Toute action qui ne sous-tend pas une grande idée va dans le mur ou une place financière qui ne renouvelle pas sans cesse son tissu boursier est une place financière qui meurt !
D’autant que les métiers de la haute finance participent ô combien à son aura. Or, ces derniers mois nous avons assisté à une diminution sensible des nouvelles entrées, question de cycles certes, mais le plus dur est peut-être devant nous quand on pense à toutes ces levées de fonds excessives pour des entreprises jeunes dans des disciplines trop souvent à la mode dont il n’est pas sûr qu’elles pourront assumer cette manne tombée du ciel pour livrer le plus vite possible ce qu’elles ont promis !
De ce point de vue, les anciens se souviennent sans doute du destin tragique du Nouveau Marché au début des années 2000. Pour tous ces jeunes opérateurs qui jusqu’en 2022 au retour de Las Vegas, voyaient des licornes un peu partout grâce précisément à toutes ces levées de fonds aussi massives qu’exagérées qui n’ont pas su que l’argent n’était pas un maître mais au mieux un bon serviteur, le réveil est brutal…Pour avoir enduré quatre krachs, je sais que la Bourse n’est pas un distributeur automatique de billets, elle est par définition l’école de l’humilité, un durée plutôt rare dans le milieu !
Beaucoup de paramètres sont donc à revoir dans le domaine des ipo. Paradoxalement et parce que nous avons besoin de reboiser la Cote par le bas et que les IPO des grands groupes sont rares, un boulevard s’ouvre pour des patrons raisonnables, des PME classiques ou pas en vue d’une première levée de fonds de 8 à 15 M€ sur Growth et pour celles qui n’ont besoin de rien sauf de notoriété et de connaitre, enfin, la vraie valeur de leur entreprise, celle du Marché, c’est une autoroute qui s’offre à elles grâce à Access. Comment partant, ne pas se rappeler pour y avoir participé de l’entrée en Bourse en catimini d’Ecco sur le Hors Cote, devenu depuis Adecco et n°1 mondial et plus récemment des Constructeurs du Bois, deux démonstrations par l’exemple !
Euronext a tort de ne pas faire la promotion d’Access pour accueillir une centaine de PME par an au lieu de 10 ou 20. Seulement voilà, je me souviens de ce que le président de La Lyonnaise de Banque me disait : « Mais, entre nous, si toutes les PME entrent en Bourse, qu’allons nous devenir avec notre bon vieux crédit ? »
Ceci étant quand on sait que les PME cotées avancent plus vite que celles qui ne sont pas, rachètent leur concurrent au lieu d’être rachetées, avons-nous le droit de les freiner pour toutes sortes de raisons dont certaines évoquées ci-haut, la réponse est NON. D’autant que si The Économist à Londres titre en cette veille des JO en 2024 : « La réussite discrète de l’économie française » nous devons tout faire pour que la Place de Paris deviennent de plus en plus compétitive sans oublier de ne pas décevoir nos investisseurs petits et grands par nos excès. Le tout pour que nos PME grâce à la Bourse passent au niveau supérieur pour devenir des Entreprises de Taille Intermédiaire et créent de facto plus d’emplois !
Louis THANNBERGER