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BioSynthis : pionnier sur le marché des alcanes biosourcés


Créée en 2001, BioSynthis est reconnue dans la mise au point et la production de solutions biosourcées, renouvelables mais surtout biodégradables. Elle produit aussi son propre hydrogène vert. Rencontre avec son fondateur, Thierry Bernoud.

Entreprendre - BioSynthis : pionnier sur le marché des alcanes biosourcés

Pouvez-vous revenir sur la genèse de votre concept Coconut Alkanes ?

Les alcanes d’origine fossile sont depuis longtemps utilisés dans les produits cosmétiques pour leurs propriétés multifonctionnelles. Cependant, ils sont pour la plupart issus des ressources fossiles et contribuent donc au réchauffement climatique. C’est pourquoi, nous avons, en 2009, travaillé sur des ressources silicone-like et identifié la coco comme ressource naturelle permettant de produire des alcanes biosourcés. Pour les acteurs de la cosmétique soucieux de leur impact sur l’environnement, ce type de Bio-alcanes, alternative aux silicones volatiles et aux huiles légères, présente plus d’un intérêt et ce, d’autant plus au regard de la deadline de 2030, date à laquelle les acteurs du monde cosmétique devront garantir que 95% de leurs produits sont biosourcés et biodégradables. Nous nous assurons, en outre, que la production de ces composés est durable et responsable tout au long de la chaîne de valeur.

Vous mentionnez que votre nouveau site en Nouvelle-Aquitaine produira de l’hydrogène vert à partir d’eau et de soleil. Pouvez-vous nous expliquer comme cela fonctionne ?

L’hydrogène vert est un moteur pour la transition écologique et vient compléter avantageusement l’offre de BioSynthis. Cela représente un challenge incroyable pour la France qui doit retrouver son indépendance énergétique. Avec un ADN vert bien trempé, il nous était impensable de continuer à transporter, sur les routes, de l’hydrogène en bouteilles. Notre consommation journalière, même petite, aurait entraîné un flux important de camions avec des livraisons de 400 kg et plus d’hydrogène toutes les semaines… De plus, la qualité du gaz livré était d’origine pétrochimique avec un hydrogène « gris » issu du méthane. Nous nous devions de changer de business modèle et produire de l’hydrogène renouvelable sur site.

Tous les jours de la vie, avec du soleil et de l’eau purifiée, nous fabriquons de l’hydrogène pur à 99,99999%. L’oxygène issue de la réaction d’électrolyse de l’eau est rejeté sur le toit. Cette énergie qui nous vient du ciel reste difficile à maitriser, principalement à cause de la très faible densité du gaz…difficile à comprimer, à liquéfier, ou à stocker. Pour rester vert, l’hydrogène ne doit surtout pas être transporté… Je rêve d’une société où chaque unité de production moyenne pourrait ainsi produire son propre hydrogène maison…par électrolyse de l’eau.

Vous avez lancé le concept Eco-RSPP pour substituer l’huile de palme par des ressources locales. Comment cette initiative s’inscrit-elle dans une logique de développement durable ?

La majorité de nos matières premières sont issues de l’huile de palme ou de coco, 90 % d’origine sud-est asiatique. De plus, l’Europe vient de lancer une Taxe EUDR sur la déforestation qui entre en vigueur 1er janvier 2025. Notre concept RSPP, pour la substitution du palme et du pétrole tombe à point nommé. Nous savons déjà produire grâce à la chimie verte, des acides gras identiques à ceux du palme ou du palmiste à partir des graines locales telles que colza ou tournesol. Nous pourrons ainsi mieux développer les filières régionales qui souffrent, en oléagineux, avec de nouvelles variétés et des rotations de culture appropriées.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Les grands chimistes sont intéressés pour travailler avec nos ingrédients purifiés. La demande est très forte en matière de chimie verte et notamment de la part des acteurs de la cosmétique. C’est pourquoi, nous allons de créer une usine d’une capacité de production de 30 000 tonnes d’ici 2027. La difficulté de notre challenge reste de légitimer les standards des nouvelles molécules que nous créons tous les ans.

Pour plus d’informations : www.biosynthis.com

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