommation de l’Insee). Cette moyenne est augmentée de 0,25% (25 points de base). Le taux est révisé en février et août de chaque année (en cas de très forte variation des taux de marché ou de l’inflation, une révision peut intervenir en mai et novembre). Le taux du livret A est utilisé pour établir les taux des autres livrets réglementés.