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« Certification RSE : la quête d’un label avant les actes »


Par Estelle Genovardo, directrice générale de Kizeo Face aux défis environnementaux et aux différentes questions qui bousculent la société, les clients attendent des entreprises qu’elles s’engagent. Pour répondre à ses attentes, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à intégrer volontairement des préoccupations sociales et environnementales à leurs activités,...

Entreprendre - « Certification RSE : la quête d’un label avant les actes »

Face aux défis environnementaux et aux différentes questions qui bousculent la société, les clients attendent des entreprises qu’elles s’engagent. Pour répondre à ses attentes, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à intégrer volontairement des préoccupations sociales et environnementales à leurs activités, à tous les niveaux.Pour structurer leur démarche et la valoriser auprès de leurs différentes parties prenantes, certaines s’engagent dans des processus de labellisation. Si la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) devient un indispensable pour renforcer sa marque employeur, encore faut-il pouvoir la financer sans se mettre en péril.

Réfléchir pour ne rien s’interdire

La France est l’un des pays les plus performants en matière de RSE. Les entreprises françaises se positionnent fortement sur les thèmes liés à l’éthique et, dans une moindre mesure, sur les sujets liés à l’environnement. Aussi a-t-on vu se multiplier dans différents secteurs des labels visant à garantir la bonne foi des entreprises sur des thématiques telles que la protection de la biodiversité, le bien-être animal, la juste rémunération des producteurs… S’appuyant sur divers critères, ils répondent d’une part à une demande de structure de la part des entreprises et de transparence de la part des clients et des salariés. À ce titre, l’engouement autour des labels et certifications se renforce.

Cependant, son obtention coûte à l’entreprise. En effet, au-delà des investissements — parfois conséquents — qu’ils peuvent nécessiter pour remplir les critères, les labels RSE sont généralement payants. À l’heure de la course à la labellisation, il est essentiel de prendre le temps de se poser les bonnes questions « Est-ce le bon timing ? Quel(s) labels visés et pour quel(s) objectif(s) ? Ai-je des retours d’expériences d’autres entreprises ? Quels sont les risques et les bénéfices ? Ai-je les moyens de maintenir et faire évoluer les démarches en interne ? » L’obtention du label ne doit pas compromettre la capacité de l’entreprise à opérer les bons choix pour garantir son intégrité économique, son premier rôle envers les collaborateurs engagés au quotidien.

Les actions concrètes ont plus de valeurs que les promesses

La labellisation est la dernière étape d’un processus engagé, reflétant l’ADN de l’entreprise. Les entreprises qui s’engagent dans la démarche pour obtenir une certification RSE ou un label reconnus à l’international peuvent être attirées par les promesses véhiculées de ces derniers. Nombreuses sont celles qui y voient un moyen de renforcer la crédibilité et la confiance auprès des clients, partenaires et investisseurs, mais aussi d’accéder à de nouveaux marchés. Ils différencient l’entreprise de ses concurrents en accroissant sa compétitivité, réduisent les risques et améliorent la performance opérationnelle. En mettant en avant des pratiques éthiques et responsables, ils permettent donc de répondre aux attentes des clients et de renforcer l’engagement des salariés en interne. Enfin, côté réglementaire, les certifications et labels servent parfois à justifier la conformité aux normes et réglementations.

Les certifications imposent aux entreprises de faire des choix profonds se répercutant aussi bien sur la stratégie de développement business/d’investissement qu’au bien-être des collaborateurs. Ainsi, en fonction de son budget, de sa situation, de son contexte actuel, il peut s’avérer judicieux de repousser à un moment plus adapté une certification, une labellisation. Repousser, peut permettre aussi de se préparer, mieux structurer son approche, son objectif et communiquer. Le fonctionnement par itération, peut-être bénéfique aussi dans la question de label selon le secteur d’activité dans lequel on évolue bien sûr.

La mise en place d’une politique de mobilité, l’allocation d’un budget formation illimité, l’aménagement des bureaux et des espaces professionnels pour améliorer la Qualité de Vie au Travail (QVT) sont les preuves tangibles d’un engagement. Pour asseoir sa démarche, commencer par établir une charte RSE est un premier pas pour construire, structurer et faire adhérer autour de cette démarche, de cette conviction et selon le stade d’évolution de l’entreprise, cela peut suffire pour mieux recruter ou pour convaincre un client. Encore une fois, c’est une question de contexte à un instant T : ce qui n’est pas bon ou optimal pour mon entreprise aujourd’hui le sera peut-être demain et inversement. Le tout étant de ne pas se faire embarquer trop rapidement dans quelque chose qu’on ne mesure pas assez.

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