Les jeux olympiques c’est l’ouverture à des idées nouvelles, mais c’est aussi le respect de la tradition. La France est traditionnellement douée dans cette discipline, quant à la Chine, elle a fait des progrès remarquables ces dernières années. Wang Haibin est l’une des figures emblématiques de l’escrime chinoise. Cet ancien athlète est aujourd’hui président de l’Association chinoise d’escrime et entraîneur en chef de l’équipe chinoise d’escrime. C’est sous sa direction que l’équipe chinoise se prépare activement pour les JO. Vous l’avez compris, pour les jeunes escrimeurs chinois, la prochaine cible, c’est Paris!!!
Selon Wang Haibin, « Je suis escrimeur. Le pays berceau de l’escrime moderne est la France. Le père de l’escrime moderne, Pierre de Coubertin était également un escrimeur français. Après les Jeux olympiques de Sydney, l’Année croisée Chine-France a été organisée en Chine. Le sport fait partie de la culture et les Français n’ont demandé qu’un match d’escrime avec la Chine. Nous avons donc organisé une compétition au Temple du Ciel et la France a fait venir une troupe d’escrime et de danse pour présenter les Trois mousquetaires. Comme j’étais toujours en compétition, je pensais que la compétition consistait à gagner ou à perdre, tout simplement et directement. Cependant, ce spectacle m’a fait prendre conscience de l’aspect culturel de l’escrime, au-delà du sport, et m’a donné une toute nouvelle compréhension de ce sport. Il existe de nombreuses écoles d’escrime différentes.
En Europe, il existe des écoles russe, française, italienne, etc. Bien que les mouvements soient similaires, le style pratiqué par chaque école est différent. Au niveau de la compétition, nous les Chinois, cherchons un style qui nous convient. Nous avons combiné ces styles avec des caractéristiques chinoises. La France est la représentante de l’escrime traditionnelle. Nous avons donc toujours choisi de suivre le style français en termes d’échange de personnel, d’apprentissage et de style en général. En commençant par Luan Jujie, la première championne olympique chinoise d’escrime, c’est un expert français qui est venu en Chine en 1984 pour entraîner Luan Jujie. Lors des Jeux olympiques de Beijing en 2008, Christian Bauer était l’entraîneur en chef de l’équipe chinoise de sabre. Sous sa direction, Zhong Man a remporté la médaille d’or. Ensuite, lors des JO de Londres en 2012, l’équipe féminine chinoise d’épée a décroché le titre olympique avec Daniel Levavasseur comme entraîneur en chef. Sans oublier Hugues Obry, qui a porté Sun Yiwen lors de sa victoire aux JO de Tokyo. En Chine, tout le monde le connait. En ce moment, nous nous préparons pour les JO de Paris et notre entraîneur de sabre, Frédéric Bellac, est également français. La France est un pays romantique. Depuis que j’ai commencé à faire de l’athlétisme, je n’ai jamais concouru dans un stade. Je me souviens d’avoir concouru au Louvre, à la Tour Eiffel, et cette fois-ci lors des Jeux olympiques à Paris, les épreuves d’escrime se disputeront au Grand Palais, en bordure des Champs-Élysées. Mais la compétition sportive est comme ça. Nous pouvons être d’accord avec certains de ses aspects, y compris apprendre à ses côtés, mais quand il s’agit de la compétition, la France sera notre principal adversaire direct. Les Jeux olympiques sont une fête sportive, l’équivalent sportif du Prix Nobel. Auparavant, la devise des Jeux olympiques était « plus vite, plus haut, plus fort ». Et récemment, le président Thomas Bach, également champion d’escrime, a annoncé l’ajout du mot « Ensemble ». Je suis convaincu qu’au fur et à mesure, plus de qualités seront incluses. Obtenir la qualification des JO est la tâche primordiale pour l’instant. Tous nos escrimeurs et tous nos athlètes participent aux compétitions pour obtenir des points. Il y a maintenant beaucoup d’épreuves, nous devons nous battre sans faiblir jusqu’à la fin du mois de mars de l’année prochaine, pour décrocher la qualification et puis la prochaine cible, ce sera la médaille d’or olympique !