Concrètement, quel est le métier historique de Bolloré Energy ?
F.M : « Nous sommes spécialisés dans la logistique et la distribution de produits pétroliers depuis plus de 40 ans ; la transition énergétique est donc au cœur de nos préoccupations. Notre objectif : accompagner nos clients dans leur stratégie de décarbonation grâce à des produits alternatifs. C’est pourquoi, dès 2021, nous avons déployé des solutions de carburants liquides bas carbone ».
Pouvez-vous justement nous présenter les deux carburants alternatifs que vous proposez sur le marché ?
F.M : « Nous proposons deux produits alternatifs à nos clients : du B100 que nous commercialisons sous la marque Koolza100 et de l’HVO100 (diésel de synthèse réalisé à base notamment d’huiles de cuisson usagées), commercialisé sous la marque Izipure ou NesteMY. Le Koolza100 garantit une réduction de 60 % des gaz à effet de serre, HVO100, une réduction pouvant aller jusqu’à 90 % (Source Ademe). Ce sont des carburants qui s’adaptent à la majorité de motorisation diésel. L’intérêt également pour nos clients et partenaires est aussi de répondre aux besoins de leurs donneurs d’ordre qui ont eux aussi des objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre. Nos carburants donnent des résultats immédiats, sans la contrainte d’investissements et sont économiquement très intéressants ».
Bolloré Energy croit aussi à l’hybridation n’est-ce pas ?
F.M : « La vision de notre entreprise n’est de pas opposer les énergies alternatives entre elles ! Au contraire, il s’agit d’adapter la solution à l’usage des clients. L’électrique peut être efficace dans une logique de logistique du dernier kilomètre (logistique urbaine, véhicules légers…). Pour d’autres usages, les carburants liquides bas carbone sont la solution la plus pertinente. Nous avons aussi lancé des solutions hybrides, notamment aux termes d’un appel d’offre pour la SNCF Voyageurs. Les nouveaux trains Regiolis roulent ainsi avec de l’électrique et un carburant liquide bas carbone (B100), pour l’instant en phase de test ».
Quels sont les secteurs cibles de Bolloré Energy ?
F.M : « Tous les secteurs qui consomment du diesel : le transport de marchandises et de voyageurs, les TP, l’agriculture et le maritime. En fait, nous n’avons pas de limite en termes de secteurs, nous répondons aux enjeux de décarbonation avec des solutions efficaces, largement éprouvées et pensées pour du court, moyen ou long terme ».
Votre certification ISCC est aussi gage d’assurance pour vos clients ?
F.M : « Oui bien sûr ! Nous aimons être exigeants sur le volet traçabilité de nos produits. L’entreprise a su valoriser un système garantissant le caractère durable des matières premières composant ses produits mais également en assurer la provenance. Elle atteste également de la réduction des émissions de gaz à effet de serres des biocarburants valorisés par Bolloré Energy sur l’ensemble de leurs cycles de vie (récolte, transformation, transport) ».
Quels sont les futurs enjeux de Bolloré Energy ?
F.M : « Continuer à déployer nos solutions de carburants liquides bas carbone auprès de nouveaux clients et de nouveaux secteurs d’activités. Informer et sensibiliser davantage aux enjeux de la décarbonation, d’où notre nouveau site www.jedecarboneavecbe.fr. L’été dernier, nous avons acquis Sicarbu Ouest, la filiale spécialisée dans la distribution de produits pétroliers de la Coopérative Eureden, renforçant ainsi notre présence dans le Grand Ouest et sur le marché agricole ».
Selon vous, quels sont les freins au développement des carburants bas carbone en France ?
F.M : « Je pense que nous avons besoin d’une vision réglementaire claire, notamment sur la question de la fiscalité de ces carburants. Il faut qu’il y ait plus d’équité de traitement entre toutes les solutions de décarbonation pour permettre un déploiement à long terme de chacune d’entre elles. La distribution d’HVO100 en station depuis cet été est déjà un bon signal pour nous ».
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