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Ce que la technologie ne remplacera jamais : l’art de vivre à la française


La Chronique Economique de Bernard Chaussegros Quand nous parlons de savoir-faire ou de savoir vivre à la française nous pensons instantanément à l’art de la table, à la gastronomie ou encore aux règles de politesse et de bienséance. Tant de valeurs dont notre pays peut s’enorgueillir et qui ne doivent...

Two wineglasses of white wine with baguette, various types of cheese on vineyard background

La Chronique Economique de Bernard Chaussegros

Quand nous parlons de savoir-faire ou de savoir vivre à la française nous pensons instantanément à l’art de la table, à la gastronomie ou encore aux règles de politesse et de bienséance.

Tant de valeurs dont notre pays peut s’enorgueillir et qui ne doivent pas disparaitre à l’aune de ces changements sociétaux et comportementaux.

Au début du siècle dernier, il n’y avait pas besoin de « surfer » sur les réseaux sociaux pour connaitre La dentelle de calais, la porcelaine de Limoges, les espadrilles de Mauléon ..Tous ces produits « made in France » qui font partie de notre patrimoine national et qui mettent en avant le savoir faire et l’imagination de nos compatriotes.

A trop vouloir « industrialiser » des process pour réduire des coûts au fil des années, nous avons volontairement ou pas, « tué » cette richesse incomparable que nous envie les pays du monde entier : notre originalité à transcender notre quotidien autour de plaisirs simples comme la gastronomie ou le bien être.

Ce savoir vivre ou ce savoir faire est l’adn de ces « alchimistes » que nous appelons « artisans ». Lorsque nous évoquons cette corporation aujourd’hui, nous désignons une toute petite entreprise, alors qu’en réalité, la vraie signification est « artiste de son métier ».

La réputation de l’artisanat français n’est plus faire et ses compétences sont reconnues dans le monde entier, il regroupe des métiers tels que la bijouterie, l’ébénisterie, la coutellerie, la maroquinerie et bien d’autres.

Selon une étude de la chambre des métiers et de l’artisanat, 30% des exportateurs français sont des entreprises artisanales comme, par exemple l’entreprise Bernardaud qui fait de la vaisselle en porcelaine de limoges et qui exporte les trois quarts de sa production à l’étranger.

Au-delà de ces métiers de « niche », il y a nos grandes « maisons » françaises qui ont su traverser les siècles pour transmettre ce « patrimoine culturel », le groupe LVMH par exemple.

Sauvegarder ce « capital national », c’est aussi la volonté des « nouveaux grands capitaines d’industrie », comme Stéphane COURBIT, par exemple, qui a repris récemment les destinées de la Maison LADUREE.

Le « made in France » a une image plus que positive pour les produits hédoniques (luxe,mode,gastronomie)  mais aussi pour les créations emblématiques autour de l’art de vivre et plus particulièrement l’art de la table. Ce « savoir-faire » est très recherché à l’étranger et constitue une « arme commerciale » forte pour relancer notre économie hexagonale.

L’image du « made in France » est très positive pour les produits hédoniques (luxe, mode, gastronomie) ainsi que pour les produits emblématiques (TGV, aviation).

Le Made in France garantit un esthétisme, une originalité, un style, et une qualité.

D’ailleurs, alors que le gouvernement a sonné la mobilisation générale pour la relocalisation en France de la production dans cinq grands domaines stratégiques, le franco-lavage ou “french washing“ fait parler de lui.

L’enjeu est de taille. Le « Made in France » est de plus en plus plébiscité par les Français (une étude YouGov de juillet 2020 révèle que, depuis la crise sanitaire, 63% veulent favoriser le local) et certaines marques utilisent la notoriété du drapeau tricolore pour berner le consommateur et le convaincre d’acheter.

Un focus sur la Coutellerie Beligné et Fils, un exemple du savoir faire à la française

Elle a été fondée en 1610, année au cours de laquelle Ravaillac assassine le roi Henri IV avec… un couteau. Depuis cette date, les Beligné, de père en fils, ont su rester fidèles : – à la même profession : la coutellerie – à la même ville : Langres Trois d’entre eux s’illustrèrent plus particulièrement au XVIIIème siècle en recevant le titre prestigieux de « Coutelier du Roi » (Nicolas Beligné le 27 Juin 1750 – Pierre Beligné le 3 Juin 1759 – Hyacinthe Beligné le 8 Janvier 1783). C’est maintenant la 14ème génération de Beligné qui préside aux destinées de l’affaire familiale dont la raison sociale est devenue « H. BELIGNE & FILS S.A.S ». Au cours des siècles, les dirigeants successifs ont su s’adapter aux évolutions du marché. A l’origine, fabricants de couteaux de poche et de table puis d’instruments de chirurgie et de ciseaux ; ils choisirent ensuite de s’orienter vers une activité de négoce, de représentation et de distribution.

Belligné assure la distribution de plusieurs marques de coutellerie dont Victorinox2 depuis 1914

Cette entreprise française née il y a plus de 400 ans, est un exemple de la richesse de nos territoires et un espoir pour redonner des couleurs à notre économie.

Oui, c’est possible en s’appuyant sur nos racines et notre histoire. Notre héritage est un cadeau béni des dieux, ne rejetons pas aux oubliettes la transmission de nos ancêtres, c’est les fondamentaux de notre culture et la colonne vertébrale de ce que nous sommes.

Bernard Chaussegros
Expert près la Cour d’Appel de Paris et les Cours Administratives d’Appel de Paris et Versailles.
Membre du Comité Français de l’Arbitrage

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