La Bourse fait la part belle aux entreprises des biotechs et medtechs. Une source naturelle de financement pour un secteur qui mise sur le long terme.
Depuis plusieurs mois, la Bourse fait la part belle aux entreprises de la santé, qu’il s’agisse de jeunes pousses ou PME aux besoins, sinon aux revenus déjà très conséquents. Les investisseurs suivent : non seulement les introductions sont généralement sur-souscrites, mais les volumes d’échanges sont toujours élevés sur les sociétés cotés.
«Les risques scientifiques et réglementaires sont plus élevés pour les biotechs que pour les medtechs. Mais leur chiffre d’affaires potentiel aussi», explique Daniel Anizon, analyste chez Invest Securities. Les investisseurs étrangers sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à la Bourse de Paris, principal vivier européen de valeurs de l’innovation médicale.
Le secteur bénéficie de l’explosion du potentiel thérapeutique, mais aussi de l’expérience américaine, l’indice des biotechs ayant bondi de 65% l’an dernier aux Etats-Unis. Reste à souhaiter que toute cette effervescence ne débouche pas sur une bulle.
Lionel Dupré
L’avis de l’expert : Eva Bauman, co-gérante de Legg Mason ClearBridge
L’important est d’identifier un marché potentiel de taille significative qui permet aux entreprises de construire de fortes barrières à l’entrée et de générer une croissance durable. Celles-ci s’appuient généralement sur une innovation de rupture, dans le secteur de la biotechnologie comme dans celui de la technologie de l’information.
Lorsqu’elles parviennent au stade de la commercialisation, ces entreprises connaissent des niveaux de croissance à deux chiffres et sont anti-cycliques, c’est-à-dire qu’elles ne dépendent pas de l’activité économique globale pour progresser, ce qui ne veut pas dire qu’elles ne sous-performeront jamais,
La plupart des entreprises de ce secteur ne sont qu’aux toutes premières étapes de leur croissance. Certaines n’ont pas encore de produits ou débutent juste la commercialisation. L’écart de temps entre la recherche d’un médicament ou d’un traitement par une société de biotechnologie et l’éventuelle mise de celui-ci sur le marché se chiffre en années, dix ans pouvant constituer un ordre de grandeur. Le secteur n’est pas propice aux coups de Bourse et nous n’hésitons pas à garder des valeurs plus de quinze ans.