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Aryballe Technologies invente le nez électronique


Il fallait avoir du nez pour y penser. Tristan Rousselle a mis au point un procédé unique au monde permettant de reconnaître les odeurs – et les analyser – par des réseaux de neurones.

Entreprendre - Aryballe Technologies invente le nez électronique

Il fallait avoir du nez pour y penser. Tristan Rousselle a mis au point un procédé unique au monde permettant de reconnaître les odeurs – et les analyser – par des réseaux de neurones.

Le principe ? «Les odeurs se fixent sur des biocapteurs et produisent une image spécifique», explique l’entrepreneur. Ces nano-capteurs imitent les récepteurs olfactifs humains. Cette innovation est née au sein du CEA de Grenoble, où ce biologiste devient chercheur après avoir revendu sa jeune pousse de biotechnologies créée 12 ans auparavant.

«Depuis 15 ans, le CEA travaillait sur une technologie pour reconnaître les odeurs liquides. Nous avons converti ce procédé pour une reconnaissance des gaz», explique le fondateur d’Aryballe Technologies. Après un brevet déposé en 2011 et plusieurs années de recherche, le Grenoblois convainc deux autres chercheurs de se lancer avec lui dans l’aventure.

Le petit capteur portatif qu’ils ont mis au point en seulement quelques mois devrait connaître de nombreuses applications : mieux mesurer les fragrances contenues dans les aliments pour l’industrie agro-alimentaire, alerter d’une odeur de brûlé dans un four, mieux contrôler les pollutions olfactives d’une usine d’épuration ou de traitement de déchets…

Mais le premier terrain de jeu de ce petit boîtier pourrait bien se trouver dans le domaine médical pour aider les personnes souffrant d’anosmie (absence d’odorat) à détecter une odeur de fumée ou de cuisson.

«Un laboratoire pharmaceutique va fabriquer des dispositifs médicaux pour cette communauté de patients», explique fièrement Tristan Rousselle, qui prévoit le lancement des premiers boîtiers dès 2017. La jeune pousse, toujours abritée par le CEA de Grenoble, prévoit un premier CA de quelques millions d’euros et cherche à lever 3 M€ pour industrialiser sa vingtaine de prototypes.

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