Koovea est une entreprise spécialisée dans la chaîne du froid qui propose une solution de surveillance de température. Son cofondateur, Adrien Content, commente le plan d’investissement d’Emmanuel Macron.
Faut-il réindustrialiser la France ?
Adrien Content : Il est difficile de lutter contre la désindustrialisation en France, avec la montée en puissance de la concurrence internationale nous voyons de plus en plus ces activités s’exporter vers d’autres pays d’Europe, ou le plus souvent vers les pays émergents. Ce phénomène s’explique pour nous du fait que la France ne peut pas lutter face à la baisse des tarifs toujours plus importantes dans les pays étrangers.
Dans le cadre de notre activité de conception d’enregistreurs de température connectés, nous constatons qu’il est maintenant « quasi » impossible de trouver des solutions de boitier plastique à des prix abordables sans se tourner vers des solutions provenant d’Asie. Il est en de même pour la conception de la plus des supports de carte électronique dit « PCB ». Ces 2 activités ont d’ailleurs presque totalement cessé sur notre territoire.
Quels défis pour l’industrie française ?
Il ne faut pas voir la désindustrialisation comme une fatalité, il faut plutôt y voir pour notre pays une opportunité de réinventé. Nous avons d’ailleurs fait le choix d’apporter notre valeur ajoutée sur le service et moins sur le matériel. Face à la recherche croissance d’accompagnement et de flexibilité, nous nous sommes rendus compte que nos clients ne recherchaient plus des solutions technologiques complexes avec peu de support, mais une solution simplifiée au travers d’un service tout-en-un à forte valeur ajoutée. Cette stratégie nous permet ainsi de répondre à l’évolution des besoins de nos clients tout en n’étant pas inquiété par la montée en puissance des solutions étrangères.
La désindustrialisation ne touche pas tous les secteurs. En France il y a certains secteurs où nous sommes les seules à proposer des solutions de haute performance. Avec nos enregistreurs de température connectés visant à sécuriser le transport et logistique des produits de santé critique (vaccins, greffes, sang, prélèvements,…) nous constatons que nos innovations et notre propriété intellectuelle breveté nous permet de conserver une partie de l’industrie sans voir le risque qu’elle parte un jour à l’étranger. Au sein de notre environnement « FrenchTech » nous voyons sans cesse émerger de nouvelles innovations industrielles issues de notre savoir faire français, qui n’aurait pu voir le jour ailleurs du fait de notre historique et notre expertise : robots chirurgicaux, dispositifs de santé,
Quels secteurs sont le plus touchés par la désindustrialisation ?
Les secteurs les plus touchés à ce jour sont ceux ou la concurrence internationale est la plus forte : automobile, textile, aéronautique,… La conception et le savoir-faire restent pour le moment en France, mais les moyens de production sont depuis de nombreuses années de plus en plus délocalisés dans les pays émergents.
Quelle stratégie pour le made in France ?
Il faut réaxer nos efforts là où nous savons innover et nous positionner en temps que leader, sans que la recherche du meilleur tarif ne vienne menacer notre développement. Comme notre capacité à concevoir l’industrie de la santé de demain, ou d’autres secteurs de pointe que nous sommes pour le moment les seuls à maîtriser.
Nous le voyons aussi depuis ces dernières années, les plus grands succès stories françaises ne sont plus sur nos réussites industrielles, mais plutôt sur la création de services à fortes valeur ajoutée. Mais là aussi il faut sans cesse faire face à la concurrence étrangère qui de plus en plus tente de prendre de plus en plus de part de marché.
Pour notre activité reposant sur des équipements hauts de gamme permettant un suivi de température avec grande précision, nous avons en tout fait le choix de produire nos équipements en France. C’est pour nous un gage de qualité qu’il aurait été difficile de trouver ailleurs…