Avec une belle croissance et, surtout, des besoins colossaux, le continent africain est une terre d’opportunités pour les entreprises tricolores. Tour d’horizon.
Des occasions en or pour les ETI, PME et start-up tricolores qui toutes ont de quoi tirer leur épingle du jeu. L’Afrique, en effet, est une terre d’opportunités, si bien que la Banque Publique d’Investissement (BPI) incite les PME françaises à y investir.
« C’est un marché accessible aux entreprise hexagonales d’abord en raison de l’histoire commune qui lie la France à beaucoup de pays d’Afrique francophones, mais aussi par son potentiel considérable », indique Isabelle Bébéar, directrice de l’international de BPI France.
D’ailleurs, les prévisions de croissance du continent n’ont rien à envier à l’Europe ou à l’Asie. Selon le FMI, certains pays, comme la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Kenya et la Tanzanie, ont affiché une progression de 6 à 8% en 2016, en lien directe avec l’explosion démographique : un quart de la population mondiale vivra en Afrique d’ici 2050, avec 2,5 milliards d’habitants*.
« La classe moyenne émergente est estimée entre 150 et 300 millions d’individus dans le cadre d’une urbanisation accélérée », note cette spécialiste des questions africaines. Conséquence ? Les besoins en énergie, transport, santé, logement, traitement des eaux et des déchets…, sans parler des produits de consommation.
Signe révélateur de cette croissance, l’ouverture de centres commerciaux Carrefour en Côte d’Ivoire et dans 7 autres pays africains. Les PME ont d’ailleurs déjà compris l’intérêt d’aller faire du business en Afrique. Lors du 4ème forum économique Afrique-France, qui s’est tenu au Mali en janvier dernier, la moitié des 60 chefs d’entreprises présents étaient dirigeant de PME. Et les start-up travaillant avec l’Afrique ont même créé un groupement, Up40.
Trouver les bons partenaires locaux
Pourtant, beaucoup d’entreprises se posent encore des questions, par rapport notamment aux incertitudes géopolitiques qui peuvent exister. « Il faut considérer chaque pays de manière différente. L’Afrique n’est pas un continent uniforme : certains pays, comme la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie et la Tanzanie, sont plus solides que d’autres car leurs économies sont moins dépendantes de leurs ressources naturelles », indique Isabelle Bébéar.
Pour réussir, une règle d’or : malgré le lien historique fort et le terreau francophone de certains pays du continent, pas question de venir en pays conquis. « Il faut prendre le temps de se rendre sur place pour trouver les bons partenaires locaux et n’avoir aucun préjugé ». Et la BPI se fait fort d’accompagner les entreprises tricolores.
« Nous avons créé un réseau qui rassemble des fonds d’investissement et des entreprises africaines qui peuvent nouer des partenariats avec des sociétés hexagonales ». Depuis 2015, l’institution a même lancé une nouvelle offre de crédit export couvert par la Coface allant de 1 à 25 M€.
Première à en bénéficier, l’Alsacienne Mecatherm, leader mondial des équipements de boulangerie industrielle présidé par Olivier Sergent (96 M€ de CA), pour financer l’exportation de 2 lignes de fabrication de pain industriel au Mozambique. D’autres pépites françaises ont suivi, notamment Yves Rocher avec sa marque Arcancil désormais présente en Côte d’Ivoire. Et ce n’est qu’un début !
* Source Unicef