Les résultats de ce premier tour des élections locales soulignent avec une clarté fascinante le rejet par le pays de la manière dont le pays est gouverné.
Sur le plan local il est évident que le citoyen ne comprend plus et accepte de moins en moins le mille-feuille territorial qui interdit de plus en plus un fonctionnement normal. Beaucoup de communes sont rattachées à n’importe quelle autre, les financements publics sont éclatés, il faut des années pour la création de la moindre infrastructure, c’est un désastre. La classe politique s’est créée d’innombrables postes bien rémunérés sur fonds public, mais ne fait plus son boulot. L’hypercrise du logement en France, qui n’en est qu’à ses débuts, fait déjà et va faire encore plus de victimes. Les Français sont soumis au racket permanent de l’Etat, ivre de sa puissance fiscale, avec ses dizaines de milliers de fonctionnaires qui mettent au point à longueur d’année et à grands frais des pages supplémentaires du Code Fiscal. Quant aux cercles d’abrutis qui ont découpé les nouvelles régions, dirigés alors par un Président particulièrement borné, ils peuvent admirer le résultat de leur incompétence.
Sur le plan national, c’est encore pire. Le Figaro écrit que le résultat de ces élections est un revers pour le Pouvoir. En réalité c’est une déculottée. Le désaveu massif des ministres qui se présentaient est une débâcle sans précédent. Tombé de son trône de Jupiter, Macron a le cul entre deux chaises. Les tristes explications de la ministre de Montchanin dimanche soir sur CNEWS sont à pleurer. Le pays ne comprend pas qu’il n’y ait plus ni Gauche ni Droite, et démontre une fois de plus (ô mânes de Lecanuet) qu’un gouvernement au Centre ne marche pas et ne marchera sans doute jamais. Ce ne sont pas des petites contrariétés d’élections de mid-term, c’est une bascule de l’opinion.
Beaucoup de systèmes de l’Administration de l’Etat sont vermoulus. Des magistrats se sont permis de dresser un mur des cons, impunément. Vous avez eu connaissance de révocations ? Badinter, qui s’enorgueillit d’avoir supprimé la peine de mort contre la préférence de la majorité des Français, a permis aux juges de ne pas punir suffisamment, voire pas du tout, beaucoup d’auteurs de délits, l’impunité déclenchant une vague croissante de violences dans tout le pays. Les relations entre les Préfets et les Maires sont marqués par une impudente tutelle, avec des préfets qui se permettent d’annuler arbitrairement sans discussion des arrêtés municipaux. L’organisation matérielle calamiteuse de ces élections, avec des manques de bulletins, souligne l’amateurisme du Premier Ministre, une fois de plus. Etc…
Quant au système électoral, avec les magouilles indécentes de l’entre-deux tours, il rebute de plus en plus les Français.
Les décisions dictatoriales incessantes du Président de la République actuel font courir le pays non à des jours meilleurs, mais à des difficultés croissantes. Son parti, La République en Marche Arrière, est totalement déconsidéré. Ni Gauche ni Droite, ça ne marche pas. Nous attendons la démission immédiate des ministres battus.
Roland Monet
Roland Monet, (Ecole Polytechnique, Ecole du Commissariat de l’Air, Institut d’Etudes Politiques d’Aix en Provence), a dirigé plusieurs entreprises, notamment en tant que directeur du développement de SERIBO (filière bois, usine en Chine) ou à la Présidence du Groupe familial Dynexpert (gestion de patrimoine). Auteur de nombreux ouvrages consacrés aux finances personnelles, à l’épargne et à la Bourse, Roland Monet aime préciser qu’il n’appartient « à aucune école politique » et n’a aucune activité autre que l’observation des événements mondiaux.