Antiquaire depuis 42 ans, Bernard Garbe, 60 ans, a suivi l’évolution de son secteur depuis ses premiers pas dans le métier, à 18 ans, au marché aux Puces de Saint-Ouen.
Tour à tour installé à Deauville, Cherbourg, Montréal et aujourd’hui Saint-Vaast-la-Hougue, le commerçant a possédé des boutiques partout où son cœur – et la demande – le menait. «Mais le commerce de l’antiquité est extrêmement difficile depuis 8 ans, les meubles anciens n’intéressent plus et les magasins ferment les uns après les autres.
Certaines pièces ne trouvent même plus preneurs ! Le mode de vie et le fonctionnement des habitations a changé, le dressing remplace l’armoire normande ou la commode et la cuisine aménagée a pris la place du buffet Louis XV !», déplore-t-il.
La faute à Internet et au Bon Coin ? Pas forcément. «Le commerce de l’antiquité est particulier : un meuble, un objet ancien ou un tableau est un produit qui ne se commande pas sur Internet, son histoire, son vécu fait que chaque achat est une découverte. La recherche de belles pièces est un élément capital», explique Bernard Garbe.
«Mais les jeunes générations se désintéressent totalement de l’antiquité et les plus anciens ne sont plus acheteurs faute de place». Malgré ce constat, l’antiquaire continue de présenter des meubles du XVIIIème, des objets de marine, des tableaux, de l’argenterie… «Tout est d’époque, aucune reproduction !». Un modèle rare et précieux face aux enseignes d’importations, à petit prix mais de qualité discutable.