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Arthus Bertrand, le dernier indépendant du luxe

Artisan joaillier depuis 1803. Voici une bien belle carte de visite pour cette maison renommée de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, qui a triplé ses ventes en moins de six ans !

Entreprendre - Arthus Bertrand, le dernier indépendant du luxe

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Arthus Bertrand réussit ce qu’il y a de plus complexe pour une entreprise : survivre dans le temps, faire preuve de flexibilité et d’adaptation, tout en gardant son indépendance. En l’occurrence, aller du savoir-faire très particulier des décorations honorifiques à celui de la joaillerie contemporaine sans perdre son âme. Avec une croissance de 25 % en moyenne depuis 2018, le pari semble gagné.

En 1803, Arthus Claude Bertrand est à l’aise. Installé dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, il est reconnu pour son savoir-faire en matière d’édition de récits scientifiques de voyages, au point que sa maison devient éditrice officielle de la Société de Géographie de la Marine. Une association voit le jour avec la Maison Marion, spécialisée dans les drapeaux, légions d’honneur, broderies et autres insignes. Il s’agit d’une première étape ; le petit-fils du fondateur épouse en effet la fille de Michel-Ange Marion.

Finie l’édition, en 1889, la librairie Arthus-Bertrand devient le nouvel atelier de fabrication des drapeaux, mais également de nouvelles pièces incluant de l’orfèvrerie, en particulier des médailles et des décorations. Le développement est au rendez-vous, la Maison Arthus Bertrand est reconnue pour son excellence, à tel point qu’en 1953, elle est choisie pour réaliser le Grand Collier de la Légion d’honneur que portent les présidents de la République. Elle fabrique aussi des épées d’académiciens, dont celles de Jean d’Ormesson, Giorgio de Chirico ou Yehudi Menuhin.

L’avènement des bijoux

C’est en 1937 que l’entreprise familiale lance ses premiers bijoux, la plupart étant encore des médailles religieuses créées en collaboration avec des artistes de renom. Les gammes se déploient, les reproductions de bijoux historiques rencontrent un grand succès. Des pièces modernes viennent enrichir la gamme, avec des collaborations de designers contemporains qui trouvent leur inspiration dans le riche passé historique de la société.

Devenue Entreprise du Patrimoine Vivant en 2014, la créativité bat son plein, avec la réinvention de pièces traditionnelles, comme la chevalière. Les médailles restent l’offre emblématique et se déclinent à foison, autour de l’étoile, du ruban, du laurier jusqu’aux modèles maxi, ou mini, à porter au poignet ou en pendentif. La maison a également collaboré cette année avec Jordane Saget, street artiste parisienne qui développe un travail autour des courbes.

Une maison 100 % française

La fabrication se fait à Saumur où sont rassemblés les artisans spécialistes de la gravure, de l’émaillage, de l’estampage, du sertissage entre autres savoir-faire. La modernité s’impose également dans la certification Responsible Jewellery Council (RJC) ou dans le label Chain of Custody qui garantit les bonnes pratiques de l’entreprise. Depuis 2020, Arthus-Bertrand utilise aussi de l’or recyclé, souvent apporté par les clients qui bénéficient ainsi d’un prix d’achat revu à la baisse.

Anne Florin


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