Parmi les reconversions qui ont le vent en poupe actuellement, on voit percer un net regain pour la création d’entreprises artisanales qui attirent autant des cadres que des jeunes diplômés en quête de sens.
L’artisanat est la première entreprise de France, telle est la phrase clé des Chambres des Métiers. Rien de plus vrai, étant donné que ce secteur regroupe l’alimentation, le bâtiment, la production (imprimerie, ébénisterie, travail des métaux, etc.) et le service (taxis, coiffeurs…). Des secteurs prioritaires et indispensables à la vie quotidienne des Français.
Plus de 250 métiers sont concernés, et pas seulement dans le secteur traditionnel ou artistique, les métiers du son et de l’image sont par exemple du ressort de cette Chambre, tout comme la micro-électronique. Tous doivent être enregistrés et immatriculés au registre des Métiers.
Ces entreprises dites artisanales sont de taille modeste, moins de dix salariés, et de nombreux diplômes sont aujourd’hui obligatoires pour exercer dans de nombreux secteurs : brevet professionnel, CAP sont ainsi requis pour exercer le métier d’esthéticienne, comme de prothésiste dentaire.
Quand le travail a du sens
De nombreux témoignages existent sur internet sur ce type de changement drastique qui concerne souvent des cadres gagnant bien leur vie. Les mots clés sont les suivants : « J’ai travaillé toute la journée, mais pour quel résultat ? Qu’ai-je fait réellement ? » A force d’être sur des tâches de direction de services, ou d’avoir l’impression de vendre du vent, une partie de ces personnes s’interroge sur le « sens » de leur action.
C’est à ce moment fatidique qu’interviennent d’autres mots. Comme « concret », par exemple. Vient un moment où s’exprime le besoin d’aller sur des secteurs où le résultat est clairement visible. C’est la raison pour laquelle ces cadres se dirigent vers des résultats « matérialisables ». Il existe un besoin de palpable, de retour à la « vraie » vie. Tous ces mots ne cessent de revenir dans la bouche de celles et ceux qui ont décidé d’un virage à 180°.
Revenir à de vraies valeurs
Quant à l’argent, il n’a pas disparu des préoccupations. Comme pour tout un chacun il reste un facteur important, mais il n’est plus le critère prioritaire. Non pas que ces personnes soient des rentiers en puissance, ils ont connu une vie plus que confortable, mais préfèrent s’investir dans un projet à long terme, qui leur plaît, leur apporte du plaisir.
Il convient de gagner sa vie, mais la notion plaisir est évaluée à sa juste valeur, ce qui mérite un sacrifice financier partiel. Autre élément commun à tous les témoignages ou quasiment : les passions qui envahissent ces nouveaux artisans ne sont pas si imprévues. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un désir qui resurgit de loin, de l’enfance ou l’adolescence et qui a été ensuite oublié, ou plutôt enterré.
Des aventures humaines
Parfois ces aventures ne concernent pas que des inconnus. Un exemple qui fait référence est celui d’un cadre français de la finance qui vivait à New York et qui a subi le stress du 11 Septembre à New York en 2001. Il s’agit de François-Xavier Demaison. Il n’est pas à proprement parler un artisan, pourtant son témoignage du début des années 2000 correspond de très près aux phrases énoncées par les personnes décidant d’une reconversion dans un secteur parfois atypique.
En 2007, il avouait avoir toujours eu envie de théâtre avant de laisser tomber cela pour une filière « plus conventionnelle, plus sérieuse ». L’attentat des tours le laisse abasourdi, « engourdi », en train de réaliser que le choix du sérieux s’avérait encore plus absurde que d’avoir cédé à sa passion première. Un choc qui réveille subitement son imagination et son envie d’écrire.
La démission intervient 18 mois plus tard, mais le succès n’est pas immédiat : les finances viennent rapidement à manquer, et cela dure pendant plus de trois ans, avant que le succès ne commence à être au rendez-vous. Il dit de son époque américaine : « J’avais laissé tomber un truc qui s’appelait mon identité ».
Retrouver son identité
Cette conclusion s’applique à tous ceux qui tentent de revenir à cette identité profonde, qui met parfois du temps à s’épanouir véritablement, entre les exemples ou exigences des parents, le besoin de sécurité et les enfants à élever. Les changements de cap ne concernent donc qu’une partie de ceux qui en rêvent, car les conditions sont difficiles à réunir pour aller de l’avant.
Des précautions indispensables
Se lancer dans l’artisanat n’est pas aussi facile que certains messages médiatiques peuvent parfois le laisser penser. Il faut bien entendu passer le CAP, bénéficier d’une petite rente ou d’indemnités de licenciement, commencer à prospecter sa clientèle lorsque l’on est en période de formation, choisir la forme de sa création d’entreprise, et le moment de se lancer est venu, comme pour le mariage, pour le meilleur comme pour le pire…
Les candidats à ces nouvelles vies ont souvent tendance à sous-estimer certains éléments, comme le bouleversement que déclenche ce type de remise en question. Il convient de ne pas être en situation de fragilité, financière ou affective pour
imaginer et concrétiser son futur. Il est également très aisé de prendre ses désirs pour des réalités, de façon tout à fait inconsciente. Repartir en CAP avec des jeunes à peine majeurs, voire mineurs n’est pas toujours bien vécu.
Tout comme l’environnement, la famille et les amis qui s’interrogent sur ce type de choix, voire les reproches et avertissements à supporter. Le point crucial qui peut mettre à mal le reste est clairement l’aspect finances, car les économies que l’on a faites ont tendance à fondre plus vite que prévu. C’est souvent là que le bât blesse.
La franchise : une sécurité pour se lancer
C’est pour cette raison que de nombreux cadres choisissent de se lancer dans la création d’entreprise artisanale adossée à un réseau de franchise qui leur garantit un savoir-faire, une formation et un accompagnement dans la durée, moyennant un apport financier personnel, un droit d’entrée et une redevance sur le chiffre d’affaires.
On ne compte plus le nombre d’exemples de reconversions réussies dans l’artisanat grâce à cette voie du commerce organisé. Une façon de sécuriser sa création d’entreprise, en se donnant encore plus de moyens de la réussir.