Alors qu’un million de barbecues sont vendus chaque année en France, le potentiel de croissance du marché français enflamme les ambitions du leader historique du barbecue à gaz, Campingaz, et de son concurrent direct, le géant américain des appareils premium Weber.
En France, chaque été, plus de 11 millions de barbecue grillent saucisses et autres chipolatas. L’Hexagone est en effet le 2ème pays, ex-aequo avec la Pologne, dans lequel les habitants pratiquent le plus le barbecue, en moyenne 17 fois par an, derrière l’Allemagne (19 fois). Avec un taux de renouvellement annuel estimé à un peu plus de 10%, le marché a de quoi susciter les convoitises entre les acteurs du secteur.
L’opération séduction de Campingaz
La success story Campingaz commence en 1949, lorsque 3 amis ingénieurs, André Colomb, Gabriel Corlet et René Sillon, adeptes du camping, ont l’idée d’inventer un réchaud à gaz. Leur premier réchaud portatif, le « Bleuet », est un succès commercial. Après s’être attaquée au marché du pique-nique en commercialisant au début des années 70 la fameuse glacière rigide, la marque française se positionne comme un acteur majeur dans l’accompagnement des consommateurs dans leurs loisirs.
« L’univers de notre marque est associé aux vacances et à la famille. C’est sur ces valeurs que nous avons bâti la croissance de l’entreprise, et c’est donc en toute logique que nous nous sommes diversifiés dès 1990 avec le lancement d’une gamme complète de barbecues à gaz. La marque Campingaz a conforté ainsi son positionnement au cœur de la famille en l’accompagnant dans ces moments de partage, de convivialité et de liberté », indique Édouard Delalande, directeur commercial Campingaz. En 1994, Ranchero, le premier modèle de barbecue à gaz fabriqué en France, est lancé et vendu dans toute l’Europe.
Entrée en 1996 dans le giron du spécialiste des loisirs extérieurs américain Coleman, Campingaz s’appuie alors sur une politique d’innovation qui suit 2 axes : faire évoluer les produits existants et en créer de nouveaux. « Au début des barbecues à gaz, nous avions répondu à un besoin de facilité d’allumage. Aujourd’hui, les consommateurs demandent de maîtriser la cuisson, de varier les plats, et un nettoyage facile. Le barbecue devenant de plus en plus »la cuisine au cœur du jardin », nous nous sommes adaptés en lançant notamment le système multi-cuisson Culinary Modular qui permet de préparer au barbecue une paella, une volaille, une pizza ou des légumes sautés au wok ».
Pour autant, hors de question pour Campingaz de se positionner comme une marque haut de gamme. « Le bon rapport qualité-prix de nos produits est l’un de nos plus forts engagements, et nos ingénieurs mettent tout en œuvre dans la région lyonnaise pour soigner la robustesse de nos appareils en choisissant des matériaux nobles tels que l’inox et la fonte. Notre volonté est de rendre accessibles nos innovations au plus grand nombre, quel que soit son budget. Nous mettons donc sur le marché une large gamme de barbecues et de planchas allant de 150 € à 1.200 € », insiste Édouard Delalande.
N°1 en France en volume sur les barbecues à gaz et les planchas, et présent dans plus de 120 pays, la marque, qui ne communique plus son CA depuis 2015 (107 M€), souhaite désormais conforter sa place de leader dans le secteur cuisson à gaz sur le marché français en proposant toujours plus de produits et de services pour accompagner les consommateurs. À ce titre, la marque vient de lancer un service d’assistance à domicile pour les barbecues de sa gamme Master.
Weber, la révolution américaine
Pour le leader mondial du secteur, tout commence en 1952 dans la banlieue de Chicago, lorsque Georges Stephen, manager de Weber-Stephen, alors assembleur de plaques d’acier, a l’idée de couper en deux une bouée nautique pour en faire un barbecue. Le Weber au charbon de bois vient de voir le jour.
Très vite, le produit séduit les consommateurs américains puis européens avec l’ouverture en 2000 de la filiale Française Weber Stephen France à Eragny-sur-Oise. Pour faire la différence, la marque américaine, dont la filiale française affiche 60 M€ de CA, se positionne sur le haut de gamme.
« Nous nous concentrons sur un segment de marché de barbecues premiums, des produits faciles à utiliser, fabriqués avec des matériaux de qualité qui durent dans le temps. Nos barbecues sont ainsi garantis jusqu’à 10 ans », souligne Catherine Massot, directrice marketing de Weber France.
Fort d’une expertise de 60 ans et d’une R&D structurée et dynamique, Weber a su faire de son nom LA référence mondiale du barbecue. « Nous nous sommes installés sur un marché où, à l’époque, la marque n’était pas un critère important. Mais désormais, elle a acquis une forte notoriété, gage d’un savoir-faire reconnu, et une réputation qui se perpétue à travers les nombreux fans du BBQ dans le monde », note Catherine Massot.
Présent sur tous les fronts, avec des modèles fonctionnant au 3 énergies (bois, gaz et électricité), le géant américain ambitionne d’aller encore plus loin en révolutionnant le marché français. « Nos objectifs ? Développer la cuisine au barbecue dans les jardins français et désaisonnaliser la cuisine au BBQ comme c’est déjà le cas aux États-Unis ou au Danemark, et surtout étendre l’utilisation des BBQ à travers des méthodes de cuisson différentes et des accessoires qui permettent de démultiplier les possibilités : wok, plancha, pierre à pizza, support poulet… »
Ce n’est donc pas sans arrière-pensée que la marque a ouvert en France en 2009 la Weber Grill Academy, la 1ère école de cuisine au barbecue !
Eno poursuit son développement
Créée à Niort en 1916 par Albert Haineaux, la PME tricolore spécialisée dans les produits en fonte pour le chauffage, est revendue en 2003 à Laurent Colas, 51 ans, et Antoine Thomas, 52 ans. Conscients de la nécessité de trouver de nouvelles perspectives de développement, les 2 entrepreneurs choisissent de repositionner l’entreprise sur des marchés de niche et de développer la gamme de planchas.
Grand bien leur en a pris puisqu’en 2016, Eno est passé de 7 M€ à 12 M€ de CA (dont 30% à l’export). Elle a même investi 800.000 € dans une nouvelle ligne d’émaillage ultra-performante sur son site de Niort. Une première mondiale qui permet de répondre aux besoins de productivité et surtout de répondre à la demande croissante, notamment internationale, États-Unis et Canada en tête.
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