Le secteur de l’hôtellerie continue d’attirer les investisseurs. Certains ne sont pas des professionnels du secteur, ils y viennent après une vie professionnelle déjà bien remplie. C’est le cas de Gérard Jickel, le cofondateur de Samsic qui effectue un superbe parcours.
Depuis 2018, le self-made man breton Gérard Jickel a constitué un groupe d’hôtellerie haut de gamme à la vitesse du son, rachetant et transformant des établissements pour développer son groupe BLF ou Beautiful Life Hotels. On ne refait pas un entrepreneur habitué à une vie très active. Gérard Jickel était le directeur général associé de Samsic, fort de 3 milliards de chiffre d’affaires et de quelques 90 000 employés.
Une belle réussite dont le Briochin Christian Roulleau fut à l’origine et qui officie toujours dans le secteur des services aux entreprises, des ressources humaines et des aéroports. Il y a cinq ans, Gérard Jickel vend ses parts du groupe.
« Entrepreneur dans l’âme »
C’est Gérard Jickel qui le dit lui-même, il a en effet contribué à la formidable ascension du groupe Samsic dès la création en 1986 jusqu’en 2020. Peu présent dans les médias, ce discret chef d’entreprise n’a pas mis longtemps à mettre en place la création d’un groupe familial dont la solidité est basée sur la diversification d’activités.
Il n’a jamais cherché à faire la une, la communication étant assurée pendant les 35 années précédentes par le bouillonnant président Christian Roulleau, d’un tempérament plus extraverti. Gilles Jickel est fidèle à la réputation des Bretons, peu disert, têtu, sérieux, il sait où il va. Après son départ de Samsic, il s’est attelé à la construction d’un groupe familial qui produit, fabrique, innove.
À pas de course
Certains créent pas à pas, mais ce chef d’entreprise a adopté le pas de course. Dès 2019, il rachète le Royal Émeraude à Dinard, le tout premier établissement haut de gamme, opération suivie d’une belle série de rachats majoritairement en Bretagne. Discret, parlant calmement, posément, il n’a aucun mal à définir sa ligne stratégique.
Le nouveau groupe hôtelier est attaché à ses racines, le siège est à Rennes et les établissements sont en majorité dans la Bretagne d’origine du président du groupe, même si les incursions se font en région parisienne et en Pays-de-Loire. Qui dit racines dit aussi transmission, ici dans le cadre familial, une préoccupation stratégique pour le fondateur.
La belle vie
Le projet Beautiful Life dans son intégralité intègre plusieurs activités, le projet hôtelier, l’activité viticole, le service aux entreprises, sans oublier la marque « Anne et Valentin ». La fille de l’entrepreneur, Aurélie Durand, est en charge des douze lieux d’exception qui forment cette nouvelle entité, le tout dans un contexte Covid compliqué étant donné les chantiers de rénovation en cours.
L’ambition est réelle avec la volonté de créer une marque incontournable du bien-être à la française, pour l’esprit et le corps. Sylvie, la seconde fille de Gérard Jickel, également dans le groupe, est plus particulièrement en charge de la marque « Anne et Valentin », créateur de lunettes basé à Toulouse, doté d’une fabrication 100% française dans le Jura et qui distribue ses produits internationalement, 50% de distribution en Europe, 30% en Amérique du Nord, le reste en Asie.
Coeur de métier
Il n’y a pas que la nouvelle aventure hôtelière dans la vie de l’homme d’affaires rennais. En quittant Samsic, il a aussi racheté deux entreprises du domaine de la propreté, Net Plus et Isor, dont le nouveau siège a été inauguré il y a un an. En 2019, Gérard Jicquel a souhaité mettre à profit la formidable expérience qu’il détient dans ce secteur en créant un pôle propreté industrielle et services associés aux entreprises. Le dirigeant prévoit d’atteindre la taille critique nécessaire dans trois ans.
À 68 ans, l’entrepreneur aime mettre en avant le beau et le bon, le savoir-faire et le savoir être, le service et l’Humain. Et ce n’est pas pour rien qu’il a mis en exergue de la brochure hôtelière une phrase du marin breton le plus connu de France, Éric Tabarly « L’homme a besoin de passion pour exister ». Tout est dit !
Anne Florin