Fils de boulanger, André Barreteau, CAP de boulanger en poche, a pris la tête de l’entreprise familiale vendéenne en 1977, avec sa femme, Michelle, et sa sœur, Catherine Guittonneau. Il n’avait alors qu’une idée : ouvrir des magasins sur la côte pour profiter de l’essor touristique de la région. 30 ans plus tard, La Mie Câline se déploie dans plus de 200 boutiques.
En 1985, «l’histoire démarre avec un premier magasin à Challans», se rappelle André Barreteau, qui ne va pas rester les deux mains dans le même pétrin. «De commerçant, nous sommes passés à franchiseur, d’artisan à industriel, de livreur à logisticien et d’acheteur à gestionnaire de plateforme d’achats».
Son concept de terminal de cuisson essaime en franchise, d’abord dans la Vendée natale du fondateur, puis dans tout l’Hexagone. «Nous avons développé le réseau grâce à la surgélation, une révolution technologique des années 80 qui a permis l’harmonisation des produits», explique David Giraudeau, directeur général.
Un tournant en 2008
Reconnue comme une des principales enseignes de restauration rapide en France, La Mie Câline compte aujourd’hui 221 boutiques, dont 6 en propre afin de tester les nouveaux produits. «Nous les torturons car elles testent nos idées les plus folles», s’amuse le DG. Pendant 20 ans, la PME toujours «familiale» se déploie uniquement en centre-ville. Mais en 2008, le P-DG innove en créant des espaces de vente et de consommation sur place, implantés en périphérie.
Pour cimenter ce projet, l’entreprise procède à l’ouverture de son capital, notamment auprès de CM-CIC Capital Finance, à hauteur de 25%, «pas des fonds vautour, mais des fonds qui nous accompagnent sur le long terme». Résultat ? Un CA de 151 M€, en hausse de 40%, et un objectif : 300 boutiques en 2021. «Cette levée de fonds a sécurisé l’entreprise et évité tout risque lié à l’endettement. Ce développement va permettre à nos franchisés de devenir multi-franchisés. Nous estimons d’ailleurs que la moitié des ouvertures se feront ainsi», assure David Giraudeau.
Rachat de réseaux modestes
Autre axe de développement pour le fondateur qui a passé le flambeau au comité de direction en gardant un pied dans l’entreprise : l’international (Belgique, Espagne…), mais aussi le rachat de réseaux modestes (15-20 boutiques) afin de mieux s’intégrer dans des zones où l’enseigne est peu présente, notamment les régions parisienne et lyonnaise.
La plus grande fierté d’André Barreteau ? «Avoir créé une entreprise qui vit d’un partage de richesses, d’initiatives, et avoir aidé plus de 200 magasins à acquérir une autonomie financière dans le cadre du métier qui était le mien, et cela avec seulement un CAP de boulanger en poche mais une bonne dose de courage, de volonté et de détermination».