Avec la crise sanitaire et ses conséquences économiques d’une ampleur inédite depuis la Seconde Guerre Mondiale, la France et le monde sont aujourd’hui à la croisée des chemins. Nous devons choisir entre vivre comme avant ou nous réinventer en visant de nouvelles frontières.
La situation politique et géopolitique mondiale est également inédite, en proie à l’instabilité du fait de la forte montée d’un populisme qui, trop souvent, n’est qu’une nouvelle forme de replis.
La crise sanitaire a également mis en lumière les carences de la mondialisation, mais aussi les manquements de l’Europe en faisant nettement apparaître notre vulnérabilité et notre dépendance pour des productions aussi essentielles que de simples médicaments ou des masques.
Enfin, la Covid-19 a fortement mis à mal notre économie, les entreprises et les ménages. La récession est devenue réalité avec une chute de 8,3% du PIB en 2020 d’après l’INSEE.
On note cependant que la vie ne demande qu’à reprendre ses droits.
Le monde du travail ne s’est pas totalement arrêté et s’est même adapté grâce au télétravail, aux gestes barrières et à la distanciation physique.
Et malgré la crise, une constante demeure cependant chez les français : leur goût pour l’épargne. Selon la Banque de France, le surcroit d’épargne des français atteindrait 200 milliards d’euros en deux ans.
Epargner a toujours représenté une assurance en cas de coup dur dans un présent et un avenir devenus incertains. Malheureusement, les français doivent composer avec des produits d’épargne peu performants tels que le Livret A au taux anémique de 0.5%, ou des assurances vies et supports euros en baisse. A contrario, l’épargnant peut se tourner vers des produits plus risqués, tout en cautionnant de fait – et souvent malgré eux – une finance qui se comporte comme une salle de casino mondialisé.
Aujourd’hui, le besoin d’épargne n’est pas contestable, pas plus que le besoin pour l’Etat de favoriser la consommation des ménages pour accompagner le rebond économique. La situation est donc paradoxale et réclame de grandes décisions.
Compte-tenu des enjeux actuels et futurs de la France, nous en appelons à un véritable emprunt national en faveur des nouvelles technologies de rupture, dans le but de renforcer notre expansion économique et positionner la France à l’avant-garde des défis technologiques à venir.
Seuls les pays qui possèderont ces technologies maîtriseront leur avenir.
Ces technologies, nous les connaissons déjà et nous savons que leur potentiel va se révéler pleinement au cours des trois prochaines décennies. C’est pourquoi la France doit investir massivement dans l’intelligence artificielle dont les possibilités exponentielles et les promesses vont notamment questionner notre rapport au travail.
La France doit également se lancer dans la course aux supercalculateurs, qui seront un atout dans la recherche et la santé, mais aussi dans la conception d’ordinateurs quantiques ultra-rapides.
Elle doit également mener une vraie politique en faveur de sa souveraineté numérique, avec pour objectifs principaux la nationalisation de nos données personnelles, l’obligation pour les GAFAM de les stocker sur le sol hexagonal et de dédommager financièrement les français pour avoir accès à ce nouveau pétrole du XXIème siècle. D’autres secteurs économiques prometteurs devront faire l’objet d’investissements massifs au cours des prochaines décennies comme l’hydrogène, qui permettra notamment de décarbonater les transports, ou encore la santé et les nanosciences pour lutter contre le cancer.
Nous proposons d’investir grâce à un emprunt de 9,5 milliards d’euros dans :
- L’intelligence artificielle et l’informatique quantique (+ cloud et cybersécurité) : 4,5 milliards d’euros.
Pour que les entreprises adoptent l’intelligence artificielle comme une solution qui peut les aider dans la compétition internationale. Sans oublier la formation des futurs talents français au sein de centres dédiés, etc.
Dans son plan de relance, la France a prévu de réserver une enveloppe de 2,3 milliards d’euros sur les technologies critiques (informatique quantique, intelligence artificielle [IA], cloud, etc.), une augmentation significative du budget dédié à l’inclusion, etc. Il s’agit ici de doubler ce montant.
A savoir : avant la crise sanitaire, les États-Unis investissaient déjà 20 fois plus par an, la Chine 25 fois plus.
- Le transport de demain : soutient à l’hydrogène + aux voitures autonomes : 2,5 milliards d’euros.
Le but est de doubler l’effort consenti dans le cadre du plan de relance pour 2021 et 2022 et pour aider les constructeurs automobiles et les municipalités intéressés par les voitures autonomes.
- Le supercalculateur : 2 milliards d’euros.
Avant la crise sanitaire, il était prévu que 8 milliards d’euros seraient injectés ces six prochaines années, pour moitié via le futur budget 2021-2027 de l’UE, pour moitié via les Etats impliqués dans le projet. Nous proposons que la France triple son effort.
- Progrès médical et la révolution des nanosciences : 0,5 milliards.
Le but premier étant de soutenir une recherche publique efficiente, de faire émerger ou booster les startups françaises dans ce domaine et de lutter plus efficacement contre les maladies dont les maladies neurodégénératives.
L’emprunt national que nous appelons de nos vœux doit servir à bâtir une nouvelle société digitale en tirant le meilleur de ces technologies, tout en construisant un nouveau modèle économique et social moins inégalitaire et plus respectueux de l’environnement.
Cet emprunt devra également donner lieu à un crédit d’impôt ou à une exonération des droits de successions. Cette incitation permettra de récompenser l’engagement des Français envers un emprunt qui sera une sorte de transmission aux générations futures.
Cet emprunt pourra bien entendu être régionalisé, au plus près des territoires et de leurs enjeux pour en faire des contributeurs essentiels à la réussite du pays.
Cliquez ici pour signer la pétition
Premiers signataires :
Yannick Boutot, Président de Gironde du PRG-Le centre gauche, Secrétaire National Tourisme PRG-Le centre gauche
Mathieu Chéret, Secrétaire National PRG-Le centre gauche au Numérique et à l’intelligence artificielle
Frédéric Peltier, Avocat et auteur du livre Le procès de l’argent, Albin Michel, 2017
Aurélien Tarquis, Secrétaire National PRG-Le centre gauche aux Finances publiques
Stéphane Boudy, Président de l’association Protection des océans, auteur de Jackpot !, Lajouanie, 2019
Georges-Marc Benamou, Ecrivain et Président de Siècle Productions, auteur du livre Le dernier Mitterand, Plon, 2005
Arthur des Garets, Etudiant à Science Po Paris & à l’Ecole Normale Supérieure
Véronique Planton, PRG-Le centre gauche, chargée de communication-cheffe de projet au Département de Gironde