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Ces Français qui s’attaquent aux géants du Net


Ils osent s’attaquer à des leaders mondiaux. Musique numérique, plateforme d’hébergement, site de VTC… des start-up se sont imposées sur des marchés trustés par des géants. Tour d'horizon.

Entreprendre - Ces Français qui s’attaquent aux géants du Net

Ils osent s’attaquer à des leaders mondiaux. Musique numérique, plateforme d’hébergement, site de VTC… des start-up se sont imposées sur des marchés trustés par des géants. Tour d’horizon.

Certains voient grand et loin ! L’ambition de ces pépites françaises qui n’ont peur de rien ? Marcher sur les plates-bandes de géants mondiaux ! On pourrait croire que c’est mission impossible… et pourtant, Qwant, Oodrive, Chauffeur privé, Deezer… ont investi avec succès un marché fortement concurrencé par des leaders de leur secteur, grignotant des parts de marché. Pour elles, le syndrome de David contre Goliath s’est révélé être un pari gagnant.

Pot de terre contre pot de fer

Est-il raisonnable d’aller concurrencer un géant sur son marché ? Beaucoup se cassent les dents, à l’image de la start-up française Bunkr qui n’a pas réussi à remplacer Powerpoint, malgré son audace et ses innovations. Créé en 2012 à Rouen par Édouard Petit et Alexis Jamet, l’outil de présentation en ligne Bunkr n’a finalement pas réussi à trouver sa place.

Après une levée de fonds de 1 M€ auprès du fonds Idinvest, de Xavier Niel et de Daniel Marhely, Bunkr a tâtonné pour tenter d’atteindre la rentabilité. Depuis le début de l’aventure, l’application gratuite a vu son business model évoluer, d’un modèle freemium à un modèle orienté BtoB lancé début 2016.

Pour la jeune pousse qui peine à se monétiser, son rachat en janvier dernier par Synthesio, plateforme d’écoute et d’analyse du web social créé à Paris en 2006, est donc une sortie honorable. L’application Bunkr n’est ainsi accessible qu’aux clients de Synthesio. Quant aux équipes de la start-up rouennaise, elles rejoindront celles de Synthesio.

Autre exemple d’insuccès, celui de Dailymotion, longtemps présenté comme le challenger de YouTube. Après bien des péripéties, la pépite tricolore fondée par le Français Olivier Poitrey et Benjamin Bejbaum est finalement tombé dans le giron de Vivendi en avril 2015.

« On ne veut pas faire le petit frère de YouTube », expliquait alors Stéphane Roussel, directeur du développement de Vivendi, lors du rachat. Depuis, l’audience de la plateforme vidéo a chuté de 43 % en 18 mois ! Pour stopper l’hémorragie, Dailymotion a lancé en avril dernier un nouveau site et une application.

Pour se démarquer, Dailymotion vise désormais un public plus âgé, de 25 à 49 ans. Cela suffira-t-il face au milliard d’utilisateurs de YouTube dans 70 pays, contre 300 millions dans 38 pays pour Dailymotion ?

Ce qui ne tue pas rend plus fort

Pourtant, malgré ces demi-échecs, rien n’arrête certains entrepreneurs, convaincus qu’ils peuvent rayonner dans l’ombre d’un géant, et même faire la différence. Le réseau 1001startups met ainsi en avant certains éléments de différenciation : se positionner sur une gamme de prix plus faible, rajeunir un panel de produits ou de services, simplifier les process… sans oublier l’innovation !

C’est d’ailleurs sur un produit révolutionnaire que mise Christian Freschi, fondateur de la jeune pousse Enko, installée à Castelnaudary au sein de la pépinière d’entreprises Créaude : la chaussure de running dont tous les coureurs rêvent ! Ce bijou de technologie qui absorbe les chocs pour protéger le dos et les articulations a ainsi reçu le prix de l’innovation au CES de Las Vegas.

La jeune marque qui vend plus de 300 paires par mois sur Internet s’est récemment installée dans les étalages d’enseignes spécialisées. Elle prévoit également l’industrialisation de la fabrication afin de ne plus limiter les quantités de production, de baisser le coût de fabrication et le prix de vente (340 €).

Surtout, avec 5 brevets en cours, Christian Freschi va décliner sa chaussure dans un modèle de marche sportive, un modèle tout terrain et un modèle connecté « qui pourra témoigner de la qualité de l’amorti en temps réel ». Objectif ? Vendre 10.000 paires par mois d’ici fin 2018. De quoi concurrencer Adidas ?

Pour Richard Ollier, fondateur en 2008 de la jeune pousse lilloise Giroptic, même combat ! « Nous sommes dans la course technologique sur le marché des caméras 3D capables de diffuser en direct », assure-t-il. Un marché extrêmement dynamique sur lequel le petit Français est bien décidé à concurrencer Samsung, GoPro et autres géants.

Il faut dire que sa caméra, munies de 3 capteurs grand angle permettant des prises de vue à 360 degrés, a elle aussi été remarquée au CES. Sa différence ? Une connexion Bluetooth et Wi-Fi permettant de partager photos et vidéos facilement.

Ces pépites seront-elles les géants de demain ? Rien n’est sûr, même si une stratégie disruptive technologique ou commerciale reste l’un des meilleurs moyens de grignoter des parts de marché des géants mondiaux… et de rétablir un équilibre des forces.

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