La startup Gourmey annonce une levée de fonds d’un montant de 48 millions d’euros afin de poursuivre le développement de son foie gras de synthèse, avec, à la clé, une prochaine industrialisation.
La startup, créée en 2019 à Paris par Antoine Davydoff, Nicolas Morin Forest et Victor Sayous, cultive des cellules pour produire du foie gras, sans oie ni canard, une prouesse technologique certes, mais qui ne plait guère aux producteurs de foie gras classique.
Le foie gras Gourmey est créé à partir de cellules animales en laboratoire pour obtenir au final, une viande de synthèse. Un procédé qui élimine ainsi la souffrance animale, en produisant tout de même de la « vraie » viande, ce qui n’est pas le cas de les concurrents, Impossible Foods ou encore Beyond Meat, fabricants de » la « viande » à partir de plantes.
La levée de fonds de 48 M€ devrait permettre d’accélérer le développement et la commercialisation du foie gras auprès des professionnels du secteur et d’envisager une mise en place dans les Grandes Surfaces. Au total, la jeune pousse aura levé 58 millions d’euros depuis sa création en 2019 et va, très prochainement, disposer de 4 300 m2 en région parisienne afin d’assurer sa production. Un centre de R&D accueillera plus de 120 ingénieurs, des experts culinaires d’ici 2024.
L’entreprise dispose actuellement d’une quarantaine de salariés, mais devrait tripler cet effectif d’ici un an.
Reste le problème majeur de l’autorisation en France de la viande synthèse, qui, pour l’heure, n’est pas encore autorisée. Les fondateurs de Gourmey sont optimistes, la réglementation avance vite et de nombreux pays l’autorisent désormais…Ce serait donc une question de mois en France, d’autant plus que les bénéfices écologiques ne sont pas négligeables, entre 80 et 92% d’émissions de CO2 en moins et 90% d’économie en matière de surface terrestre.
Angelina Hubner