Loin des clichés, de plus en plus de femmes se lancent sur ce marché à la fois concurrentiel et porteur, notamment à l’export.
Parce que les métiers de la beauté attirent davantage les femmes, il s’agit d’un secteur où elles sont particulièrement bien représentées, jusqu’aux plus hautes fonctions.
«Il n’existe pas de chiffres en termes de dirigeants. Mais on sait que dans les grandes entreprises de cosmétiques, la parité est largement respectée. Les taux de féminisation y sont très élevés. Chez LVMH par exemple, les femmes représentent 83% de la branche parfums, L’Oréal est en général en tête de tous les classements de parité. Et il y a dans notre secteur 63% de cadres femmes», souligne Patrick O’Quin, président de la FEBEA (Fédération des entreprises de la beauté).
Un secteur toujours porteur
Clé du dynamisme économique de la France, réelle source d’innovation et de rayonnement à l’international, le secteur cosmétique offre de formidables opportunités aux créatrices d’entreprise.
«Malgré un marché intérieur plutôt atone, le CA global continue à croître grâce à nos excellentes exportations vers l’Europe et le monde. En effet, en 2016 nous avons vendu pour plus de 12 M€ de cosmétiques à l’export et la balance commerciale affiche un solde positif de 9 Mds€», remarque le président de la FEBEA. «Le marché est extrêmement globalisé, mondialisé, donc la plupart des entreprises qui se créent voient immédiatement au-delà des frontières de l’Hexagone. Et plus elles sont petites, plus elles exportent !».
Ainsi, l’international représente plus de la moitié des 350 adhérents à la Fédération qui accueille chaque année entre 15 et 20 nouveaux venus.
Côté créneaux, le luxe et la parfumerie de niche en particulier continuent de bien se porter, mais on voit surtout se développer de nouveaux segments de marché. «La dermocosmétique, les produits naturels et la cosmétique personnalisée, notamment les produits adaptés à chaque individu, semblent avoir le vent en poupe. Enfin, le maquillage accessible, d’entrée de gamme, a connu d’excellents résultats ces dernières années», précise Patrick O’Quin.
Des difficultés à surmonter
Malgré un secteur florissant, hommes ou femmes entrepreneurs en cosmétiques doivent faire face aux mêmes difficultés. Si le règlement européen, largement inspiré par la loi française, est un des meilleurs au monde car très protecteur, il n’empêche pas les problèmes de sur-réglementation dans notre pays.
«Les gouvernements successifs ont créé des contraintes supplémentaires pour nos entreprises, qui n’existent que chez nous. Par exemple, la loi sur les micro-billes de plastique a été introduite alors que les opérateurs avaient adopté une auto-discipline. La France s’est crue obligée de légiférer. Par ailleurs, nous avons été obligés d’aller devant le Conseil d’État car la loi sur les essais cliniques aboutissait à ce que la totalité des 25.000 essais cliniques pratiqués tous les ans par nos entreprises cosmétiques allaient être soumis à une autorisation préalable…».
Sans compter les contraintes sociales liées à un droit français extrêmement contraignant par rapport à d’autres pays, soupire le président de la FEBEA. «C’est un secteur extrêmement concurrentiel, tant sur le marché national qu’international», prévient Patrick O’Quin. Pour autant, les entreprises qui s’établissent en France ont un avantage : «le drapeau made in France. Même des entreprises à capitaux étrangers viennent se créer ici uniquement pour pouvoir en profiter».