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Brussels Signal : l’UE aussi mérite son média indépendant


L’éditeur de médias numériques Remedia Europe a voulu offrir aux citoyens européens un média innovant, qui proposera une vision libre de l’UE et des affaires européennes. Baptisé Brussels Signal, ce média proposera des analyses poussées de la politique de l’Union européenne, des articles de fond et même des reportages. Brussels...

Entreprendre - Brussels Signal : l’UE aussi mérite son média indépendant

L’éditeur de médias numériques Remedia Europe a voulu offrir aux citoyens européens un média innovant, qui proposera une vision libre de l’UE et des affaires européennes. Baptisé Brussels Signal, ce média proposera des analyses poussées de la politique de l’Union européenne, des articles de fond et même des reportages. Brussels Signal se veut contestataire : il s’agira de poser un regard critique sur les politiques de l’UE, en permettant aux voix dissidentes de s’exprimer. Un vent de fraicheur dans un paysage médiatique qui se contente, bien souvent, de reprendre les éléments de langage de Bruxelles sans recul.

Inauguration le 31 mai

L’ouverture de Brussels Signal se fera en deux temps : une première version digitale sera disponible dès le 31 mai, avant d’être enrichie au fur et à mesure. De nombreux formats vivants et incarnés – contenus vidéo, bulletins d’information – seront ainsi progressivement lancés dans les semaines à venir. Des événements seront par ailleurs organisés cet automne pour promouvoir le lancement.

Une inauguration qui tombe à point nommé, à l’heure où l’UE s’échine à mettre au point une législation efficace pour encadrer la concentration des médias au sein de ses Etats membres. En effet, prévenir la concentration des médias est une nécessité aujourd’hui, car leur regroupement facilite leur instrumentalisation par des groupes d’intérêt puissants. Mais le risque est aussi, et surtout, de voir émerger des géants médiatiques échappant à tout contrôle, telle la multinationale News Generation du mania des médias Rupert Murdoch. En France aussi d’ailleurs, les médias sont de moins en moins nombreux et de plus en plus importants, avec à leur tête de grands noms de l’industrie, comme Dassault ou Bouygues.

Cela dit, malgré cet objectif affiché, comment l’UE pourrait-elle prétendre réglementer la concentration de l’information dans ses Etats membres, alors que sa propre couverture médiatique est si mal assurée ? Celle-ci dépend en effet le plus souvent de médias affiliés à ses institutions, et manque cruellement d’indépendance.

Avec Brussels Signal, un nouvel espace de liberté d’expression et débats sans entrave voit le jour, et les citoyens européens soucieux de pluralisme médiatique ne devraient pas manquer de s’en réjouir. « Nous sommes ravis de présenter Brussels Signal, se félicite Michael Mosbacher, rédacteur en chef du média. Notre équipe de journalistes talentueux se consacre à la couverture précise, opportune et perspicace des questions les plus importantes qui touchent les citoyens de toute l’Europe. Notre objectif est d’examiner d’un œil critique l’actualité du jour et de présenter un point de vue différent, en offrant une source de contenu informative et captivante qui engage et éclaire efficacement notre public ».

Équipe jeune mais reconnue

Auxcôtés de Michael Mosbacher, Justin Stares, correspondant basé à Bruxelles et dont les articles ont été publiés dans The Telegraph, The Sunday Telegraph, The New York Times, The Guardian ou encore The Observer, exercera la fonction de rédacteur en chef du service d’information. Il sera lui-même suppléé de plusieurs personnalités connues ou émergentes, comme Douglas Murray, Anne-Elisabeth Moutet, Dominic Green, Alessandra Bocchi, Ralph Schoellhammer et Felipe Fernandez-Armesto.

Ces journalistes réputés pour leur plume et leur libre pensée proposeront régulièrement des commentaires, des analyses et des opinions divergentes des grands courants de l’UE, afin d’offrir au lecteur de nouveaux axes de pensée. Des bulletins d’information rédigés par des auteurs, axés sur des régions et des thèmes précis, mettront en lumière les sujets dont on ne parle pas assez à Bruxelles. Le site proposera également un contenu vidéo attrayant, notamment des entretiens avec des leaders d’opinion et des podcasts.

« L’Europe reste indispensable dans cet environnement marqué par les crises et les conflits, et il ne fait aucun doute qu’avec Brussels Signal, les institutions européennes et les citoyens bénéficieront d’une autre source d’information et de réflexions », résume Patrick Egan, directeur général de Remedia Europe et éditeur de Brussels Signal. « Lorsque nous examinons le paysage médiatique actuel, nous voyons une opportunité, insiste le responsable. Plutôt que de rester sur la touche, j’ai décidé d’investir mon temps et mon argent pour saisir cette opportunité et apporter le changement dont nous avons besoin. Nous disposons désormais du capital de départ nécessaire pour nous lancer en tant qu’entreprise durable, qui influencera de manière constructive la conversation publique au niveau européen ».

Sans oublier qu’un tel capital, direct et indépendant, va octroyer plus de liberté, mais surtout plus de sécurité à Brussels Signal, qui ne risque ainsi pas de se retrouver dans la situation calamiteuse qu’on récemment rencontrée les médias Vice et Buzzfeed, dont le modèle économique n’a pas su s’adapter aux exigences des internautes en matière de publicité numérique.

Alice Drout

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