Par Geoffroy Boulard, Maire du 17e arrondissement de Paris
« Plus de marge de manœuvre, budget très contraint, déprogrammer des opérations prévues pour assurer certains travaux de sécurité ». Ce sont les termes choisi par l’administration parisienne au mois de mars dernier pour informer les élus parisiens que la rénovation et l’entretien de nos établissements scolaires pâtirait à l’avenir de crédits réduits à peau de chagrin.
Les caisses de l’Hôtel de Ville sont vides et nos enfants sont les premiers à en subir les conséquences. Un réfectoire aux capacités insuffisantes, des murs de classe insalubres, des sanitaires hors service…Peu importe l’étendue des dégâts, le quotidien des petits parisiens peut bien souffrir d’un sous-investissement, ils ne votent pas, ne conduisent pas et pourraient bientôt ne plus être scolarisés à Paris si leurs parents venaient à suivre le mouvement de ces 12 000 parisiens qui quittent la capitale chaque année.
Paris consomme davantage d’énergie qu’elle n’en donne à ses habitants : s’y déplacer relève d’une véritable gageure-on ne compte plus les nids de poule toujours plus profonds et jamais rebouchés-tant les incivilités sont nombreuses et les sanctions absentes. Observer un piéton bousculé par une trottinette ou un scooter pressé est devenu une scène tristement banale et symptomatique de ce qu’est devenu Paris dont les habitants subissent la tension permanente d’un cadre de vie dégradé, bruyant et que peu nous envient aujourd’hui.
Pourtant, Anne Hidalgo peut compter sur une équipe municipale fière de son bilan, vantant même les mérites d’une politique budgétaire « saine » selon un premier adjoint particulièrement enthousiaste à l’idée de contempler l’état de la dette parisienne qui aura tout simplement doublé en une mandature pour atteindre près de 7 milliards d’euros.
Alors que la Maire de Paris pensait prendre son envol présidentiel, un véritable trou d’air budgétaire l’oblige à trancher, arbitrer et réaffecter en urgence les maigres subsides qu’il lui reste pour masquer une réalité bien moins réjouissante : seuls 50% des effectifs de propreté assurent leur mission chaque jour en raison d’un schéma organisationnel défaillant. Dans le 17e arrondissement, ce sont plus de 30% des agents qui sont absents quotidiennement, découragés par un système managérial usé et dépassé.
En tant que Maire d’arrondissement, je ne peux que constater l’ampleur des dégâts causés par la gestion d’Anne Hidalgo qui n’a plus les moyens d’assurer et de garantir aux jeunes générations un quotidien apaisé où chacun puisse se construire sans rêver d’un futur inconcevable intra-muros.
Geoffroy Boulard