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Reprise d’Atos : vers un coup de poker de Daniel Kretinsky ?

Personnage central de l'interminable feuilleton Atos, David Layani aurait convaincu une majorité de créanciers de renoncer à 2,8 milliards d'euros de dette. Mais le géant français de l'informatique est encore loin d'être sauvé. Une éventuelle offre de dernière minute de Daniel Kretinsky pourrait tout faire basculer.

L'entrepreneur français David Layani et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky se livrent un duel à distance sur le dossier Atos.

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David Layani est-il en passe de sortir Atos de l’ornière ? Après des mois de tergiversations et d’incertitudes, l’horizon semble se dégager légèrement pour l’ancien fleuron français de l’informatique. Selon Les Echos, un accord serait proche d’être trouvé entre David Layani, l’actionnaire numéro un, et la plupart des créanciers bancaires et obligataires d’Atos. Ces derniers auraient accepté un effacement de 2,8 milliards d’euros de la dette, soit 60 % de l’ardoise totale évaluée à 4,8 milliards d’euros.

Un binôme de choc avec Stéphane Richard

Ce montant est plus proche de celui souhaité par David Layani et ses soutiens (Walter Butler et Econocom), lesquels privilégiaient une annulation de 3,2 milliards de dette, que de celui des créanciers, qui tablaient sur 1,8 milliards. Mais ces derniers auraient revu leurs ambitions à la baisse afin de favoriser l’émergence d’un accord. De son côté, David Layani, dont l’investissement personnel avoisinera les 20 millions d’euros, serait contraint de réduire son influence au capital d’Atos : la participation du fondateur de Onepoint passera sous la barre des 30 %, selon Les Echos. En ce qui concerne la gouvernance, David Layani a déjà tranché : il veut le poste de PDG d’Atos, et il aurait proposé à Stéphane Richard, 62 ans, de le rejoindre pour l’épauler. Reconverti dans la banque d’affaires chez Perella Weinberg, l’ancien patron d’Orange fait figure de candidat idéal.

L’option du démantèlement d’Atos

Mais le feuilleton industrialo-financier de cette année 2024 n’est pas clos. Le chemin est encore semé d’embûches car Daniel Kretinsky, qui tente de racheter Atos depuis l’été 2022, n’a pas renoncé à ses ambitions. Profitant de son influence grandissante dans l’Hexagone, l’homme d’affaires tchèque conserve des cartes en main, notamment une promesse d’investissement en capital de l’ordre de 600 millions d’euros grâce au concours du fonds britannique Attestor. Suffisant pour faire pencher la balance ? Rien n’est moins sûr, car le scénario de Daniel Kretinsky reposant sur une annulation de 4 milliards sur les 4,8 milliards n’est pas du goût des créanciers. Autre inconvénient de sa proposition : il envisagerait de détricoter Atos en multipliant les cessions, ce que refusent les prêteurs.

Une offre de dernière minute ?

Kretinsky a donc un coup de retard, mais il serait sur le point de soumettre une nouvelle offre plus favorable aux créanciers… Le scénario qui avait vu le milliardaire s’emparer de Casino en 2023 au nez et à la barbe du triumvirat Niel-Pigasse-Zouari va-t-il se répéter ? Daniel Kretinsky a jusqu’au 31 mai pour proposer un plan de sortie de crise. La décision finale sera prise dimanche soir au cours d’un conseil d’administration présidé par Jean-Pierre Mustier, le président d’Atos. L’officialisation aura lieu lundi matin avant l’ouverture des marchés.


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