Fabrice Raffo, 39 ans, et Benjamin Prades, 38 ans, se rencontrent sur les bancs de l’école de management à Grenoble. Le premier devient responsable grands comptes chez Epson, le second responsable commercial chez Gaz de France. Tous deux nourrissent pourtant le secret d’entreprendre ensemble.
En vacances, alors qu’ils évoquent leurs souvenirs d’enfance, surgissent les cartables Tann’s, préférés des écoliers dans les années 80 avec 500.000 pièces vendues par an, mais disparus en 1993. Persuadés que la marque peut être relancée, ils rencontrent en 2006 Hervé Descottes, P-DG de Le Tanneur (53,9 M€ de CA), qui, séduit par leur jeunesse et leur enthousiasme, cède à leur nouvelle société baptisée Aliséo et implantée dans la banlieue de Lyon une licence exclusive pour commercialiser la marque Tann’s.
Conserver l’ADN des cartables Tann’s
«Nous avons gardé l’ADN, un look original et une qualité remarquable, et insufflé de l’innovation», précise Benjamin Prades, qui troque la croûte de cuir «trop lourde et coûteuse» contre un polyester à base de bouteilles en plastique recyclées, «plus léger, plus écolo et moins cher». À son grand regret, le duo ne peut pas faire fabriquer en France, «les 250 opérations nécessaires à la réalisation du cartable seraient beaucoup trop chères», et sous-traite donc en Chine.
Mais la stratégie se révèle rapidement payante. La première année, les 30.000 cartables sont écoulés en un temps record, rupture de stock dès le mois de juillet ! Cinq ans plus tard, le duo, aidé de 11 commerciaux, réalise un CA de 5 M€ (avec leur autre licence de marque IKKS), écoulant chaque année près de 500.000 cartables.
Tann’s veut s’imposer à l’international
Distribués via un réseau sélectif de maroquiniers, papetiers, grands magasins (Galeries Lafayette Haussmann et BHV Rivoli) ainsi qu’au Monoprix, les cartables à partir de 45 € devraient bientôt traverser les frontières avec des points de vente prévus en 2014 et 2015 au Bénélux, en Italie, en Allemagne, au Canada et même aux Émirats arabes unis.