En cinq ans, la jeune pousse créée en 2018 sur l’aéroport de Toulouse-Francazal, a parcouru un très long chemin. Deux ans après la présentation et la production en série de la famille Integral, un biplace destiné à la formation et à la voltige (un marché estimé à plus de 300 000 pilotes à former d’ici 10 ans), l’entreprise va très prochainement mettre en vol son Integral R et surtout, son concept innovant, la version 100% électrique, l’Integral E.
Les co-fondateurs de l’entreprise peuvent être fiers du chemin parcouru : Jérémy Caussade, Fabien Raison et Wilfried Dufaud. À un échelon moindre, certes, mais Aura Aero joue désormais dans la même cour que Boeing ou Airbus !
3000 salariés et deux milliards d’euros de CA
Pour satisfaire les commandes déjà enregistrées (environ 330 intentions de commandes pour l’ERA, Electrical regional aircraft, production en série prévue en 2026), l’entreprise vient d’investir 100 millions d’euros dans un nouveau site de production, toujours basé à Toulouse-Francazal (Haute-Garonne), qui devrait débuter sa construction début 2024, générant au passage des centaines d’emplois.
L’entreprise mise sur plus de 1 000 salariés d’ici 2028 (aujourd’hui, elle compte entre 130 employés, 200 en incluant les externes qui soutiennent et travaillent pour l’entreprise). À terme, Aura Aero vise entre 2000 et 3 000 salariés permanents. L’objectif d’Aura Aero est de devenir le leader mondial de l’avion vert, une ambition partagée par son concurrent français, VoltAero. On ne peut que se réjouir de voir deux jeunes pousses françaises se disputer le leadership du secteur.
Le chiffre d’affaires d’Aura Aero devrait atteindre entre 1 et 2 milliards d’euros grâce aux 330 commandes enregistrées, soit 8 ans de travail et de production, avec une valeur commerciale (hors remises) de plus de trois milliards d’euros.
A la recherche de financements
L’entreprise manque encore de ressources financières. Même si elle bénéficie du soutien de Toulouse-Métropole et de la Région Occitanie, les fonds privés pour atteindre les objectifs se font rares, même pour un projet aussi passionnant et innovant.
C’est d’autant plus dommage que, bien entendu, les Chinois sont à l’affût ! Ils se sont déjà montrés intéressés par l’entreprise et le projet, mais Jérémy Caussade, le PDG de la start-up, souhaite avant tout un sursaut des fonds d’investissements français. Il serait vraiment regrettable que le « Space X » de l’aviation parte sous pavillon étranger.
Angelina Hubner