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Ces best-sellers qui cartonnent en librairie


Finies les déconvenues du premier confinement. L’édition et les librairies redeviennent essentiels. Jamais les écrivains n’ont autant vendu. Et les best-sellers ne sont pas toujours ceux que l’on croit !

Guillaume Musso, a vendu en 2020 plus de 1 500 000 exemplaires, grâce à son dernier opus « La vie est un roman » (Calmann-Lévy)

Finies les déconvenues du premier confinement. L’édition et les librairies redeviennent essentiels. Jamais les écrivains n’ont autant vendu. Et les best-sellers ne sont pas toujours ceux que l’on croit !

En voyant certains ouvrages d’auteurs célèbres arriver dans leurs commerces, les libraires ont le sourire car ils savent que ce sont des ventes assurées qui se profilent. Policiers, romans, essais, bandes dessinées, livres pour enfants, tous les segments de la création littéraire disposent de leurs best-sellers. Les entreprises d’édition se frottent les mains, à commencer par celles qui arrivent à attirer et fidéliser dans leurs catalogues les grands champions français des librairies.

Guillaume Musso : sa vie est un roman

En 2021, cela fait déjà onze ans que Guillaume Musso voit son nom en haut de l’affiche. Chaque sortie séduit les lecteurs. En 2020, il a vendu plus de 1 500 000 exemplaires, grâce à son dernier opus « La vie est un roman » (Calmann-Lévy) et à la réédition de son premier roman « Skidamarink », paru en 2001, recherché par les collectionneurs. Tout a commencé, du moins en librairie, en 2004 avec son roman « Et Après », plus de deux millions d’exemplaires et autre signe du succès, la traduction dans une vingtaine de langues. Depuis, le lien entre ce grand travailleur et le public n’a jamais été rompu. Ce fils de bibliothécaire a eu le coup de cœur pour l’écriture grâce à un concours de nouvelles organisé par son professeur de français en seconde. Un prix qu’il a gagné bien entendu.

Michel Bussi : le romancier géographe

L’auteur de Louviers fait également partie du cénacle qui vend à coup sûr en France comme dans plus d’une centaine de pays. Il est aussi l’un de ceux qui a gardé une activité professionnelle. Professeur de géographie à l’Université de Rouen et directeur d’un laboratoire du CNRS, il publie depuis quinze ans. « Nymphéas noirs », « Un avion sans elle », « Maman a tort », l’homme fait partie des préférés du public. Le dernier « Rien ne t’efface » (Les Presses de la Cité) suit des règles qui font son succès, un suspense haletant, une fin surprise, mais rationnelle. Il parvient à mener ses deux vies de front, considérant le roman comme une « activité de loisir, valorisante intellectuellement », comme un sportif mordu qui trouve toujours le temps de courir.

Marc Lévy : le plus anglo-saxon des Français

Marc Lévy a longtemps tenu le haut du pavé auprès de Guillaume Musso. Cet architecte a tout laissé tomber à 38 ans pour se consacrer à l’écriture grâce à l’immense succès de son premier roman publié « Et si c’était vrai », adapté au grand écran. Après ce coup de maître, cet auteur prolifique publie chaque année ou presque. Des énigmes là aussi bien construites aux personnages attachants, toujours dans une ambiance « feel good ». Il avoue que cette positivité lui vient certainement de sa mère, même s’il s’est également construit avec la personnalité d’un père entré dans la résistance à 18 ans, qui a réussi à s’évader alors qu’on l’emmenait à Dachau.

Installé à Londres, puis à New York, il s’épanouit dans une ville cosmopolite et inspirante qui envoie de l’énergie et qu’il utilise dans ses romans. En mars, il vient de sortir « Le crépuscule des fauves » (Robert Laffont/Versilio), son 22e roman, qui devrait continuer de faire exploser son record de 50 millions d’exemplaires vendus dans 49 pays dans le monde.

Joël Dicker : le Suisse de la bande

Il fut l’excellente surprise de 2012 avec « La vérité sur l’affaire Harry Quebert », un best-seller qui a passionné des millions de lecteurs et donné le sourire aux libraires. Il publie depuis régulièrement, et revient au premier plan avec « La disparition de Stéphanie Mailer » et surtout « L’énigme de la chambre 622 » (Editions de Fallois), sorti en mai dernier. Celui-ci a été le livre le plus vendu en 2020 avec quasiment 500 000 exemplaires. Il fait partie de ces auteurs qui ont toujours plus ou moins écrit, depuis leur adolescence, tout en se préparant à travailler.

Des études de droit, puis attaché parlementaire à Genève, il a certainement été programmé quelque part dans son enfance. Après tout, une mère libraire et un père professeur de français, voici qui vous rattrape forcément un jour ou l’autre.

Produire en quantité… ou pas

Il est clair que ces auteurs qui font le bonheur des lecteurs sont de grands pourvoyeurs de littérature. Les plus populaires parviennent à écrire des livres chaque année ou presque, restant ainsi en haut de l’affiche, ce qui permet de garder le contact auteur-lecteur. C’est l’une des caractéristiques des auteurs de romans policiers à succès, français, anglo-saxons ou nordiques qui tiennent leurs lecteurs en haleine souvent grâce à des héros rémanents. D’autres écrivains se caractérisent par une production moins importante, mais chaque parution est garantie de trouver son public.

Michel Houellebecq fait partie de ceux-là, dont chaque œuvre est assurée de faire partie du top 10. Virginie Despentes et ses ouvrages si personnels, Douglas Kennedy, le plus français des Américains, ou dans autre style Grégoire Delacourt, Yasmina Reza, Pierre Lemaitre, Christian Bobin, Leila Slimani, Elena Ferrante, Amélie Nothomb et tant d’autres.

Des surprises chaque année

Pourtant, chaque année, des surprises surviennent. Et même des sortes de miracles. Difficile d’oublier l’incroyable saga de J.K. Rowling et de Harry Potter, un véritable réveil du monde littéraire pour les publics jeunes avec des ventes hors normes. Il arrive également que les prix fassent honneur à des écrivains peu connus ou que le bouche à oreille consacre un auteur comme ce fut le cas avec « L’élégance du hérisson » de Muriel Barbery ou avec le Prix Goncourt 2020, « L’anomalie » de Hervé Le Tellier (Gallimard). Avec plus de 632 000 exemplaires fin mars, il devient le deuxième Goncourt le plus vendu de l’histoire après « L’Amant » de Marguerite Duras.

Un peu de nostalgie

Des valeurs sûres de la littérature, plus anciennes, connaissent en fonction de l’actualité un regain chez les libraires, entraînant de nouvelles ventes. Ainsi « la Peste » d’André Gide est revenue sur le devant de la scène avec la pandémie, Romain Gary est aussi de retour au premier plan à la faveur d’une rétrospective ; Victor Hugo, Jean de la Fontaine n’ont cessé de se vendre et pas uniquement pour des raisons scolaires. « Le Petit Prince » de Saint-Exupéry est dans toutes les bibliothèques et continue à s’offrir, sans oublier les découvertes des libraires qui savent mettre en avant avec beaucoup de talent leurs coups de cœur. Des succès qui font marcher tout un secteur vraiment essentiel : des papetiers aux libraires, en passant par les imprimeurs et les éditeurs.

A.F.

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