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Appie veut créer le réflexe cidre


Grâce à une distribution en BtoB auprès des restaurateurs, Appie entend imposer le cidre à l'apéritif. La jeune pousse souhaite mailler l'Hexagone mais également s'exporter au Royaume-Uni.

Entreprendre - Appie veut créer le réflexe cidre

Grâce à une distribution en BtoB auprès des restaurateurs, Appie entend imposer le cidre à l’apéritif. La jeune pousse souhaite mailler l’Hexagone mais également s’exporter au Royaume-Uni.

Hadrien Gerbal, Guillaume Benoit, Pierre Blanc Gervais, Barbara Jolaine et Guillaume Laborderie, qui se sont rencontrés sur les bancs de l’université Paris-Dauphine, ont fondé leur marque de cidre Appie sur un simple constat. «Le cidre est une boisson que nous aimions consommer, mais nous ne trouvions rien qui nous correspondait.

Sur le marché, il y a un grand écart entre les cidres entrée de gamme de supermarchés et le brut fermier au goût trop prononcé», explique Hadrien Gerbal. En 2015, le club des cinq, âgés de 28 à 37 ans, revisitent donc cette boisson traditionnelle en optant pour une gamme de saveurs variées, comme le brut au miel avec ses notes de canelle, et un packaging inédit de 33cl.

Avec ces bouteilles format bière, leur ambition est claire : «Nous voulons créer le réflexe cidre, que les gens en consomment à l’apéro et plus seulement à la chandeleur ou l’épiphanie». Au sein de la Pépinière 27 dans le XIème arrondissement de Paris, outre un prêt d’honneur de 40.000 € dans le cadre de leur incubation à Dauphine, Appie fonctionne sur fonds propres, grâce aux économies de chacun des fondateurs, qui ont d’abord lancé leur cidre en l’Île-de-France avant de conquérir Bordeaux et Marseille.

Mailler le territoire

Appie vise des consommateurs citadins et se développe sur les grosses agglomérations, via un canal de distribution BtoB, bars, hôtels et restaurants, où le cidre n’est pas à la carte dans 85% des cas. «Les becs de cidre, comme pour la bière pression, c’est ce que l’on veut mettre en place en France. Mais d’autres canaux type vente à emporter, cavistes, et épiceries font également parti de notre stratégie d’expansion».

La jeune marque, qui compte déjà 500 points de vente, espère doubler ce réseau d’ici la fin 2017. Parmi eux, les CHR (300 dont 250 en région parisienne), la distribution spécialisée comme La Grande Épicerie et les Galeries Lafayette (50), mais également l’enseigne Monoprix qui commercialise Appie dans son rayon de produits locaux (100 points de vente en Île-de-France).

La bouteille de cidre trouve ainsi sa place à côté des bières artisanales de la région, plutôt logique pour Appie qui produit dans l’Oise et cueille ses pommes entre la Normandie et le Vexin. «Nous avons passé près de 8 mois a élaborer nos premières recettes avec notre producteur. Cela a été long et compliqué de trouver une personne qui partage notre vision moderne du cidre. D’autres n’ont pas toujours bien accueilli notre regard novateur et non-connaisseur sur une boisson très traditionnelle et codifiée», confie Hadrien Gerbal. 

Devenir une marque internationale

Dès son assise nationale consolidée, Appie partira à la conquête du Royaume-Uni. Avec 80 à 85 millions de litres consommés par an, contre 1 milliard de l’autre côté de la Manche, le marché français du cidre est un petit marché.

«À Londres ou en Irlande, vous ne trouverez pas un bar sans cette boisson à la carte. Il y a souvent deux, voir trois becs de cidre. Nous avons vocation à aller sur ce marché qui existe déjà, avec une plus-value  »terroir français »», explique Hadrien Gerbal. Les fondateurs parisiens comptent bien jouer la carte du «made in France» pour devenir une marque internationale.

La réputation du savoir-faire hexagonale n’étant plus à faire, Appie mise également sur une méthode de fabrication différente de celle du cidre britannique. «Chez nous, c’est du 100% pur jus ! Le cidre est fait avec l’extrait du fruit pressé, alors que les  »ciders » anglais sont fait à base de concentré avec quelques faibles pourcentages de fruits. Ils sont plus proches du soda alcoolisé au goût de pommes que du cidre !».

La jeune marque, qui reste discrète sur son chiffre d’affaires, se penche également sur la question du bio dans ses projets à long terme.

 Du bonheur en bouteille

Date de création : mars 2015

Salariés : 3

Actionnariat : 100% fondateurs

Bouteilles vendues : 250.000 en 2016

Points de vente : 500

Concurrence : Sassy, Maison Cidre-Lefèvre…

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