En fondant une banque d’affaires atypique avec un positionnement très différenciant, Anne-Laure Beuriot apporte son soutien aux PME sur le marché du M&A qui les oubliait. « Ce métier convient très bien aux femmes » souligne-t-elle, « il a un intérêt intellectuel fort et adresse des enjeux complexes, à la fois humains et financiers. »
Quel parcours vous a menée à ce poste de dirigeante ?
Passionnée par le domaine des fusions-acquisitions, j’ai travaillé 8 ans dans le cabinet de conseil DDA & Company et je me suis rendue compte de l’absence de structure de référence dédiée aux TPE PME : la rémunération d’un cabinet étant inférieure sur une petite opération, peu d’acteurs souhaitent se positionner sur ce segment. J’estimais au contraire que ces opérations étaient plus intéressantes intellectuellement, en ce sens qu’elles nécessitent un accompagnement fort du dirigeant. Et ce qui me passionne dans le métier, c’est justement cette proximité avec les dirigeants-actionnaires qui nous permet d’appréhender leurs enjeux patrimoniaux, professionnels et personnels dans le contexte d’une opération en capital.
C’est pourquoi j’ai décidé de créer Carmine Capital en 2013, une société indépendante avec une équipe pérenne, une marque forte et un développement commercial très différenciant orienté vers les dirigeants-actionnaires (assuré depuis 2017 par mon associé, Germain Simoneau, en particulier en région).
Carmine Capital repose sur quatre piliers fondateurs solides…
Le premier est la qualité d’exécution, avec un process bien maîtrisé pour accompagner les PME, souvent moins structurées que les grandes sociétés. Le second est la transparence : nous sommes le seul cabinet en France et en Europe à proposer une visibilité à nos clients sur leurs dossiers 24 h/24 et 7 j/7, grâce à notre logiciel MyCarmine. Le troisième est la proximité, essentielle car les habitudes, les perceptions, les visions sont très différentes selon les territoires entrepreneuriaux.
Enfin le quatrième est la diversité : à l’encontre du modèle classique de la banque d’affaires, nos 25 collaborateurs ne sont pas en concurrence entre eux mais s’apportent quelque chose mutuellement, sans considération hiérarchique.
Vous avez recruté à cet effet des personnes à profils différents…
Assurément, des collaborateurs rigoureux, curieux, ouverts d’esprit, engagés et humbles. Nous ne recevons cependant pas assez de CV de femmes, les horaires de travail des banques d’affaires classiques n’étant souvent pas conciliables avec une vie personnelle. Pourtant, si ce métier était vraiment très masculin à mes débuts, m’obligeant à faire mes preuves plus qu’un collaborateur masculin, il s’est féminisé. Il est d’ailleurs très féminin dans son ADN de par le rôle de conseil et d’accompagnement qu’il intègre. Et chez Carmine Capital, pour bien accompagner et comprendre nos clients, nous préservons la vie personnelle de nos collaborateurs. Je le fais pour ma part avec mes 3 enfants de 3, 6 et 9 ans, même si c’est plus difficile quand on est chef d’entreprise !
Comment se caractérise votre style de management ?
Selon moi, une équipe est engagée et performante lorsqu’elle partage les valeurs de l’entreprise, qu’elle adhère à sa stratégie de développement et que ses collaborateurs ont une vision claire de leur perspective d’évolution professionnelle. Chez Carmine, nous organisons de nombreux événements, souvent sportifs, car le sport est la concrétisation de l’engagement individuel et collectif au service de la performance. Après un semi-marathon en 2022, nous envisageons un triathlon en relais en 2023.
De quoi êtes-vous la plus fière aujourd’hui ?
D’avoir réussi à avoir des enfants et des collaborateurs heureux et épanouis et des clients satisfaits !Nous avons accompagné environ 200 sociétés depuis le départ, nous sommes présents à Paris, Toulouse, Lille, Nantes, Dijon, Genève, et bientôt à Lyon, Barcelone et Lisbonne. Aujourd’hui notre volonté est de devenir la marque référence à l’international des opérations en capital des PME.