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Attention aux produits du terroir qui viennent d’ailleurs !


Il est facile de se laisser tenter par les produits régionaux. Des achats qui ne devraient surtout pas être compulsifs, tant il convient de rester vigilants face aux combines de certains quant à la provenance de leurs produits. On vous explique comment déjouer les arnaques.

Entreprendre - Attention aux produits du terroir qui viennent d’ailleurs !

Les spécialités locales vendues fièrement par certains commerçants n’auraient-elles de locales que le nom ? Y aurait-il tromperie sur la marchandise pour les consommateurs que nous sommes, déambulant ravis en découvrant les produits stars des marchés d’été ou d’hiver ?

Si la majorité des commerçants jouent franc jeu, il est vrai que d’autres, beaucoup moins scrupuleux, n’hésitent pas à flirter avec les règles quant à la qualité de leurs produits. Explications.

Fausse huile de Provence

Au fil des découvertes, il n’est en effet pas rare de croiser au fil des étals des marchés régionaux des produits affichant des qualités dont ils sont pourtant dépourvus. Ainsi des huiles d’olive étrangères présentées, évidemment à tort, comme des huiles d’olive de Provence fabriquées en France avec des olives… françaises bien sûr. L’astuce, pour ne pas tomber dans le piège, c’est de lire très attentivement les étiquettes et de ne pas seulement s’attarder sur une adresse en Provence qui peut tout simplement correspondre à un négociant ou à l’usine d’embouteillage. Ensuite, vérifiez si une mention « UE » ou « huiles issues d’Europe » figurent sur l’étiquette. Si tel est le cas, cela signifie que vous êtes bien en présence d’un produit importé.

En 2009, les mouliniers de Provence-Alpes-Côte d’Azur avaient ainsi découvert que des revendeurs usurpaient l’appellation géographique « AOC Provence » pour vendre de l’huile… espagnole. Cette dernière était vendue bien moins chère que les AOC régionales. Ainsi, l’huile d’olive AOC Vallée des Baux coûtait, en moyenne, de 16 à 23 € le litre quand en Espagne, elle coûtait 1,80 € (en vrac) et était revendue à 14 € l’été sur les marchés.

Comment alors réduire le risque de se laisser abuser ?

Le mieux est de porter son choix sur une huile possédant une appellation AOP (appellation d’origine protégée) ou AOC (appellation d’origine contrôlée) telle que l’huile d’olive d’Aix-en-Provence, de Corse (Oliu di Corsica), de Haute-Provence, de la vallée des Baux-de-Provence, de Nice, de Nîmes, ou encore de Nyons.

Le miel est également un produit largement plébiscité par les Français… et donc aussi concerné par le sujet. Quelque 40 000 tonnes de miel sont ainsi consommées chaque année en France quand la production nationale atteint péniblement 16 000 tonnes. Résultat : la majorité du miel consommé est donc importée. En 2012, par exemple, ce ne sont pas moins de 25 500 tonnes de miel qui sont venues de l’étranger, dont 23 % d’Espagne, 17 % de Chine, 12 % d’Argentine, 11 % de Hongrie, 9 % d’Allemagne, et le reste d’Ukraine et d’Italie. Encore une fois, il importe de rester vigilant en lisant attentivement les étiquettes et de privilégier les pots de miel mentionnant « récolté en France » ou « mis en pot par l’apiculteur », avec l’adresse claire du producteur au verso. À noter que certaines appellations sont protégées, comme c’est le cas pour le miel de Corse – Mele di Corsica – et le miel de sapin des Vosges.

Du miel artisanal… pas très artisanal

Sur les marchés, prenez garde en achetant du miel artisanal qui peut parfois être mélangé avec des miels importés. Soyez également attentif aux prix et gardez en tête qu’un miel français coûte entre 15 et 30 € le kilo, contre la moitié pour un miel étranger. Attention, enfin, au miel chinois qui n’a de cesse de prendre place sur le marché français ! En l’espace de quelques années seulement, la Chine est devenue le premier producteur mondial de miel avec 300 000 tonnes par an.

On ne pourrait pas clore ce chapitre sans parler des fromages ! Pour eux aussi, il est extrêmement important de vérifier leur origine et de s’assurer qu’ils ne sont pas le résultat de mélanges de fromages locaux et de pâtes industrielles, et de vérifier les appellations AOP et AOC. Évidemment, on appliquera les mêmes précautions pour les beurres, la charcuterie et… les savons.

Anaïs Lamarge

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