Beaune, Dijon, Mâcon ou Chablis : les projets de Cités des Vins se multiplient pour le grand bonheur des touristes. La belle terre de Bourgogne compte 84 appellations. Entre « climats » et « Côtes », la richesse des différents terroirs donne lieu à autant de circuits œnotouristiques d’exception.
Si vous êtes amateur de vins, impossible de ne pas être quelque peu ému par des noms aussi évocateurs que Chablis, Pommard, Pouilly-Fuissé, ou Beaune, entre autres lieux.
Au patrimoine mondial de l’Unesco
Les « Climats » désignent les parcelles viticoles en langage bourguignon, mais dans un sens large. Sols, sous-sols, météo, exposition sont pris en compte dans cette dénomination. Depuis le 4 juillet 2015, ils sont inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco en tant que « paysage culturel ». Il est vrai qu’il s’agit d’une exception culturelle, car si le travail des moines dans les siècles passés est connu sur tout le territoire français en matière viticole, leur action a été particulièrement importante sur le terroir bourguignon qui bénéficie d’une identification extrêmement précise et fiable des différentes parcelles, ce qui explique le nombre élevé d’appellations de la région. On compte plus de 1200 climats sur le seul département de la Côte d’Or, ce qui contribue à la richesse, mais aussi à la complexité de la Bourgogne. Un élément qui peut être tout autant attirant qu’intimidant pour les non-initiés.
Une mine de circuits touristiques
Une envie d’évasion ? L’œnotourisme bourguignon a de quoi vous séduire, avec la route touristique des vignobles de l’Yonne, la Route du Crémant, la Route touristique des Grands Crus, la Route touristique des Grands Vins, la Route des vins Mâconnais-Beaujolais… Pour découvrir la région, des circuits œnotouristiques ont été mis en place. Côte de Nuits, Côte Chalonnaise, Côte de Beaune ont toutes fait preuve d’inventivité pour attirer touristes et amateurs, pour qu’ils viennent là et pas ailleurs.
Côte de Nuits
La Côte de Nuits s’étend sur une vingtaine de kilomètres seulement, du Nord au Sud. Certains des villages sont bien connus du grand public, tels que Gevrey-Chambertin, Nuits-Saint-Georges ou le très célèbre Vosne-Romanée. On compte sur la zone quelques 24 grands crus, excusez du peu ! De quoi faire saliver les amateurs et donner envie aux autres de faire un tour dans ce petit coin de France. D’autant qu’au-delà des dégustations et visites de caveaux, les paysages se prêtent à la contemplation, avec murs de pierre sèche, vieux villages, abbayes, tout un patrimoine typique et changeant en fonction des saisons.
Pour ceux qui découvrent la région, des itinéraires ont été créés que l’on peut suivre selon son humeur ou selon la saison. Voiture, randonnée à pied, à vélo, ou pourquoi pas à cheval ? Certains proposent des tables d’hôtes et des chambres.
Côte de Beaune
Un bel itinéraire a été créé de Corton à Montrachet, les appellations les plus connues de ce terroir. Située dans le prolongement sud de la Côte de Nuits, la Côte de Beaune est plus grande et connue en France comme à l’étranger, avec des villages qui sonnent aux oreilles tels que Meursault, Pommard, Chassage-Montrachet ou Aloxe-Corton. Mais la zone ne se réduit pas à cela. On y trouve sept grands crus, dont six proviennent du cépage symbole de la région en matière de vin blanc, le chardonnay. Le septième est le seul climat classé grand cru pour les vins rouges, le Corton. Cette zone bénéficie d’une véritable aura, en particulier avec la vente des vins des Hospices de Beaune qui continue à mettre un coup de projecteur sur ce petit coin de paradis viticole.
Côte Chalonnaise et Couchois
Encore un peu plus au sud, la Côte Chalonnaise et le Couchois ont également leur route des vins tout comme la Côte-de-Nuits. La star du circuit est certainement le village de Mercurey qui vaut le détour. Pinot Noir, Chardonnay et Aligoté font le bonheur des viticulteurs. Aujourd’hui, ce vignoble plus modeste par rapport aux deux précédents ne manque pas de caractère même si on n’y produit aucun grand cru, mais plusieurs premiers crus : Mercurey, Givry, Rully, Montagny et Bouzeron.
La Cité des vins et des climats de Bourgogne
Voici le projet qui a finalement mis tout le monde d’accord après bien des difficultés. Les trois chantiers sont en cours, à Chablis, Mâcon comme à Beaune. Olivier Le Roy, directeur de cette Cité qui devrait sortir de terre fin 2022, Benoit de la Charrette, le président, mettent en avant l’une des caractéristiques principales de cette initiative : les trois sites vont permettre d’irriguer tout le territoire, et d’éviter la concentration sur les mêmes zones, les plus connues. Les objectifs sont importants avec 200 000 visiteurs annuels attendus autour des ateliers dégustations, formations, événements culturels, espace d’informations touristiques, et des parcours de visite qui faciliteront l’accès de la région aux visiteurs, français et étrangers.
Une union conquise pour le bien de tous
L’œnotourisme bourguignon a très bien résisté à la crise sanitaire, même si une baisse a été enregistrée. Et la belle saison 2021 n’a fait que confirmer cet intérêt de la part des Français et Européens en particulier. Si la concurrence existe entre les différentes exploitations, marques, négociants, l’œnotourisme fait l’unanimité. La renommée mondiale du vignoble joue un rôle important pour son présent et son avenir. La Bourgogne-Franche-Comté, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Provence ont lancé un nouveau concept, celui de la Vallée de la Gastronomie-France, qui rassemble de très nombreuses offres sur les secteurs : artisans, domaines viticoles et caves, lieux de visite, producteurs, restaurants, auberges et activités autour du vin et de la gastronomie.
Des offres répertoriées très nombreuses « de Dijon à Marseille ». Ouvertes le 11 mai dernier, après avoir stagné dans les coulisses depuis 2016, les offres gourmandes proposées sont déjà 315 à séduire les prospects. L’idée est aussi d’apporter de meilleures connaissances sur les territoires visités en vivant une ou plusieurs des « expériences remarquables » créées pour les amateurs.
A.F.