Les entreprises françaises séduisent les investisseurs. Paris devance désormais Berlin et talonne Londres pour les fonds injectés dans les start-up. Encourageant !
C’est une course entre les capitales européennes, traditionnellement arbitrée par le baromètre EY du capital-risque. Pour le premier semestre 2016, la France tire son épingle du jeu. Avec 1 Mds€, soit 16% des capitaux investis par les fonds entre janvier et juin, notre pays monte sur la deuxième place du podium, ex-æquo avec la Suède, dopée par l’exceptionnelle opération de Spotify (900 M€).
La place parisienne passe devant l’Allemagne, qui perd 7 points. Londres conserve la première place, avec 34% des fonds levés. Une bonne nouvelle, d’autant que, selon Franck Sebag, associé d’EY en charge du secteur, « La croissance des levées en France, jusqu’à présent assez cyclique et plutôt conjoncturelle, devient stable et structurelle. »
Indicateur qui ne trompe pas, le ticket moyen investi a augmenté de près de 10% pour atteindre 3,4 M€. Même si ce niveau reste assez bas par rapport aux pays anglo-saxons.
Montée en puissance
Comme le rappelle Franck Sebag, « 60 % des tickets délivrés dans l’écosystème britannique dépassent les 20 M€ quand, en France, la grande majorité ne franchit pas ce seuil ». D’ailleurs, Paris détient la première place européenne en nombre d’opération (297 opérations, soit 27% du total).
Mais la tendance est lancée : parmi ces jeunes pousses, certaines devraient nécessiter des tours de tables beaucoup plus importants. Et le Brexit est une bonne nouvelle : « Paris a une carte à jouer pour attirer et créer un écosystème de levées de capital favorable notamment aux fintechs qui préféreront bénéficier de la régulation européenne, et aux entreprises du secteur de la santé, Paris étant la deuxième place boursière dans le monde pour la cotation des sociétés innovantes des sciences de la vie », analyse Franck Sebag.