Ex DG de DIM, Jacques Marie a fait de Tricotage des Vosges le numéro 1 des chaussettes en France. Il a réussi à imposer sa marque Bleuforêt grâce à des choix haut-de-gamme et innovants et à la multiplication des modes de distribution.
En 1993, alors qu’il est directeur chez Dim, Jacques Marie rachète une usine de fabrication de produits de la célèbre marque, à Vagney, alors que le site est voué à la fermeture. En 1994, il crée sa société, Tricotage des Vosges, qui se consacre à la fabrication de chaussettes de qualité pour hommes et femmes.
L’aventure Dim puis l’autonomie…
Il commence par fabriquer pour Dim – un contrat qui sera renouvelé jusqu’en 2009 – et crée, en 1995, Bleuforêt, sa propre marque de chaussettes et de collants, qui évoque la cime bleutée des massifs vosgiens. Un vrai défi car tous ses concurrents délocalisent. Bien avant que le « made in France » ne devienne « tendance », Bleuforêt – également en hommage à la chanson de Trenet « Fleur bleue » – mentionne dans son logo « Fabrication française ».
Bleuforêt : vente en ligne et grande distribution
En 2003, ses chaussettes sont vendues sur Internet grâce au lancement de son premier site marchand. Les clients étrangers représentent déjà 10% des ventes. Bleuforêt étoffe alors son offre et propose une nouvelle génération de collants en coton fin velouté, à la fois doux et chaud au porter. Puis, à partir de 2007, explique Jacques Marie : « nous avons décidé de créer une collection entrée de gamme pour la grande distribution. » Le pari est fou, mais les centrales d’achat des hypers suivent et référencent la petite marque vosgienne qui développe également sa gamme de collants et de leggings.
Bleuforêt vise l’international
En effet, en 2009, afin de pallier la perte engendrée par le départ de son principal client Dim, il décide de s’attaquer à la grande distribution (hypermarchés et GMS). En quelques mois, Jacques Marie réussit à s’imposer dans le secteur, et à étendre son activité à l’international. Les chaussettes s’exportent alors dans les grands magasins de 7 pays, du Canada à la Suède en passant par l’Italie. En 2010, Tricotage des Vosges reprend la société Olympia qui est alors en redressement judiciaire. Jacques Marie rapatrie à Vagney la production d’un tiers des chaussettes Olympia (fabriquée jusqu’ici en Roumanie), en recrutant 25 personnes dans son usine, soit un total de 270 salariés.
Des boutiques Bleuforêt à Paris, Lyon et Lille
En 2014, l’entreprise innove encore avec la fabrication de chaussettes en coton hypoallergéniques, très fines et douces, qui confèrent un effet seconde peau. Depuis leur lancement, les produits Fleur de Peau font partie des incontournables de la marque. En 2016, le groupe Tricotage des Vosges dépasse la barre des 6 millions de chaussettes produites par an et réalise un quart de son chiffre d’affaires à l’export. Et depuis 2017, les chaussettes Bleuforêt sont désormais vendues dans plusieurs boutiques « maison » : à Paris (101 rue de Rennes), à Lyon (2 rue Victor Hugo) et à Lille (3 Rue de la Monnaie).
La plus grande usine française produit 6 millions d’articles par an
Dans les Vosges, c’est indéniablement la plus grande usine française de chaussettes. La production est entièrement automatisée. La PME familiale, qui dispose d’une usine à Vagney ( Vosges) et d’un atelier à Romilly (Aube), a investi plusieurs millions d’euros pour tricoter, assembler et teindre en France ses nouveaux produits. Avec de nouvelles machines italiennes performantes, elle a créé son propre atelier de teinture. La qualité de fabrication reste l’argument numéro 1 des chaussettes exclusivement « made in France ». Plus de six millions de paires sont produites chaque année par l’usine vosgienne. Leur prix de vente est d’environ dix euros. Ce positionnement haut de gamme a permis à l’entreprise de proposer depuis vingt-cinq ans un produit fabriqué en France, malgré des coûts de production plus élevés qu’ailleurs.
Japon, Suisse, Canada, Mexique, Etats-Unis
Aujourd’hui, la marque est distribuée dans plusieurs centaines de grandes surfaces et environ deux cents points de vente dans l’Hexagone. A l’international, grâce au fils de Jacques, Vincent Marie, chargé de faire passer la part de l’export de 30 % aujourd’hui à 50 % dans les trois ans qui viennent, la marque est commercialisée dans plus d’un millier de points de vente, notamment au Japon, en Suisse et au Canada. Depuis peu, ses chaussettes sont également vendues au Mexique et ont fait leur apparition à New York. Bleu Forêt ne s’impose plus aucune limite, qualité oblige !
V.L.