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Anne-Sophie Robin, la boucherie en réalité virtuelle


À tout juste 33 ans, cette diplômée de l’IFAG, originaire des Ardennes, dirige le leader français des services et métiers de la viande.

Entreprendre - Anne-Sophie Robin, la boucherie en réalité virtuelle

À tout juste 33 ans, cette diplômée de l’IFAG, originaire des Ardennes, dirige le leader français des services et métiers de la viande.

Avec plus de 1 300 collaborateurs, le groupe rennais BS intervient en sous-traitance dans 55 abattoirs et ateliers de découpe. Une reconnaissance des métiers manuels qu’Anne-Sophie Robin rend plus attractifs en faisant appel à la réalité virtuelle pour former ses jeunes bouchers.

Quelle est votre histoire ?

Je suis née à Sedan, et j’ai vécu dans les Ardennes jusqu’à mes 17 ans, avant de partir à Reims poursuivre mes études. Je suis ensuite passée par Paris et Lyon avant de m’installer en Bretagne pour des raisons professionnelles. Je souhaitais être au cœur de la production et du système car les trois quarts de notre activité se fait dans la région Grand Ouest. Je me sens désormais bretonne mais je reste très attachée aux valeurs d’authenticité et de résilience propres aux sedanais.

Quelle femme êtes-vous ?

Je suis une femme ultra active, j’ai mille idées à la seconde, ce qui a le don de passionner, tout autant que de fatiguer. Je suis quelqu’un de très simple, j’aime le bon sens, la logique et l’authenticité. Je suis plutôt la même dans le travail et dans la sphère personnelle, je reste naturelle et moi-même. Ce n’était pas forcément le cas il y a encore 10 ans, lorsque j’ai rejoint l’entreprise familiale. J’avais une image très cadrée de ce que devait être un chef d’entreprise, mais au fil du temps, j’ai laissé ma personnalité s’exprimer. J’aime cette façon d’être que j’ai réussie à assumer en étant moi-même. J’apprécie également que mes collaborateurs soient authentiques.

Quelle est votre philosophie de vie ?

Je me remets sans cesse en perspective, et j’essaye toujours de transformer les difficultés en expérience positive, en me disant que si cela m’arrive, c’est que je suis en mesure de surmonter et de dépasser l’épreuve. J’ai tendance à voir la vie et les Hommes très positivement. Je trouve toujours quelque chose de bien chez quelqu’un, et je préfère toujours essayer de comprendre les gens avec bienveillance. Ce qui ne m’empêche pas d’avoir le sens des réalités et être exigeante sur le plan personnel et professionnel.

Quelles valeurs portez-vous dans l’entreprise ?

Je cultive le respect des collaborateurs et de leur vision. J’encourage le respect du travail de chacun car chaque acteur participe à sa manière à la vie et au développement de l’entreprise, en fonction de ses moyens, de ses capacités et de ses appétences.

Cette philosophie se traduit à travers notre politique de ressources humaines. Je considère que les salariés ne sont pas uniquement là pour travailler mais pour être bien dans l’entreprise dans la durée. A titre d’exemple, et c’est une démarche à laquelle je suis très attachée, nous avons mis en place un service interne d’écoute sociale afin d’aider et d’accompagner les employés qui rencontrent des difficultés.

Il peut ne pas être simple de réaliser des démarches administratives lorsque l’on travaille en horaires décalés. La mission de ce service n’est pas de s’immiscer dans la vie privée des salariés mais de les soulager d’un problème personnel pendant qu’ils sont au travail. Les conditions de travail constituant déjà un facteur à risques dans nos métiers – travail cadencé et répétitif –, l’idée est d’essayer que le reste de l’environnement soit sain. Affirmer que l’on doit laisser ses problèmes à l’extérieur du travail est utopique : nous ne sommes pas des machines.

Quelles sont vos passions ?

Je suis d’abord « tatouée » BS. Je disais à mes parents que je reprendrai l’entreprise dès l’âge de 10-12 ans. Je pense que le projet a commencé à se construire à l’époque par mimétisme vis-à-vis de ma mère pour qui j’ai une profonde admiration. Nous entendions sans cesse parler de BS à la maison, c’était en quelque sorte notre grande sœur. Je suis passionnée par ce que je fais, travailler avec des hommes et des femmes, et développer un business est fascinant.

Peut-on dire que rire aux éclats avec mes deux jeunes enfants, et vivre avec eux des moments magiques est aussi une passion ? Oui ! Même si pour autant, je suis assez traditionnelle en matière d’éducation.

Enfin, je me passionne également pour la lecture. Je dévore un ou deux ouvrages par semaine. Des lectures quotidiennes du soir, dont les sujets sont comme des piqûres de rappel qui me maintiennent dans une dynamique positive.

Vous imposez-vous une certaine hygiène de vie ?

Le sport est pour moi une vraie discipline de vie – je pratique 3 fois par semaine (course, boxing et yoga, NDLR). Depuis un an et demi, je joue également chaque soir du piano après avoir couché mes enfants, c’est mon moment de détente durant lequel j’oublie tout pour me concentrer sur ce que la musique me fait ressentir. Je vis toujours pleinement ce que je fais et ces activités me permettent de canaliser mon énergie.

Quels rêves poursuivez-vous ?

Je suis une rêveuse mais de ce qui peut se mettre en œuvre et se réaliser. J’aime les rêves qui sont assortis d’un plan d’action. J’ai à ce jour deux rêves qui me portent.

Mon premier est de remplir mon devoir d’enfant vis-à-vis de mes parents dans la mesure où j’ai repris l’entreprise familiale. Je souhaite qu’ils soient fiers de moi aujourd’hui comme demain. Je souhaite également n’avoir aucun regret vis-à-vis de ma vie de famille et je profite de chaque instant avec mes enfants. C’est un rêve très concret qui me tient à cœur.

Qu’aimez-vous dans l’entrepreneuriat ?

J’aime avoir une idée et développer une vision, j’aime échanger et cogiter avec les autres on peut ainsi rebondir et développer une autre idée. C’est effervescent et très enrichissant.

Dans quel contexte avez-vous rejoint l’entreprise familiale ?

J’ai rejoint l’entreprise familiale il y a 10 ans. En sortant d’une l’école de commerce, j’imaginais pouvoir reprendre les rênes 6 mois après. Dix ans après cette promesse, les opérations sont en cours (Rires). Trois ans après avoir intégré l’entreprise, j’ai enfin ressenti ce qu’était un entrepreneur. Mes parents nous ont toujours appris à prendre conscience de la chance que l’on a, je suis donc pleinement consciente de la chance que j’ai d’être née dans une famille d’entrepreneurs, d’avoir reçu cette éducation et de bénéficier d’un accès à l’entrepreneuriat.

Incarner le rôle de chef d’entreprise fut-il spontané ?

J’ai mis beaucoup de temps à mûrir. Je m’interrogeais beaucoup à l’époque sur ma légitimité : pourquoi avais-je le droit d’être à cette place dans l’entreprise ? pourquoi m’était-il facile d’y accéder ? Ce questionnement m’a empêché de vivre pleinement les choses sur les deux ou trois premières années, car j’étais sans cesse en train de me restreindre et de me sous-estimer par peur du regard de l’autre.

J’ai finalement dit à ma mère que je ne prendrai pas mon envol en quelques mois, et que je souhaitais prendre le temps nécessaire et bien faire les choses. Je suis un entrepreneur qui aime la prise de risque, cela me nourrit et me fait avancer, mais je le fais toujours de façon très raisonnée.

Comment vous-êtes vous construite à mesure du temps ?

J’ai franchi des caps tout au long de ces dix années, en découvrant les ressources humaines qui constituent le capital dans une entreprise de services. Je me suis attachée à comprendre les hommes et les femmes qui travaillent avec nous, à comprendre leurs enjeux, et à savoir ce que j’allais leur apporter. J’ai ensuite découvert la partie commerciale, et depuis 2015, je me suis affairée sur la partie financière afin d’avoir les trois cordes opérationnelles de l’entreprise à mon arc.

Au fil du temps, j’ai appris à m’écouter en mettant en place ce qui m’inspirait et à comprendre que j’étais finalement en train d’entreprendre. Je m’étais fait un film de ce qu’était un chef d’entreprise ou un entrepreneur. Je suis aujourd’hui marraine dans des écoles commerce à Rennes, l’objectif étant de partager avec eux mon expérience sur le passage école/entreprise, les conforter sur le fait que leur apprentissage scolaire leur servira dans leur parcours professionnel et qu’ils sont déjà entrain de se préparer à changer d’univers tout en construisant le tremplin entre leur vie d’étudiante et professionnelle.

Comment le déclic s’est-il fait ?

Lorsque j’avais une vingtaine d’années, je n’estimais pas être légitime à être chef d’entreprise. Je n’osais pas dire ce que je faisais réellement, je disais que je travaillais dans les RH et avec des bouchers. Le déclic a eu lieu à 30 ans.

Depuis, je m’épanouis car je me suis débarrassée de mes complexes et affranchie du qu’en-dira-t-on. Je m’assume pleinement et les champs des possibles sont désormais ouverts ! Je ne connais pas tout, mais ce n’est pas grave, je m’étais dressée des barrières imaginaires en me disant qu’il fallait être parfaite, tout connaître, tout savoir et avoir de l’expérience pour être chef d’entreprise. J’ai réalisé qu’à 30 ans, il était impossible de prétendre avoir la même expérience qu’une femme de 60.

Vous considérez-vous comme une femme audacieuse ?

Oui… Je n’ai désormais plus peur d’aller voir des gens jugés inatteignables et que certains n’osent pas déranger. Je ne suis pas opportuniste, je parle spontanément aux gens par plaisir, j’ai soif d’apprendre des autres. Mon audace s’alimente par la volonté d’assouvir ma curiosité du monde qui nous entoure. Encore récemment, j’ai succombé à l’adrénaline…lors d’une opportunité que j’ai eu de solliciter un grand chef d’entreprise totalement étranger à mon business, et qui n’avait à priori aucun intérêt à perdre du temps à échanger avec moi. Je me dis qu’un échange est toujours intéressant et je me lance donc spontanément : soit on m’accueille, soit on me rejette, mais qui ne tente rien n’a rien.

C’est assez drôle, car il en ressort quasiment toujours les prémices d’une amitié professionnelle ou une bonne raison de se retrouver autour d’un projet à lancer.

Quel est le cœur de métier de BS ?

Nous sommes une entreprise de sous-traitance qui recrute, forme et emploie des bouchers qui, au lieu d’exercer dans une boucherie traditionnelle, se déplacent sur un site industriel dans lequel la viande est travaillée en quantité importante. Nous intervenons directement sur le site industriel  de notre client avec nos bouchers – une trentaine de personnes par site en moyenne et jusqu’à 130 personnes sur les gros chantiers.
Les clients nous sollicitent donc en qualité de prestataire de services. Nous délivrons en quelque sorte une prestation implantée sur le site de notre client. Une partie de l’atelier est mise à notre disposition ainsi qu’un bureau BS, nous disposons d’un chef de chantier sur place qui représente l’entreprise et manage l’ensemble des salariés BS sur le site.

Les carcasses de viande sont mises à notre disposition afin que nos bouchers procèdent au désossage (action qui consiste à enlever les os de la viande, NDLR) et au parage (séparation des différentes pièces d’un muscle les unes des autres, NDLR). Une fois ce travail réalisé, les équipes de nos clients reprennent le relais afin d’assurer le tranchage des muscles et la mise sous vide de la viande. Nous intervenons aujourd’hui sur une cinquantaine de sites partout en France.

Quelle est la genèse de BS ?

Avant que les grandes surfaces n’arrivent en France il y a une quarantaine d’années, nous achetions la viande chez le boucher, qui se faisait livrer directement des carcasses entières et procédait aux opérations de désossage, de parage, de ficelage, etc., afin de vendre le produit directement au consommateur final. L’arrivée des grandes surfaces a modifié la donne et le travail des bouchers. La grande distribution exigeait d’être livrée en viande déjà tranchée, mise sous conditionnement, et prête à être mise en rayon.

Le développement de la grande distribution a été si rapide que les industriels ont dû trouver une alternative et se sont donc tournés vers nous. Nous exercions déjà notre métier de tacherons (terme historique du métier) en  Allemagne. BS a saisi cette nouvelle opportunité de business en France dont la Bretagne fut le berceau. Nous avons eu l’opportunité d’embaucher les bouchers ayant fermé boutique et ainsi de disposer des ressources nécessaires pour développer cette nouvelle activité. L’entreprise a été créée en 1979, et en 1987, nous avions déjà plus de 300 salariés, les choses se sont enchaînées très rapidement.

Qu’apportez-vous au client ?

Le site industriel doit être expert sur des axes multiples : l’achat des bêtes vivantes, la commercialisation, les transports, la publicité, etc. Et nous, nous sommes l’expert de notre métier, au cœur d’un process global.

En tant que prestataire de services, les hommes sont notre seule ressource. Nous sommes experts dans la transformation de la viande et attestons d’un vrai savoir-faire dans ce métier. Cela nous permet de toujours de disposer d’un ou deux temps d’avance dans l’innovation, dans l’amélioration des conditions de travail de nos opérateurs, etc.

Nous offrons une véritable valeur ajoutée à nos clients qui disposent d’un prestataire de services chez eux et bénéficient d’un service technique expert. A nous d’être toujours plus performants pour continuer de satisfaire nos clients et maintenir nos positions sur le marché.

Pourquoi ne pas étendre vos prestations sur l’ensemble de la chaîne de transformation ?

Pour plusieurs raisons. Historiquement, le client a toujours assuré l’activité d’abattage qui est son cœur de métier. La seconde transformation, que nous assurons, a toujours été sous-traitée. Aujourd’hui, 75 % de la production française dans les industries produisant en masse est sous-traitée. La troisième transformation – le tranchage – est très largement automatisée, il n’existe donc pas vraiment de spécificité technique qui justifierait le recours à la sous-traitance. Pour légitimer notre présence chez le client, nous devons justifier d’un savoir-faire technique précis que le client n’a pas en interne.

Quel est votre univers concurrentiel ?

Nous sommes une trentaine d’entreprises en France employant 4 500 salariés, dont 1 300 chez BS. Sur ces 30 acteurs présents qui attestent de plusieurs dizaines d’années d’histoire, nous nous partageons environs 3/4 du marché à trois. Nos clients ont l’habitude de faire intervenir deux ou trois prestataires sur leur site, je pense sincèrement qu’il y a de la place pour tout le monde. Nous aurons tous des missions mais à nous d’être les meilleurs afin de capter le plus de business.

Nous sommes tous le même type d’entreprise, et la première génération des chefs d’entreprise de notre métier arrive au moment où ils vont transmettre leur entreprise. En ce qui nous concerne, je suis dans l’entreprise depuis plus de 10 ans, et je souhaite poursuivre l’aventure en y apportant ma touche personnelle. J’ai donc un véritable autoroute qui s’ouvre devant moi.

Comment innover dans un secteur traditionnel ?

Nous avons la tête pleine de bon sens, et j’aime à rappeler les initiales de l’entreprise, BS comme bon sens. Nous nous remettons continuellement en question : cela fonctionne-t-il ? peut t’on améliorer les choses ? Parfois, en cherchant à améliorer les choses, on les refait et c’est à travers cette nouvelle réflexion qu’on innove. L’innovation se décline sur différents thèmes : ressources humaines, techniques…

Quelle innovation technique avez-vous portée ?

Nous avons pris conscience il y a 3 ans que nous devions inverser le système en matière de sécurité dans notre métier. Nos salariés travaillant à 95 % avec des couteaux, nous avions un fort taux d’accidents du travail (30 %, NDLR) liés à la pointe du couteau qui traversait les tabliers en maille. Nous avions déjà beaucoup travaillé sur les équipements de protection avec nos fournisseurs et nous avons réfléchi à la manière de limiter ces piqûres. La pointe de l’outil pouvant être dangereuse, l’alternative était d’avoir un bout arrondi. Nous avons réalisé des batteries de tests afin de voir s’il était possible de continuer à travailler en utilisant un bout arrondi. Au final, nous avons breveté un couteau à bout rond, et cela a fonctionné mieux que nous l’avions imaginé. La livraison sur les chantiers est en cours et nous avons hâte de constater la suppression d’un tiers des accidents de travail dus à cette piqûre de couteau. D’autant plus que l’on sait également que cette innovation permet une gestuelle de nature à limiter les  troubles musculo-squelettiques du canal carpien. Non seulement cela maintient notre qualité de travail, mais sur certains produits, cela l’améliore.

Comment l’idée de développer un outil de réalité virtuelle afin de mieux recruter et former les futurs bouchers est-elle née ?

Un axe de notre stratégie RH est de recruter également des profils débutants et de les former au métier. Nous avons par ailleurs un centre de formation interne (filiale du groupe BS, NDLR) afin de soutenir nos besoins en formation et disposer de ressources complémentaires. La formation est donc une priorité pour BS et nous recherchons constamment les moyens de développer nos méthodes et d’enrichir notre catalogue de formations.

En 2015, alors que je pestais en essayant de démêler les fils de la Wii (console de jeu, NDLR) en faisant de grands gestes dans tous les sens, l’idée a germé : on notait une similitude entre les mouvements des techniciens de production et la gestuelle de la console. Pourquoi, au lieu de jouer au golf ou au tennis sur la console, ne formerait-on pas en jouant au métier de boucher ? N’étant absolument pas dans la culture du secret, j’ai donc échangé autour de moi avec des personnes qui m’ont aidé à construire mon projet. Si je l’avais gardé pour moi secrètement, il n’aurait certainement jamais vu le jour.

Nous rencontrons d’importantes difficultés à recruter des jeunes qui ne sont pas attirés par les métiers de la viande. Leur proposer de les former sur un jeu vidéo les attirera nécessairement. L’idée était de faire venir l’atelier dans les lunettes 3D.

Comment revaloriser les métiers manuels ?

Travailler dans ces métiers doit rendre fiers ceux qui le font, et je souhaite remettre le travail manuel sur le devant de la scène. Le manque de considération de ces métiers me consterne au plus haut point. BS investit sur le travail manuel et sur les outils qui vont aider les hommes à utiliser leurs mains pour travailler, en se levant tôt le matin et en « mouillant le maillot ».

Que vous inspirent les actions menées par des associations de protection animale à l’encontre des bouchers ?

J’aime les animaux, les Hommes et aussi la viande, et je pense que la protection animale n’est pas incompatible avec notre mode de vie. Concernant les actions, je constate qu’elles ne sont pas sans conséquence sur la perception de nos métiers. Une injustice est ressentie pour les bouchers qui travaillent très dur pour exercer leur métier. Je suis enfin de compte attristée de voir que certains cachent leur profession car ils ont honte de travailler dans les métiers de la viande.

Comment décrire les perspectives de BS ?

Nous avons plusieurs axes de réflexion. BS est aujourd’hui leader sur son marché, nous allons continuer d’innover pour conserver notre position. L’innovation constitue un véritable avantage afin de nous différencier de la concurrence. Notre volonté n’est pas de nous développer pour le simple plaisir de grossir, mais plus nous avons une taille importante, plus nous avons la possibilité d’avoir des services supports et des moyens nous permettant d’investir.

Nous travaillons actuellement sur des méthodes de recrutement innovantes. En France, beaucoup de gens n’ont pas de travail, et pourtant, beaucoup de secteurs ont d’importantes difficultés à recruter. Je réfléchis à des solutions permettant d’apporter à l’Etat, au Pôle emploi et aux différents acteurs qui sont sensés gérés le monde de l’emploi, des solutions rendant les circuits plus simples et plus faciles.

Quel est le sens donné au développement de l’entreprise ?

Je souhaite continuer à faire grandir BS comme un corps industriel au travers des grands axes évoqués tout en préservant l’âme humaine et familiale de l’entreprise. Plus précisément, je souhaite pérenniser l’entreprise en assurant sa rentabilité, tout en gardant à l’esprit d’où on vient et qui on est.

Quelles solutions proposez-vous aux problèmes de recrutement et d’employabilité ?

A Rennes, j’ai présenté à des députés des solutions pour recruter et former facilement des personnes qui n’ont pas les pré-requis attendus en matière de diplômes ou de formation professionnelle.

Nous sommes capables de recruter ces jeunes, de les intégrer, et de les amener, ou de les ramener, dans le monde du travail. J’ai entrepris cette démarche dans les métiers de la viande que je connais, mais l’objectif est de se dire que si le système fonctionne sur une filière, il peut être décliné et étendu à d’autres filières.

BS souhaite apporter sa pierre à l’édifice en participant activement à l’écriture d’une nouvelle histoire du monde du travail en revenant sur les métiers traditionnels. Nous avons cruellement besoin de jeunes bien formés et motivés, dans des tas de domaines, qui peinent à trouver les futurs plombiers, bouchers, charcutiers…

Pour conclure, je constate également que mon authenticité et ma soif d’apprendre fédèrent autour de moi des personnalités qui me font grandir, me confortent dans mes choix et me donnent confiance en moi. Tout ceci participe à préserver ma vison idéaliste et alimente ma croyance dans le fait qu’il est possible de réaliser l’impossible.

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