Avec 182 % de progression en 3 ans, All Seafood Company surfe sur une croissance record. Sa fondatrice, Anne-Sophie Guenoum, revient sur le développement exponentiel de l’entreprise bretonne spécialisée dans le négoce international des produits de la mer.
Quelle est la genèse de All Seafood Company ?
Mon mari travaillait dans le secteur du négoce des produits de la mer depuis 1968, avec une spécialisation dans la coquille Saint-Jacques, et l’activité actuelle n’est donc que le prolongement de celle initiée il y a longtemps. D’autre part, nous sommes allés nous installer pendant quelques années au Pérou entre 1997 à 2000 pour développer la production et le négoce de coquille Saint-Jacques. Nous avons toujours une partie de notre famille là-bas, Frédéric Guenoum, avec qui nous travaillons conjointement.
Quels ont été vos axes de développement ?
Nous avons souhaité nous caractériser et être performants à travers deux axes: le sourcing produits et la spécialisation à quelques espèces. Ainsi, nous voyageons à travers le monde, sans limitation géographique, afin de rencontrer de nouveaux partenaires, de voir et d’évaluer les outils de production. À chaque lancement d’une nouvelle production, nous allons sur place pour en contrôler la qualité et la conformité à nos exigences. Nous participons également aux salons professionnels internationaux.
Nous nous en tenons à quelques espèces avec la volonté d’être efficace et performant dans ces domaines. Ainsi, nous avons décidé de travailler trois produits: la coquille Saint-Jacques, le saumon et le cabillaud, avec des présentations destinées à l’industrie et aux importateurs. Nous ne vendons pas directement au grand public et ne disposons pas de marque propre de distribution.
Comment expliquez-vous votre croissance de 182 % entre 2013 et 2016 ?
Le chiffre d’affaire d’environ 3.6 millions d’euros ne reflète pas le volume d’affaires réel traité. En effet, nous avons continué à exercer notre activité initiale de consulting et en réalité, la partie des ventes que nous traitons est d’environ 8 millions d’euros.
Lorsque nous avons fait le choix de nous impliquer davantage dans le négoce en 2013, nous avons souhaité rapidement nous spécialiser sur deux-trois espèces et nous avons reçu un écho favorable auprès des importateurs, des transformateurs et distributeurs. Nous avons donc persisté dans cette voie.
Notre croissance est aussi due au fait que nous avons su faire un sourcing performant sur des espèces dont le marché était déficitaire. Enfin, nous avons anticipé sur les problèmes de traçabilité et les exigences de qualité car nous avons commencé il y a deux ans la procédure de certification IFS broker, que nous avons obtenue. Les certifications MSC, sur la pêche durable, BIO et ASC (saumon) sont en cours. Nous avons recruté une responsable qualité à cette fin. L’ensemble des acteurs de la filière est très sensible à cette démarche.
Comment imaginez-vous l’avenir ?
Tout d’abord, nous pensons adjoindre un ou deux produits à notre gamme, notamment la crevette. Ensuite, nous souhaitons développer d’autres courants géographiques d’affaires, à la fois de l’Europe vers les USA, mais aussi de l’Europe vers l’Asie. Nous avons déjà commencé à exporter vers les USA.