3e source d’émissions de CO2
« Diviser par deux les émissions industrielles françaises » d’ici la fin de la décennie, avait promis Emmanuel Macron. Pourquoi ? L’industrie manufacturière, construction incluse, émet 78 millions de tonnes de CO2 en France (2019), soit la troisième source d’émission du territoire après les transports et l’agriculture. L’équation reste délicate pour réduire les émissions tout en menant en parallèle une politique de réindustrialisation.
Lactips : repenser les solutions plastiques
L’entreprise soutient les industriels dans leur transition écologique avec l’offre Caretips®, un polymère naturel sans traitement chimique, totalement biodégradable dans tous les milieux, en substitution des polymères pétrosourcés.
100 % biosourcée, cette offre unique est une alternative concrète et polyvalente pour les industriels utilisant du plastique (bouteilles, chaussures, sport, polymères techniques, etc.). Installée dans la Loire depuis 2014, ses fondateurs, Marie-Hélène Gramatikof, plasturgiste, et Frédéric Prochazka, enseignant-chercheur, ont déposé les brevets de cette solution. Ils ont ouvert un nouveau site de production il y a trois ans, avec une capacité potentielle de 10 000 tonnes par an. L’entreprise est contrôlée par le fonds Demeter et Bpifrance depuis sa dernière levée de fonds.
Pili : haut en couleur, bas en carbone
Le saviez-vous ? Les colorants et pigments sont quasiment tous issus du pétrole. Une bonne raison pour Jérémie Blache, Guillaume Boissonnat, Marie-Sarah Adenis et Thomas Landrain de développer des couleurs écologiques et performantes à partir de biomasse provenant de coproduits agricoles. Leur mission, dans un premier temps, est centrée sur la décarbonation de l’industrie textile. Pili cible les fabricants de denim et leurs 3 milliards de jeans, en proposant leur indigo biosourcé et bas carbone.
Les laboratoires de Pili sont basés à Toulouse pour la biotechnologie et à Paris pour la chimie. Le site de production pilote est situé à Lyon.
Cette année a vu la production des premières tonnes de composés aromatiques biosourcés. Pour l’entreprise, être « carbon conscious » signifie être conscient de l’impact de ses actions et choix sur les émissions de carbone, et par extension, sur le changement climatique. « C’est une nouvelle manière d’habiter le monde, d’être responsable, conscient de la nécessité de limiter nos émissions », selon Jérémie Blache.
Hoffmann Green : décarboner le ciment
David Hoffmann et Julien Blanchard ont fondé cette société en 2014. Hoffmann Green propose des ciments décarbonés, sans clinker (constituant du ciment chauffé à très haute température), destinés à la construction. Ces ciments sont fabriqués à partir de quatre technologies sur plusieurs sites en France.
Hoffmann Green a signé des partenariats dans divers secteurs (BTP, immobilier, éolien, piscines…). La start-up vient de signer un contrat de licence de 30 ans pour les États-Unis. Les chiffres, encore modestes, sont en forte hausse : un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros, quasiment triplé par rapport à l’année précédente, et un volume en progression de +78 %.
Helexia France : le solaire pour l’énergie
Helexia France, filiale de Voltalia cotée sur Euronext, travaille depuis sa création en 2010 sur des projets photovoltaïques en autoconsommation pour l’industrie et la logistique. Elle est désormais en phase de conquête dans l’immobilier et le secteur public. L’entreprise, implantée dans plusieurs pays européens, propose également de nouveaux services tels que les bornes de recharge. À ce jour, 289 kilotonnes de CO2 ont été évitées grâce à ses projets.
Loupi Lighting Systems : un précurseur
Les technologies progressent rapidement, mais Loupi Lighting est une pionnière. Créée en 1976 par Fabien Poutignat, la société a commencé par distribuer des LED. Loupi a relocalisé sa production à Pantin, avant de s’installer en 2018 dans ses locaux actuels, accueillant showroom, atelier de fabrication, stocks et laboratoires R&D.
Ciblant les professionnels et l’industrie, Loupi s’est orientée vers l’éclairage du secteur du luxe, notamment pour Cartier ou Krug. Avec une croissance à deux chiffres et des effectifs sextuplés en huit ans, Loupi conçoit des produits recyclables à 90 %, durables, réparables, et à faible empreinte énergétique, y compris en fin de vie.
Paprec : un monde en changement
Fondée il y a 30 ans par Jean-Luc Petithuguenin, Paprec est devenue un groupe pesant 3 milliards d’euros. Les 45 collaborateurs initiaux sont aujourd’hui 16 000. L’activité s’est considérablement diversifiée : du recyclage des papiers/cartons à un traitement multiproduits. Paprec traite, recycle et produit des matières premières réutilisables en France et à l’étranger. Jean-Luc Petithuguenin est convaincu que les matières issues du recyclage seront majoritaires dans l’industrie d’ici la fin du siècle. Paprec commercialise déjà près de 7 millions de tonnes de produits issus de la revalorisation des déchets.